Marché foncier en Martinique : dynamiques et défis en 2024

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En 2024, le marché foncier en Martinique a été marqué par une concentration des autorisations d’urbanisme dans les grandes communes, une indivision foncière qui freine le développement territorial, et des disparités significatives des prix immobiliers.

Le rapport de l’Observatoire du foncier met en lumière des données clés : 57 % des terres appartiennent à des particuliers, Fort-de-France domine avec les plus grandes surfaces d’autorisations d’urbanisme, et les prix des maisons varient de 638 €/m² à Bellefontaine à 5 147 €/m² au Diamant.

Ces chiffres illustrent les enjeux stratégiques pour le développement durable et la gestion foncière de l’île.


Marché foncier Martinique


Consommation foncière

Une urbanisation concentrée autour des grandes communes : La dynamique des autorisations d’urbanisme montre une concentration notable dans les grandes communes comme Fort-de-France, Le Lamentin et Le François. Fort-de-France, en particulier, a vu une forte activité avec des surfaces d’autorisations largement supérieures aux autres communes, témoignant d’une densification croissante.

En revanche, Basse-Pointe et Fonds-Saint-Denis enregistrent des niveaux d’autorisations très bas, traduisant une urbanisation plus lente.

Cette inégalité territoriale reflète les défis de planification et de répartition des ressources, avec un risque de sur-concentration urbaine et de dépeuplement rural.

 

Propriété foncière

Indivision et diversité des propriétaires : des obstacles à surmonter : L’indivision, particulièrement présente à Les Trois-Îlets (plus de 40 % pour les immeubles), Sainte-Anne et Le Diamant (plus de 30 % pour les terrains nus), représente un frein majeur au développement.

Les processus de décision collective dans ces cas se complexifient, ralentissant les projets immobiliers et territoriaux. Les parcelles à Fort-de-France et Le François montrent des problèmes similaires, avec de nombreux cas d’indivision impliquant jusqu’à six copropriétaires ou plus.

En parallèle, la diversité des acteurs propriétaires, allant des particuliers (57 % des terres) aux structures agricoles (11 %) et entités publiques (15 %), crée un paysage foncier complexe. Cette répartition exige une meilleure coordination pour optimiser l’utilisation des terres et encourager un développement harmonieux.

 

Marché foncier

Un marché immobilier marqué par de fortes disparités : Le nord de l’île, notamment Le Lorrain et Le Marigot, est marqué par une baisse démographique qui limite l’activité immobilière : seulement 7 ventes de maisons au Lorrain et 3 au Marigot en 2022. En revanche, Fort-de-France demeure le centre le plus dynamique avec 166 ventes d’appartements.

Dans le sud, Les Trois-Îlets et Sainte-Anne montrent une progression grâce à une attractivité touristique renforcée, notamment pour les résidences secondaires. Les prix immobiliers soulignent également ces disparités : au Diamant, une maison coûte en moyenne 5 147 €/m², reflet de son attractivité touristique, contre 1 477 €/m² au Lorrain et seulement 638 €/m² à Bellefontaine.

Cet écart s’expliquent par les différences en termes d’infrastructures, d’équipements et de demande locale.

 

Foncier agricole

Le rôle stratégique du foncier agricole et des acteurs locaux : Les terres agricoles sont particulièrement présentes dans les communes comme Basse-Pointe et Le Morne-Rouge, où les acheteurs agricoles représentent près de 6 % des transactions.

La SAFER joue un rôle essentiel en facilitant l’acquisition des terres agricoles, notamment au Lorrain où 100 % des transactions agricoles en 2022 ont impliqué cet organisme. Ce soutien est crucial pour assurer la pérennité de l’activité agricole et préserver les terres de l’urbanisation incontrôlée.

Malgré ces efforts, certaines zones montrent une participation plus faible des acheteurs agricoles, soulignant le besoin d’initiatives ciblées pour stimuler l’investissement dans les zones rurales moins dynamiques.

 

Enjeux et recommandations

Vers une gestion foncière équilibrée et durable : Les principaux défis incluent l’indivision, la centralisation urbaine, les disparités de prix et la sous-utilisation des terres agricoles.

Une densification urbaine mieux maîtrisée, des solutions pour simplifier la gestion foncière et une meilleure coordination entre acteurs pourraient être des pistes prometteuses pour optimiser l’utilisation des terres en Martinique.

 


Marché foncier Martinique

 

Consulter le Rapport de l’Observatoire du foncier de la Martinique 2024


 

Le rapport de l’Observatoire du foncier de la Martinique met en évidence des tendances clés et des défis majeurs pour 2024. Ces éclairages permettent de mieux comprendre les dynamiques foncières et d’orienter les décisions stratégiques pour un développement durable et inclusif.

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