Logement neuf : entre crise de l’individuel et résilience du collectif

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logement neuf

Le secteur du bâtiment continue de faire face à des défis en 2024, particulièrement sur le marché du logement neuf. Si la baisse des mises en chantier se confirme, elle révèle une fracture notable entre un logement individuel en grande difficulté et un collectif plus résilient, soutenu par des initiatives spécifiques. Décryptage.

Logement individuel : un segment en grande difficulté

Au cours des trois derniers mois se terminant en septembre 2024, les mises en chantier de logements individuels ont chuté de 20,3 %. Cette baisse, plus marquée que celle du logement collectif, met en lumière plusieurs facteurs pénalisants. La hausse continue des coûts de construction, combinée à des difficultés d’accès au financement pour les ménages, a freiné de nombreux projets.

Malgré une baisse des taux de crédit immobilier (en moyenne 3,59 % au troisième trimestre 2024), les primo-accédants et les ménages modestes peinent à concrétiser leurs projets. Cette situation affecte directement les constructeurs et alourdit leurs stocks, accentuant le ralentissement du marché.

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Résilience du logement collectif : des soutiens stratégiques

À l’inverse, le logement collectif résiste mieux. Les mises en chantier ont baissé de 9,6 %, et les permis de construire de 7,6 %, des reculs bien moins prononcés que ceux de l’individuel. Cette relative résilience s’explique par des initiatives publiques et institutionnelles. Des acteurs comme CDC Habitat et Action Logement ont lancé des programmes de rachat de stocks, apportant un soutien significatif à ce segment.

Ces mesures ont permis de maintenir une certaine activité dans les zones où la demande reste forte. Cependant, des incertitudes demeurent sur la pérennité de ces initiatives, qui nécessitent un soutien continu pour éviter de nouveaux ralentissements.

 

Comparaison et enjeux futurs

La fracture entre logement individuel et collectif met en lumière des dynamiques contrastées. Si le collectif bénéficie d’un soutien institutionnel, l’individuel souffre de l’absence de mesures ciblées. Pour rééquilibrer le marché, plusieurs pistes peuvent être envisagées : allègement des coûts de construction, aides aux primo-accédants ou simplification des démarches administratives.

Le redressement global du secteur nécessitera une approche équilibrée, soutenant à la fois les acteurs privés et les initiatives publiques.


Ces données sont issues du « Tendances récentes du bâtiment – Novembre 2024« , publié par la Fédération Française du Bâtiment (FFB).


Autres données clés à retenir

Outre les contrastes entre individuel et collectif, d’autres tendances marquent le secteur du bâtiment en 2024 :

  • Non résidentiel neuf : Les surfaces commencées enregistrent une baisse de 7,2 %, mais les surfaces autorisées progressent de 3,9 %, grâce à des segments porteurs comme les entrepôts, les commerces et les bâtiments publics.
  • Amélioration-entretien : Ce segment, généralement plus stable, connaît une croissance quasi nulle (+0,2 % au troisième trimestre 2024). La rénovation énergétique recule, en partie à cause de la réforme de MaPrimeRénov’.
  • Contexte économique : La reprise économique reste fragile, avec un PIB en hausse de 0,4 % au troisième trimestre, mais une baisse des investissements (-0,8 %). En revanche, la reprise des crédits immobiliers (+14,3 %) pourrait amorcer une stabilisation.

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