Si à la rédaction de Bâtisseurs nous devions exprimer un coup de cœur, ce serait incontestablement pour la détermination des Mahoraises et des Mahorais qui, malgré les épreuves, ne baissent pas les bras et vont résolument de l’avant.
Le 24 février 2025 la promulgation de la loi d’urgence pour Mayotte visait à relancer l’économie locale après les ravages causés par le cyclone Chido. Désormais, l’Agence d’Attractivité et de Développement Touristique de Mayotte (AaDTM) fait le bilan de ces premières mesures lors de sa participation à deux événements majeurs : le Salon de l’Agriculture à Paris et l’ITB à Berlin, principal salon international du tourisme.
Un cadre législatif solide pour accélérer la reprise
La loi d’urgence récemment adoptée a pour but principal de simplifier les procédures d’urbanisme, accélérer la reconstruction des infrastructures vitales, et soutenir économiquement les acteurs locaux. Elle introduit notamment des assouplissements significatifs dans les règles des marchés publics et prévoit des aides renforcées pour les entreprises ainsi qu’un prolongement des dispositifs de chômage partiel. Si les acteurs économiques, et en particulier ceux du tourisme, se réjouissent de ces mesures immédiates, ils attendent maintenant des précisions sur les actions structurelles prévues dans le cadre du programme « Mayotte Debout ». Le tourisme demeure, en effet, un pilier essentiel pour l’avenir de l’île, fortement touché par la crise climatique récente.
Pour Michel Madi, directeur de l’AaDTM, la relance touristique passera nécessairement par un soutien fort aux acteurs locaux, mais également par des dispositifs spécifiques tels que des chèques vacances ou des séjours dédiés aux seniors. Selon lui, « la reprise touristique ne se fera pas sans accompagner aussi le moral des Mahorais. » Des aménagements urgents, comme la construction de nouveaux pontons à Mamoudzou et en Petite-Terre, sont indispensables pour soutenir durablement cette reprise.
L’agriculture mahoraise, un secteur résilient et tourné vers l’avenir
Lors du Salon de l’Agriculture 2025 à Paris, l’AaDTM et la Chambre d’Agriculture, Pêche et Aquaculture de Mayotte (CAPAM) ont souligné la résilience exemplaire des agriculteurs mahorais face aux récents défis climatiques. Cette présence a permis de valoriser les produits locaux, notamment ceux issus de l’agriculture biologique. Anwar Soumaila Moeva, Président des Jeunes Agriculteurs de Mayotte, rappelle à ce propos que Mayotte demeure un modèle vertueux en France : « Mayotte est l’un des départements où l’on utilise le moins de pesticides. Cette dynamique doit être préservée en soutenant davantage les agriculteurs bio. » Une révision à la hausse des aides financières à l’hectare apparaît ainsi comme une nécessité urgente.
ITB Berlin : une relance touristique en bonne voie
Le secteur touristique mahorais a également profité de l’occasion offerte par l’ITB Berlin, plus grand salon international dédié au tourisme, pour afficher sa détermination à reprendre ses activités. Grâce aux récentes améliorations d’accès à l’eau et à l’électricité, une grande partie des établissements touristiques est aujourd’hui opérationnelle : au 1er mars, 77% des professionnels du tourisme étaient ouverts, contre seulement 28% début janvier. Plus remarquable encore, 92% des hébergements touristiques de Mayotte déclarent avoir repris leurs activités, bénéficiant notamment d’une forte demande générée par le tourisme d’affaires et les équipes d’intervention post-cyclone.
Cette dynamique montre que malgré les épreuves, Mayotte demeure une destination attractive et résolument tournée vers un futur durable et prospère.
Mayotte est un joyau touristique, raison de sa fragilité sur un marché du tourisme dont l’environnement est l’avenir, et l’hébergement toujours « la clé d’entrée » (Christian MANTEI Pt ATOUT France 2019), reste à bien choisir les modèles « durables » compétitifs, type VILLAGE D’HOTES bio 20 à 50 lits.