Mayotte, territoire non interconnecté au réseau électrique national, repose à 95 % sur l’importation de pétrole pour répondre à ses besoins énergétiques. Cette dépendance est non seulement coûteuse, mais aussi risquée pour l’environnement et l’économie locale. Face à l’augmentation constante de la consommation, il est urgent de repenser le modèle énergétique de l’île
Une dépendance critique au pétrole
Mayotte est confrontée à un défi énergétique majeur : le territoire dépend à 95 % du pétrole pour répondre à ses besoins énergétiques. Cette dépendance aux énergies fossiles n’est pas seulement coûteuse, elle présente également un danger environnemental et économique pour l’île.
En tant que Zone Non Interconnectée (ZNI), Mayotte doit produire ou importer localement son énergie, sans la possibilité de se raccorder au réseau électrique national. La majorité de l’énergie nécessaire provient donc de l’importation de pétrole, une solution temporaire qui ne peut plus être soutenue à long terme.
Le problème est amplifié par une consommation qui augmente chaque année, faisant grimper les factures d’électricité des foyers mahorais. En 2017, 307 GWh d’électricité ont été consommés, pour un coût de 37 millions d’euros HT. Les ménages représentent plus de la moitié de cette consommation, avec une facture annuelle moyenne de 509 € HT par foyer. Ce fardeau économique s’alourdit pour les familles, déjà confrontées à un coût de la vie élevé.
Les risques de cette dépendance au pétrole
Cette dépendance au pétrole expose Mayotte à plusieurs risques majeurs :
- Fluctuation des prix : Le coût du pétrole est volatile et soumis à des facteurs extérieurs, ce qui signifie que les prix de l’électricité peuvent fortement augmenter à tout moment, impactant directement les factures des ménages.
- Pollution et réchauffement climatique : Le pétrole est une source d’énergie extrêmement polluante. Son utilisation contribue aux émissions de gaz à effet de serre, ce qui exacerbe le réchauffement climatique. Pour Mayotte, une île vulnérable aux changements climatiques, cela signifie plus de risques d’événements extrêmes comme la montée des eaux ou les cyclones.
- Sécurité énergétique : En cas de perturbation de la chaîne d’approvisionnement ou de conflits internationaux, Mayotte pourrait se retrouver en situation de pénurie énergétique. La forte dépendance aux importations de pétrole rend le territoire fragile sur le plan énergétique.
Un virage nécessaire vers les énergies renouvelables
Pour surmonter ces défis, il est impératif que Mayotte accélère sa transition vers les énergies renouvelables. Actuellement, seulement 5 % de la consommation énergétique du territoire provient de sources renouvelables, principalement le photovoltaïque. Cet effort est loin d’être suffisant pour atteindre l’objectif fixé de 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2030.
Des solutions existent pour amorcer cette transition :
- Développement du photovoltaïque : L’énergie solaire, abondante dans cette région tropicale, représente un potentiel énorme. Encourager les installations de panneaux solaires sur les bâtiments publics, privés et les infrastructures BTP pourrait grandement réduire la dépendance au pétrole.
- Mini-éoliennes et énergies marines : Outre le solaire, des technologies comme les mini-éoliennes ou l’énergie des courants marins pourraient être explorées et adaptées à l’échelle locale pour diversifier le mix énergétique.
- Efficacité énergétique : Enfin, maîtriser la demande énergétique est tout aussi essentiel. En sensibilisant la population aux éco-gestes et à l’adoption de technologies plus économes, comme les ventilateurs ou climatiseurs adaptés, il est possible de réduire la consommation d’électricité dans les foyers mahorais.
Conclusion : Vers une autonomie énergétique à Mayotte ?
La transition énergétique à Mayotte est plus qu’une nécessité, c’est une urgence. Réduire la dépendance au pétrole est une étape cruciale pour garantir l’avenir énergétique du territoire. t
Données : https://ecco-dom.fr/wp-content/uploads/2021/12/Guide-EcoGestes-Mayotte.pdf