Dans un contexte de tension croissante sur la ressource en eau, les territoires ultramarins intensifient leurs efforts pour diversifier leurs sources d’approvisionnement. Le programme d’accélération de la réutilisation des eaux usées traitées (REUT) en littoral, porté par le Cerema, l’Association nationale des élus des littoraux (ANEL) et plusieurs ministères, vient d’être renforcé par l’arrivée de 21 nouvelles collectivités. Parmi elles, neuf sont situées dans les Outre-mer, où les enjeux de sécurité hydrique sont particulièrement aigus.
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Un programme pour accélérer la transition hydrique des littoraux
Inscrit dans le cadre du Plan Eau du gouvernement (mesure 18), ce programme vise à faciliter le déploiement de projets de réutilisation des eaux usées traitées dans les zones littorales, fortement exposées aux conséquences du changement climatique.
L’objectif est clair : appuyer les collectivités dans la réalisation d’études d’opportunité ou de faisabilité, en leur fournissant un accompagnement technique et un accès à des financements pouvant couvrir jusqu’à 80 % des coûts de ces études.
Piloté par le Cerema, avec le soutien des agences de l’eau, de la Banque des Territoires et de l’Office français de la biodiversité, ce programme fournit également des outils pratiques : cahiers des charges types, guides, et assistance personnalisée tout au long du montage des dossiers. Une dynamique nationale et territoriale s’organise ainsi autour de la REUT en zone littorale.
9 territoires ultramarins engagés dans la démarche

Les Outre-mer sont pleinement concernés par cette 2ème vague de lauréats. En tout, 9 territoires ultramarins rejoignent le programme, venant s’ajouter aux premières collectivités déjà engagées en 2024. La carte des lauréats illustre une forte mobilisation sur l’ensemble des bassins :
- Guadeloupe : Communauté d’agglomération de la Rivière du Levant (Marie-Galante), Communauté d’agglomération Grand Sud Caraïbe,
- Saint-Martin : Collectivité de Saint-Martin,
- Martinique : Syndicat Martiniquais d’Assainissement et de Réhabilitation,
- Guyane : Communauté de communes de l’Ouest guyanais, Syndicat mixte intercommunal d’alimentation en eau potable et d’assainissement de Guyane,
- La Réunion : Communauté d’agglomération du Sud,
- Mayotte : Département de Mayotte, Communauté d’agglomération de Dembeni-Mamoudzou.
Au total, ces collectivités représentent une mosaïque de structures : intercommunalités, syndicats, collectivités uniques ou départements.
Elles sont toutes confrontées à des défis communs : pressions sur la ressource, coûts de production d’eau potable, et besoins croissants en approvisionnement.
Des retombées attendues sur l’ensemble du territoire ultramarin
L’accompagnement du Cerema va permettre à ces territoires de poser les bases de projets concrets, adaptés aux réalités locales. Les études d’opportunité et de faisabilité permettront d’identifier les usages possibles de l’eau recyclée (irrigation, arrosage d’espaces verts, usages industriels, etc.) et d’adapter les infrastructures en conséquence. Les 288 stations d’épuration concernées au niveau national sont autant de leviers pour transformer la gestion de l’eau dans les années à venir.
Dans les Outre-mer, où la ressource est parfois rare et le coût du traitement de l’eau élevé, la réutilisation des eaux usées traitées offre une perspective durable et pragmatique. L’enjeu est de taille : réduire la pression sur les ressources naturelles, anticiper les périodes de sécheresse et améliorer la résilience des territoires face aux aléas climatiques.
Une dynamique appelée à s’étendre
Avec ces neuf nouveaux lauréats ultramarins, le programme REUT littoral accompagne désormais 33 collectivités à travers l’Hexagone et les Outre-mer. Ce mouvement pourrait encore s’accélérer dans les années à venir, porté par l’urgence climatique et les besoins concrets des territoires.