Dans sa dernière lettre conjoncturelle datée du 12 mars 2024, la Fédération Française du Bâtiment (FFB) livre une analyse détaillée de la situation du secteur de la construction en France. Le constat est sans appel : le bâtiment entre en récession, plombé par l’effondrement du marché du logement neuf et des difficultés croissantes dans le non résidentiel neuf.
Synthèse :
Le logement neuf dans la tourmente Les chiffres sont alarmants pour le segment du logement neuf. Les mises en chantier ont chuté de 23,3% sur un an glissant à fin janvier 2024, avec -28,5% pour l’individuel et -20,4% pour le collectif. Les ventes se sont effondrées de 37,5% en 2023 pour les promoteurs sur le segment des particuliers, atteignant un niveau historiquement bas depuis 1995. Dans l’individuel diffus, la dégringolade est encore pire avec -44,1% de ventes sur un an glissant à fin janvier 2024.
Le non résidentiel neuf pâtit de la dégradation
L’activité dans le non résidentiel neuf n’est pas épargnée, avec une baisse de 11,2% des surfaces commencées sur un an glissant à fin janvier. Même les bâtiments administratifs, jusqu’alors un segment relativement épargné, voient leurs surfaces autorisées reculer de 6,8% sur la même période.
L’amélioration-entretien, seul point positif
Seul point positif, l’activité d’amélioration-entretien progresse de 2,3% en volume en 2023. La rénovation énergétique suit une tendance similaire à +2,2%. Cependant, un ralentissement s’amorce au 4ème trimestre 2023.
Pertes d’emplois et défaillances en hausse
Dans ce contexte morose, le bâtiment a perdu 3 300 emplois en 2023, dont 1 900 postes salariés. Les défaillances d’entreprises dans le secteur ont grimpé de plus de 30% sur les trois derniers mois par rapport à l’avant-crise sanitaire.
Perspectives dégradées
Pour l’avenir, les perspectives de mises en chantier dans le collectif exprimées par les promoteurs restent très mauvaises. Dans l’individuel, les ventes des constructeurs de maisons poursuivent leur plongeon. Les intentions d’embauche des entreprises de plus de 10 salariés continuent de se tasser.
En somme, ce tableau très sombre dressé par la FFB confirme que le bâtiment entre bel et bien en phase de récession en 2024, sous l’effet conjugué de l’effondrement du neuf et d’un tassement du marché de l’amélioration-entretien.
Des mesures de relance semblent indispensables pour éviter une crise durable du secteur.
LA LETTRE DE CONJONCTURE FFB – MARS 2024
