Abandon du projet MAYA : La FRBTP Guyane dénonce un « coup dur pour l’économie guyanaise » et un signal inquiétant pour les investisseurs. En effet, cette centrale photovoltaïque de 160 MWc, qui devait produire près de 200 GWh d’électricité décarbonée par an et renforcer l’autonomie énergétique du territoire, ne verra finalement pas le jour. En cause ? Les nouvelles orientations de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) 2025-2035, qui remettent en question le besoin de moyens supplémentaires de production d’énergie pilotable dans la région.
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Un projet solaire structurant qui devait transformer le paysage énergétique
Conçu pour produire près de 200 GWh d’électricité décarbonée par an, soit l’équivalent de la consommation de 60 000 Guyanais, MAYA était un projet central pour la transition énergétique locale.
Avec un parc de panneaux solaires de 160 MWc et une capacité de stockage de 350 MWh, cette infrastructure devait apporter une production stable, répondant aux besoins du réseau guyanais, régulièrement confronté à des instabilités.
MAYA s’intégrait pleinement dans les ambitions de la PPE, qui prévoyait une multiplication par dix de la capacité photovoltaïque de la Guyane d’ici 2030. Plusieurs concertations publiques avaient d’ailleurs confirmé la pertinence du projet et son acceptation locale.
Communiqué de presse de la FRBTP Guyane
Pourquoi TotalEnergies a-t-il stoppé MAYA ?
Officiellement, la décision repose sur la révision de la PPE 2025-2035, qui ne prévoit pas de besoin additionnel de production d’énergie pilotable à Cayenne. En d’autres termes, les batteries de stockage du projet, censées garantir un approvisionnement continu, ne rentraient plus dans les priorités établies par les pouvoirs publics.
Mais la FRBTP Guyane, qui dénonce un « manque de courage des décideurs« , pointe du doigt un « manque de transparence » et un cadre réglementaire flou qui ont refroidi les investisseurs.
Si le cadre n’est pas clair et reste instable, comment encourager le développement de projets stratégiques en Guyane ?, interroge la fédération.
Entre EDF, la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) et le Syndicat Mixte d’Électricité, la coordination autour de la transition énergétique semble à la peine, ce qui pèse sur le développement de projets structurants comme MAYA.
Un choc pour l’économie et le BTP guyanais
L’annulation de MAYA ne se résume pas à une simple perte d’opportunité énergétique. Avec 200 millions d’euros d’investissements privés qui s’évaporent, c’est tout le tissu économique local qui est affecté.
Le secteur du BTP, déjà en crise, subit un nouveau revers. Les derniers chiffres de la conjoncture 2024 sont alarmants :
- Les mises en chantier ont chuté de 21,1 % en un an.
- Les autorisations de construire se sont effondrées de 49,2 %.
- La commande publique, soutien vital du secteur, a reculé de 8 %.
La FRBTP Guyane alerte sur « le risque de paralysie du marché de la construction » et l’envoi d’un « signal alarmant » aux investisseurs.
« Nous ne pouvons pas laisser ces efforts être anéantis par des décisions hasardeuses et un manque d’anticipation« , martèle la fédération.
Une contradiction dans la stratégie énergétique de la Guyane
Alors que la PPE vise 100 % d’énergies renouvelables à l’horizon 2027 et une électrification totale des communes isolées d’ici 2033, cet abandon interroge. Le projet MAYA était présenté comme une pierre angulaire de cette transition, et pourtant, il est stoppé faute de soutien clair.
Cette incohérence soulève des inquiétudes : d’autres projets pourraient-ils subir le même sort ? Comment restaurer la confiance des investisseurs ?
« Nous appelons l’ensemble des décideurs locaux et des parties prenantes à prendre leurs responsabilités pour garantir un environnement favorable à l’investissement« , insiste la FRBTP Guyane.
Et maintenant ? Un appel à une vision claire et engagée
Face à ce revirement, la FRBTP Guyane appelle les décideurs à une prise de conscience.
« De l’intelligence collective, des projets structurants et du courage : voilà le triptyque gagnant pour la Guyane », affirme la fédération.
Sans stabilité réglementaire et sans engagement politique fort, la transition énergétique et la croissance économique resteront des concepts inatteignables.
L’avenir énergétique de la Guyane est à un tournant. Il reste à voir si les pouvoirs publics sauront poser les bases d’une stratégie cohérente et durable, ou si d’autres opportunités majeures connaîtront le même destin que MAYA.