Adoptée après plusieurs mois d’incertitude et de débats intenses, la loi de finances 2025 marque un tournant pour de nombreux secteurs, notamment celui du bâtiment et des travaux publics (BTP). Avec des ajustements fiscaux et des réformes visant à soutenir l’investissement immobilier, favoriser la transition énergétique et simplifier les démarches administratives, ce budget suscite à la fois des espoirs et des interrogations parmi les professionnels du secteur.
Des mesures fiscales significatives pour le BTP
1. Le retour du Prêt à Taux Zéro (PTZ) élargi
Le PTZ, outil majeur de soutien à l’accession à la propriété, est prolongé et élargi. Initialement restreint aux logements collectifs dans certaines zones, il est désormais accessible à l’ensemble du territoire et inclut les maisons individuelles. Cette décision vise à soutenir les primo-accédants et relancer l’activité dans la construction neuve.
Les professionnels du bâtiment voient cette évolution d’un bon œil, car elle pourrait stimuler la demande de logements neufs et favoriser l’emploi dans un secteur en difficulté ces dernières années. Cependant, certains experts soulignent la nécessité d’accompagner cette mesure d’un effort accru en matière de foncier disponible et de réglementation allégée pour fluidifier les mises en chantier.
2. Des incitations fiscales pour encourager la transmission du patrimoine immobilier
La loi prévoit une exonération de droits de donation pour les sommes transmises en vue d’un achat immobilier, sous certaines conditions. L’objectif est double :
- Faciliter l’accession à la propriété pour les jeunes générations
- Encourager la transmission de patrimoine au sein des familles
Ce dispositif est particulièrement bien accueilli par les professionnels du secteur immobilier et du notariat, qui y voient un moyen d’accélérer les transactions et d’apporter un nouveau souffle au marché.
Des changements majeurs sur la TVA et les régimes fiscaux
3. Hausse de la TVA sur les chaudières gaz et fioul
L’un des points les plus controversés de cette loi est la décision de faire passer la TVA sur l’installation des chaudières à gaz et à fioul de 5,5 % à 20 % dès le 1er mars 2025. Cette mesure s’inscrit dans la volonté du gouvernement de réduire la dépendance aux énergies fossiles et d’encourager l’adoption d’alternatives plus écologiques, telles que les pompes à chaleur ou les chaudières à biomasse.
Toutefois, cette décision soulève de vives critiques, notamment de la part des artisans du bâtiment et des installateurs de chauffage, qui dénoncent une hausse brutale des coûts pour les ménages modestes. Selon eux, cette mesure pourrait freiner les rénovations énergétiques, au lieu de les inciter.
4. Modification du régime de la location meublée (LMNP)
Le régime fiscal du Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP), qui permettait aux investisseurs d’obtenir des avantages fiscaux intéressants en louant des biens meublés, subit des ajustements qui limitent certains avantages.
Bien que les détails précis ne soient pas encore entièrement dévoilés, cette réforme pourrait avoir un impact sur l’attrait de ce type d’investissement et sur l’offre locative en meublé, notamment dans les villes où ce marché est en plein essor.
5. Suppression des attestations de TVA pour les taux réduits
Autre simplification notable : la suppression des attestations nécessaires pour bénéficier des taux réduits de TVA sur certains travaux de rénovation. Ce changement est salué par les entreprises du bâtiment, qui dénonçaient jusqu’ici la lourdeur administrative de ces démarches.
Soutien aux entrepreneurs et fiscalité des entreprises
6. Maintien du régime de faveur pour la cession d’entreprises par des dirigeants retraités
Les avantages fiscaux liés à la cession d’entreprises par des dirigeants prenant leur retraite sont maintenus, facilitant ainsi la transmission et la pérennité des entreprises du secteur. Cette mesure est particulièrement importante pour le BTP, où la question de la reprise des entreprises artisanales et des PME est un enjeu majeur.
7. Réforme de la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE)
La loi prévoit une évolution de la CVAE, qui impactera la fiscalité des entreprises. Bien que les détails restent encore à préciser, il est attendu que cette mesure réduise progressivement la pression fiscale sur certaines entreprises, notamment les PME du BTP.
Un impact majeur pour le secteur du bâtiment
La loi de finances 2025 contient plusieurs mesures qui influenceront directement l’activité du bâtiment, que ce soit via des incitations à l’investissement, des modifications fiscales ou encore des ajustements réglementaires.
Si certaines dispositions, comme l’élargissement du PTZ et la simplification de la TVA, sont bien perçues, d’autres, comme la hausse de la TVA sur les chaudières fossiles, suscitent de vives réactions.
Dans ce contexte, les acteurs du secteur du bâtiment sont invités à se mobiliser pour anticiper ces changements et adapter leurs stratégies en conséquence.
📅 À noter : La Fédération Française du Bâtiment (FFB) organise une réunion thématique le jeudi 27 février 2025 à 18h00 afin de détailler les implications de cette loi et répondre aux questions des professionnels.
📌 Résumé des principales mesures de la loi de finances 2025 :
✅ PTZ élargi à toute la France, y compris pour les maisons individuelles
✅ Exonération de droits de donation pour l’achat immobilier
✅ Suppression des attestations de TVA pour simplifier les démarches
✅ Maintien des avantages fiscaux pour la cession d’entreprises par des dirigeants retraités
✅ Réforme de la CVAE pour alléger la fiscalité des entreprises
❌ Hausse de la TVA à 20 % sur les chaudières gaz et fioul dès le 1er mars 2025
❌ Modifications du régime LMNP, réduisant certains avantages fiscaux
📢 Source : Fédération Française du Bâtiment