La Fédération des Entreprises Sociales pour l’Habitat (ESH) salue la proposition du Gouverneur de la Banque de France de réduire le taux du Livret A de 3 % à 2,4 %.
Une mesure qui pourrait répondre aux besoins urgents d’investissement dans le logement social, tout en posant des questions sur son impact à plus large échelle.
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Le Livret A, levier essentiel pour le financement des HLM
Depuis 2021, la hausse progressive du taux du Livret A, passé de 0,5 % à 3 %, a considérablement alourdi les charges financières des bailleurs sociaux.
Près de 90 milliards d’euros de dette des entreprises sociales pour l’habitat (ESH) sont indexés sur ce taux, représentant plus de la moitié des 170 milliards d’encours totaux pour le logement social en France.
Pour Valérie Fournier, présidente de la Fédération des ESH, cette baisse à 2,4 % est « essentielle » pour maîtriser la progression de la dette et soutenir l’investissement dans la construction et la réhabilitation.
En effet, les ESH produisent chaque année deux logements sociaux sur trois et gèrent un parc qui héberge plus de 5 millions de personnes.
Un impact à double tranchant pour l’épargne populaire
Si cette baisse est accueillie positivement par les acteurs du logement social, elle pourrait néanmoins soulever des interrogations du côté des épargnants.
Le Livret A reste l’un des placements préférés des Français, avec un taux qui avait été relevé pour compenser l’inflation. Une diminution du rendement pourrait affecter la perception de ce produit d’épargne.
Dans un contexte où les besoins en logements abordables explosent, notamment en Outre-mer et dans les grandes agglomérations, la question de l’équilibre entre soutien à l’investissement public et protection des épargnants devient centrale.
Des perspectives encourageantes pour le secteur du BTP
La baisse du taux pourrait également relancer les investissements dans les projets de construction et de rénovation.
En particulier, les ESH jouent un rôle clé dans le soutien aux entreprises locales du bâtiment, qui bénéficient directement des marchés liés au logement social.
Cette dynamique est d’autant plus cruciale dans les territoires où le secteur de la construction peine à se relever des crises successives.
Cette mesure, bien que déterminante, ne suffira pas à elle seule.
La Fédération des ESH appelle à des mesures complémentaires dans le cadre du Projet de Loi Finances 2025, pour pérenniser les efforts en faveur du logement social et répondre aux enjeux structurels d’une crise sans précédent.