La politique de rénovation énergétique du gouvernement français subit actuellement une métamorphose importante. Christophe Béchu, ministre de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires, a récemment annoncé une révision à la baisse des ambitions pour l’année 2024, conjointement avec une volonté de simplification des dispositifs en place. Cet ajustement stratégique intervient dans un contexte de réduction budgétaire pour MaPrimeRénov, le programme d’incitation à la rénovation énergétique des logements, passant de 1,6 milliard à 600 millions d’euros pour l’année mentionnée.
L’objectif initial de 200 000 logements rénovés est désormais fixé à 140 000, une cible jugée plus réalisable par le ministère. Ce changement est révélateur d’un double enjeu : répondre de manière efficace aux besoins de rénovation énergétique tout en naviguant dans un environnement budgétaire contraint.
Le ministre Béchu a également souligné la complexité excessive des processus actuels, mettant en lumière le besoin urgent de les simplifier. Cette complexité se traduit non seulement par une consommation partielle du budget de MaPrimeRénov en 2023 mais aussi par une méconnaissance généralisée de dispositifs tels que le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), essentiel à la sensibilisation et à la prise de décision des ménages.
De plus, la réglementation actuelle impose que les travaux soient exécutés par des entreprises possédant le label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement), une certification coûteuse et fastidieuse à obtenir, limitant de facto l’accès aux aides. Face à une diminution significative des entreprises RGE, notamment celles spécialisées dans l’isolation, le gouvernement semble décidé à alléger les démarches pour revitaliser le secteur. En effet; de moins en moins d’entreprises du bâtiment sont labelisées RGE : en 2023, ce nombre a baissé de 6%. Quant aux entreprises labellisées RGE spécialisée en isolation, leur nombre a chuté de 20% (étude Effy).
Christophe Béchu l’a donc clairement annoncé, il veut simplifier les démarches pour les entreprises du bâtiment.
Il a ainsi prévu de rencontrer cette semaine avec Guillaume Kasbarian, le nouveau ministre délégué au logement, les fédérations représentantes du bâtiment : la FFB – Fédération Française du Bâtiment et la CAPEB (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment) pour essayer de « simplifier les choses » pour les artisans du bâtiment, pour qu’ils puissent réaliser plus simplement des travaux de rénovation énergétiques.
Ces rencontres pourraient être le préambule à des réformes de grande envergure dans un domaine crucial pour l’atteinte des objectifs climatiques du pays.