Pour Paul Quistin, ingénieur et contrôleur technique chez ANCO et AMO pour la CERC, bien construire commence par ne pas reproduire les mêmes erreurs. À la restitution de BATI SOLID, il a présenté un outil pédagogique inédit : un guide illustré des erreurs les plus fréquentes observées sur les chantiers aux Antilles. Un document à destination des compagnons, des maîtres d’ouvrage, des formateurs et des contrôleurs. Objectif : améliorer la qualité, réduire les sinistres, et rendre les règles plus concrètes.
Des erreurs fréquentes, mais évitables
L’idée de départ est simple : depuis des années, les mêmes défauts reviennent sur les chantiers. Fondations bâclées, armatures mal posées, absence de béton de propreté, étanchéité mal réalisée… Paul Quistin, fort de son expérience de contrôleur technique, a vu défiler ces cas d’école devenus trop ordinaires.
« Quand on connaît les erreurs, on peut les éviter. Et pour ça, rien ne vaut une image. »
Un mini-guide pensé pour le terrain
Le livrable présenté ne ressemble pas à un document technique classique. C’est un guide illustré, clair et visuel. Chaque double-page reprend une erreur observée, avec :
- une photo du défaut,
- un encadré “constat”,
- une analyse du risque (sécurité, solidité, durabilité),
- et une proposition de solution, illustrée elle aussi.
Exemple : présence d’eau dans les fouilles. Le guide explique pourquoi c’est dangereux (affaiblissement du sol porteur), et montre comment y remédier (béton de propreté, bétonnage immédiat…).
7 points clés… pour commencer
Sept thématiques sont abordées dans la première version du guide, centrée sur les éléments structurels fondamentaux. Paul Quistin a insisté : ce n’est qu’un début. Le document est conçu pour évoluer, s’enrichir, s’adapter, en fonction des retours des professionnels.
« Ce n’est pas un manuel figé. C’est un outil vivant. On veut qu’il serve dans les CFA, dans les réunions de préparation, et même directement sur les chantiers. »
Réconcilier pratiques et normes
Un point clé de l’intervention concerne le décalage entre les pratiques locales et les normes nationales. Les règles antillaises de 1992, 1994 et 1996 sont parfois obsolètes, ou en contradiction avec les normes plus récentes (par exemple sur les épaisseurs d’enrobage des armatures). Ce décalage crée des tensions dans les CCTP, entre prescriptions contractuelles, référentiels techniques et pratiques courantes.
« Il va falloir trancher : soit on met à jour les règles, soit on fait évoluer les CCTP. Mais on ne peut pas laisser les pros dans une zone floue. »
Une ambition partagée pour l’outre-mer
Paul Quistin l’a dit clairement : ce guide n’est pas destiné à rester dans les tiroirs. Il doit circuler largement, être diffusé dans les deux territoires, Martinique et Guadeloupe, et s’inscrire dans une logique commune à tout l’arc antillais.
« On veut que ce guide soit utilisé dans les formations, dans les appels d’offres, par les compagnons, les maîtres d’œuvre et les assureurs. »
Il propose aussi que le document alimente les futures versions des règles “ANTILLES”, qui pourraient devenir les règles “BATI SOLID Antilles”, avec un portage institutionnel partagé.
Former, expliquer, transmettre
Au-delà du document lui-même, Paul Quistin a plaidé pour des formations pratiques à partir du guide, notamment en s’appuyant sur le Fascicule 65, reconnu pour sa clarté pédagogique. L’idée serait d’organiser des modules simples, visuels, à destination :
- des CFA et écoles du BTP,
- des entreprises et de leurs équipes,
- des maîtres d’ouvrage publics.
Enfin, il a rappelé que ce travail s’inscrit dans une dynamique collective, qui vise aussi à créer une “charte des aventuriers des Antilles”, pour rassembler les acteurs autour d’objectifs communs de qualité, de sécurité et de durabilité.
Une mission simple : réduire les sinistres, construire mieux
En conclusion, Paul Quistin a résumé son objectif : éviter les erreurs, donc éviter les sinistres, donc protéger les usagers, les bâtiments, et les territoires.
« Si on veut que le bâti tienne, il faut que tout le monde sache ce qui ne tient pas. »
Avec ce guide, c’est une pierre de plus — solide et bien posée — dans l’édifice BATI SOLID.
Bonjour à tous
Félicitations à Monsieur Paul QUISTIN, pour ses multiples contributions à l’amélioration des pratiques de la construction aux Antilles. Il est le professionnel le plus engagé et le pus prolifique de notre Région, au service de la sécurité des biens et des personnes, avec son approche pédagogique remarquable à la portée de tous les intervenants de la construction.
Une reconnaissance officielle lui est due pour son travail exceptionnel.
J’aimerais savoir où l’on peut se procurer ce guide BATI SOLID svp
Merci