Face aux enjeux climatiques spécifiques aux territoires ultramarins et à la nécessité d’une plus grande sobriété énergétique dans la construction, les Assises de la Construction Durable en Outre-mer ont mis en lumière l’importance de la mutualisation des expertises et du partage des expériences. Soutenue par le programme OMBREE, cette initiative vise à produire des référentiels adaptés aux particularités de chaque territoire, dans le but de construire des bâtiments résilients et économes en énergie.
Une démarche collective pour des référentiels adaptés
Les Assises de la Construction Durable en Outre-mer ont été lancées pour répondre à des problématiques spécifiques liées aux climats, vulnérabilités et disponibilités des matériaux dans les territoires ultramarins. Ce projet, financé par le programme OMBREE, a rassemblé plus de 300 contributeurs répartis sur les 11 territoires ultramarins, permettant de définir quatre axes de travail essentiels.
Axe 1 : Formalisation des référentiels ultramarins
Le premier axe vise à formaliser des référentiels adaptés aux Outre-mer, en collaboration avec les instances nationales. Il s’agit de systématiser l’adaptation des normes et de garantir leur mise à jour continue en fonction des spécificités locales. Cette démarche inclut la création de guides de mise en œuvre et de conception adaptés aux besoins des territoires ultramarins, couvrant des sujets tels que le confort thermique, l’exploitation durable des bâtiments, et l’urbanisme en climat tropical.
Axe 2 : Soutien à l’innovation
Le second axe se concentre sur le soutien à l’innovation et l’évaluation des matériaux et techniques vernaculaires. Cela implique une collaboration nationale et internationale pour accroître les capacités d’essais locaux et la reconnaissance des matériaux innovants. Par exemple, des initiatives comme l’étude de l’usage du bambou et de la paille de vétiver pour la construction à La Réunion montrent le potentiel de ces matériaux biosourcés.
Axe 3 : Sensibilisation et partage de la connaissance
Le troisième axe met l’accent sur la sensibilisation des professionnels ultramarins et le partage des connaissances. Cela inclut la production de ressources pédagogiques et la diffusion de contenus via des plateformes comme PERGOLA. Des projets de démonstrateurs, comme des maisons témoins, sont envisagés pour prouver l’efficacité des nouvelles techniques constructives.
Axe 4 : Accompagnement des acteurs de la filière
Le dernier axe se concentre sur l’accompagnement des acteurs économiques, des assureurs, et des maîtres d’ouvrage dans l’application des référentiels. L’objectif est de fournir des outils sur mesure pour faciliter l’innovation, l’assurabilité des nouvelles techniques et l’intégration des spécificités locales dans les cahiers des charges.
Vers une gouvernance inter-outre-mer
Pour coordonner ces efforts, une instance inter-outre-mer de coordination sera créée. Cette structure pérenne et autonome servira d’interface entre les territoires ultramarins et les instances nationales, assurant une gouvernance efficace et une ingénierie financière stable. Elle aura pour mission de mutualiser les efforts, de rechercher des financements, et de garantir la pérennité des actions entreprises.
Les Assises de la Construction Durable en Outre-mer marquent un tournant dans la gestion des spécificités de ces territoires. En développant des référentiels adaptés et en soutenant l’innovation, cette initiative permet de répondre efficacement aux défis climatiques et économiques, tout en valorisant les savoir-faire locaux. La mise en œuvre de cette feuille de route, soutenue par une instance de coordination inter-outre-mer, ouvre la voie à une construction plus résiliente et durable, adaptée aux particularités des Outre-mer.