LA REUNION. 395 M€ pour construire, réhabiliter et maintenir le parc de logements

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La deuxième Matinée économique du territoire, organisée le 28 mars 2025, n’était pas un simple tour d’horizon institutionnel. C’était un moment d’échange pensé pour les entreprises locales, en particulier celles du BTP. Au programme : dialogue avec les équipes opérationnelles, mise en lumière des marchés à venir, et surtout, présentation d’un document central pour les mois qui viennent — le prévisionnel des achats 2025.

Ce document, élaboré par les quatre principaux bailleurs sociaux de l’île — SIDR, SEMADER, SODIAC et SEMAC — tous filiales du groupe CDC Habitat, donne une visibilité précieuse aux professionnels du territoire.

 

395 millions d’euros pour faire levier sur l’économie locale

Premier chiffre à retenir : 395 M€ d’investissements prévus. Un volume inédit pour un territoire de cette taille. Cette enveloppe se répartit ainsi :

  • 238 M€ pour la construction neuve, avec un objectif ambitieux de 1 200 à 1 500 logements nouveaux,

  • 59 M€ pour la réhabilitation, qui concernera pas moins de 1 330 logements,

  • 31 M€ pour la maintenance, essentielle pour assurer la durabilité du parc existant,

  • 34 M€ dédiés aux services, incluant les prestations de maîtrise d’œuvre, d’entretien des espaces verts ou encore de maintenance technique,

  • et 12 M€ pour l’acquisition ou l’amélioration de logements du parc privé.

Mais ce plan ne se limite pas à une logique comptable. Chaque ligne budgétaire est pensée pour générer des retombées locales immédiates : emplois dans le BTP, commandes aux artisans, montée en compétences des équipes, insertion professionnelle, etc.

Et cela s’inscrit dans une stratégie de long terme : 2 milliards d’euros sur 10 ans, avec à la clé 11 400 logements neufs et 10 400 logements réhabilités. L’objectif est clair : structurer une filière locale résiliente, capable de répondre aux besoins de logement tout en soutenant durablement l’économie réunionnaise.

Derrière les chiffres, une vraie volonté de soutenir les entreprises locales

Derrière chaque euro investi se trouve une volonté affirmée de favoriser l’écosystème économique réunionnais. Les bailleurs ont ainsi conçu leur stratégie de commande publique en pensant spécifiquement aux TPE et PME du territoire.

Cela se traduit par un découpage des marchés en lots plus accessibles, une simplification des procédures, et un accompagnement dans la réponse aux appels d’offres. Les délais de paiement ont été raccourcis à 30 jours en moyenne, un détail important pour les petites structures souvent fragilisées par des décalages de trésorerie.

Autre point essentiel : les marchés intègrent désormais des clauses de révision des prix, permettant d’absorber les hausses liées à l’inflation des matériaux. En parallèle, des clauses sociales d’insertion sont systématiquement insérées dans de nombreuses consultations, afin de créer des retombées positives sur l’emploi local.

Le résultat de cette politique est tangible : 96 % des marchés attribués bénéficient à des entreprises locales, principalement des TPE/PME.

Une diversité de marchés qui ouvre le jeu à tous les profils

Le prévisionnel 2025 n’est pas un catalogue figé de “gros marchés” inaccessibles. Au contraire, il se distingue par une grande variété de volumes, de natures de travaux et de localisations. Cela va de marchés à 50 000 € pour de la peinture ou de l’entretien courant, jusqu’à des projets de construction atteignant 15 M€, comme l’opération “PORT 15” (95 logements).

Quelques exemples concrets :

  • À Petite-Île, la SEMADER prévoit 15 M€ pour la construction d’un EHPAD, avec des exigences fortes en matière de qualité architecturale et de performance énergétique.

  • À Saint-Paul, l’opération “Karly” prévoit plusieurs tranches de logements neufs, réparties sur différents lots (jusqu’à 15 par opération), facilitant l’entrée des PME en co-traitance.

  • À Sainte-Suzanne, la SODIAC prévoit la réhabilitation du site “Guétali” pour un budget de 500 000 €, avec des prestations ouvertes aux corps d’état secondaires.

On y trouve également des marchés de services : nettoyage, sécurité incendie, gestion des espaces verts, vidéoprotection, études urbaines… Bref, un terrain de jeu large, où chaque structure peut trouver sa place, selon ses compétences et sa taille.

Plus de lisibilité, plus de transparence : ce qui change en 2025

Une autre évolution marquante de cette édition 2025 réside dans les efforts réalisés pour améliorer la lisibilité et l’accessibilité de l’information. Le prévisionnel est désormais téléchargeable via QR code et consultable en ligne sur les sites des bailleurs. Un projet d’unification des plateformes de publication est également en cours, avec l’objectif de centraliser les appels d’offres pour simplifier les démarches.

Et pour celles et ceux qui hésitent encore à se lancer, les structures rappellent qu’un accompagnement est possible.

La CCI, la CAPEB, la FRBTP et d’autres partenaires peuvent guider les entreprises dans la constitution de leurs dossiers. Par ailleurs, les possibilités de co-traitance et de sous-traitance sont mises en avant comme leviers pour surmonter les contraintes de taille ou de ressources.

Enfin, des solutions de financement comme l’affacturage, le nantissement de créances ou les avances prévues dans les CCAP peuvent permettre aux entreprises d’éviter les blocages financiers en phase de démarrage.

Une vision plus large : construire l’économie du logement

Ce document ne se contente pas d’annoncer des marchés. Il incarne une stratégie de développement du territoire. En mettant le logement au centre des investissements publics, les bailleurs jouent un rôle de catalyseur : ils soutiennent la relance, favorisent la structuration de filières locales et accélèrent la transition énergétique.

Comme le résume très justement Laurent Pinsel, directeur général de la SIDR, dans l’édito du document :

“En réaffirmant notre engagement, nous faisons le choix d’une croissance durable, au service du mieux-loger et de la prospérité économique locale.”

Et cette stratégie est partagée. Anne Sery (SODIAC/SEMADER) et Frédéric Pillore (SEMAC) réaffirment également leur volonté de travailler “main dans la main avec les entreprises du territoire”.


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prévisionnel des achats 2025

Le prévisionnel des achats 2025


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