Le bourg du Prêcheur, en Martinique, demeure une zone largement exposée aux aléas naturels. Le récent passage de l’ouragan a entraîné de lourds dégâts, dont la destruction de nombreux logements et infrastructures. De nombreuses mesures ont été prises pour répondre rapidement aux problèmes de la population. Néanmoins, les acteurs engagés entendent trouver une solution à long terme pour renforcer la capacité de la commune.
C’est ainsi que Manuel Valls, Ministre d’État, Ministre des Outre-Mer s’est rendu au Prêcheur pour constater la situation dans la commune. Avec la collaboration de la société OZANAM, la municipalité s’engage à façonner un meilleur habitat pour la population.
𝐅𝐚ç𝐨𝐧𝐧𝐞𝐫 𝐥’𝐡𝐚𝐛𝐢𝐭𝐚𝐭 𝐝𝐞 𝐝𝐞𝐦𝐚𝐢𝐧 – 𝙍𝙚𝙩𝙤𝙪𝙧 𝙨𝙪𝙧 : 𝙡𝙖 𝙧𝙚𝙛𝙤𝙣𝙙𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙙𝙪 𝙗𝙤𝙪𝙧𝙜 𝙙𝙪 𝙋𝙧ê𝙘𝙝𝙚𝙪𝙧
Visite sur le terrain de Manuel Valls, le ministre d’État, ministre des Outre-Mer
Manuel Valls, le ministre d’État, ministre des Outre-Mer s’est rendu au Prêcheur en Martinique le mercredi 19 mars. Pour rappel, son passage avait pour objectif de constater l’exposition de la commune aux aléas naturels. Il s’y est rendu également pour se rendre compte de l’ingénierie mise en place pour anticiper et protéger les infrastructures et la population.
Il a été accueilli par une assemblée composée notamment du Préfet de Martinique, Etienne Desplanques et de la sous-préfète de Saint-Pierre, Amélie De Sousa. Il y avait également le député, Marcellin Nadeau et la sénatrice, Cathreine Conconne. En plus des quelques experts du BRGM, le Maire était accompagné d’élus du Conseil Municipal.
La rencontre a permis d’avoir une vision globale des enjeux géographiques et sociétaux de la commune. Il s’agit particulièrement de la submersion d’une grande partie du territoire et du déplacement de la population.
OZANAM, un partenaire de la municipalité pour l’atteinte des objectifs
La municipalité mène un projet d’envergure de refonte territoriale avec l’aide de la société OZANAM.
Refonte territoriale
Compte tenu de sa situation géographique, le Prêcheur est fortement exposé aux aléas naturels comme l’érosion. La municipalité s’est donc engagée à mettre en œuvre des actions d’anticipation et d’aménagement spatiale de la commune. Ce projet consiste à déplacer les activités humaines vers les hauteurs. La relocalisation se fera donc au quartier Préville au Prêcheur, au-dessus de la résidence La Perle qui est gérée par OZANAM.
Ce projet de refonte territoriale nécessite une remise en question des modèles d’habitat et des modes de construction. Cela permettra d’obtenir des constructions plus résilientes et biosourcées, par exemple, à travers l’usage de gabions issus des lahars. Il s’agit d’un projet de grande envergure qui ne pourra être réalisé par l’action conjuguée de nombreuses parties prenantes : autorités, entreprises, populations, etc.
Habitat écologique et résilient
OZANAM est le partenaire principal de la municipalité dans la réalisation de ce projet. Il s’agit de la filiale du Groupe Action Logement qui a notamment bénéficié de fonds dédiés à l’innovation AL’INOV pour la construction des habitations.
La société s’engage sur la cession de terrains, réalisée unanimement par les membres du Conseil d’Administration. Elle s’engage aussi dans la recherche de solutions pour l’émergence d’habitats éco-responsables. Enfin, elle prend en charge la nouvelle organisation de la résidence La Perle en vue d’intégrer une culture du risque.
La société OZANAM s’engage ainsi à produire de nouveaux logements qui permettront de façonner un habitat durable et innovant. La concrétisation du projet assurera la diminution de l’empreinte écologique de la construction aux Antilles et l’accompagnement des populations face aux risques majeurs. Elle contribuera par ailleurs à l’émergence de l’habitat éco-conçu.
Une relocalisation se faisant de plus en plus ressentir
Toutes ces actions sont menées dans le but de répondre rapidement aux problématiques de la population située dans les zones vulnérables. Le recul du littoral ainsi que les lahars (coulées de boues d’origine volcanique) menacent de nombreuses populations.
Selon une étude, le trait de côte aurait reculé de 165 mètres par endroit en 60 ans, soit entre 1947 et 2010. Par ailleurs, selon certaines projections, la Martinique pourrait perdre 5 % de sa surface en 2050.
Cette situation explique l’importance du projet de relocalisation du Bourg. La commune prévoit, entre autres, la reconstruction d’une école primaire et de plus de 300 logements. Il vise aussi à développer les filières locales de matériaux de construction. Il s’agit notamment de la bagasse, de sargasses, de bambou ou encore de roches issues de lahar. Ainsi, le projet de refondation du bourg de Prêcheur vise des objectifs aussi bien à long terme qu’à court terme.