Face à des problématiques d’approvisionnement en eau potable qui se sont aggravées au fil des années, la Guadeloupe s’engage dans un plan d’action ambitieux. Entre 2024 et 2027, l’État, la Région, le Département et le Syndicat Mixte de Gestion de l’Eau et de l’Assainissement (SMGEAG) se sont associés pour un projet de grande envergure avec des investissements colossaux. À travers cette initiative, c’est un total de 320 millions d’euros qui seront injectés dans la modernisation des infrastructures, dans le but de garantir un approvisionnement fiable et durable pour les Guadeloupéens.
Un plan de financement ambitieux et partagé
L’un des éléments marquants de ce projet est la collaboration entre plusieurs acteurs institutionnels. La Région Guadeloupe s’est engagée à allouer 20 millions d’euros en fonds propres, tandis que le Département y consacre 27 millions d’euros, complétés par 19 millions supplémentaires provenant de l’Office de l’Eau. Le reste de l’investissement sera assuré par le SMGEAG à hauteur de 166 millions d’euros.
Cette mutualisation des ressources montre une volonté politique forte de répondre aux besoins criants de la population guadeloupéenne. Cette coopération entre les différentes instances permet également une gestion plus concertée, facilitant ainsi la répartition des efforts sur le territoire.
Des travaux déjà en cours et des résultats concrets
Si le programme 2024-2027 semble ambitieux, il est déjà en cours avec plusieurs projets finalisés ou en phase d’achèvement. Parmi les opérations déjà achevées, l’usine de Deshauteurs à Sainte-Anne et le changement de process à l’usine de Belin à Port-Louis illustrent l’engagement à moderniser les infrastructures d’eau potable.
En plus de ces réalisations, 14 opérations sont en cours, représentant un investissement de 34 millions d’euros, et 8 autres projets sont prêts à démarrer, pour un montant de 20 millions d’euros. Ces travaux témoignent d’une volonté claire de ne pas attendre 2027 pour commencer à répondre aux besoins urgents des Guadeloupéens.
Un défi technique mais indispensable
Bien que les chiffres annoncés soient encourageants, les défis techniques ne doivent pas être sous-estimés. Le renouvellement des réseaux d’eau potable, la réhabilitation des infrastructures vieillissantes et l’amélioration de la performance de l’exploitation sont des objectifs cruciaux. Cependant, ces projets comportent des risques techniques majeurs, et il faudra s’assurer que les travaux avancent dans les temps impartis sans causer de perturbations supplémentaires dans l’approvisionnement en eau.
Un autre enjeu notable concerne la diversification des sources d’approvisionnement, notamment par le biais de forages en eaux souterraines. Bien que cette méthode représente une solution à long terme pour garantir un approvisionnement en eau, sa mise en œuvre peut rencontrer des difficultés techniques et environnementales, particulièrement dans un climat tropical comme celui de la Guadeloupe.
L’avenir de l’eau en Guadeloupe : une gestion durable et performante ?
Le plan d’action pour l’eau potable et l’assainissement en Guadeloupe, étalé sur quatre ans, est une réponse nécessaire et stratégique aux problèmes d’approvisionnement en eau, qui affectent depuis longtemps le quotidien des Guadeloupéens. Les investissements massifs témoignent d’une prise de conscience des autorités quant à l’importance d’une gestion durable des ressources en eau.
Cependant, malgré ces efforts, la population pourrait trouver la durée du projet frustrante. En effet, les résultats attendus ne seront pleinement visibles qu’en 2027, ce qui pourrait sembler long pour une population confrontée à des pénuries régulières.