Parmi les témoins du passé de la Guadeloupe, l’ancienne prison de Petit-Canal occupe une place particulière. Construite au XIXe siècle, elle rappelle une époque où le système carcéral colonial était un rouage de l’organisation sociale. Aujourd’hui laissée à l’abandon, elle porte encore les stigmates du temps et attend une restauration nécessaire pour préserver son héritage.
C’est dans ce contexte que le Loto du Patrimoine 2025, porté par la Fondation du patrimoine et soutenu par la FDJ et le ministère de la Culture, intervient pour financer la sauvegarde de sites en péril. Cette année, un accent particulier est mis sur les territoires ultramarins, où plusieurs monuments emblématiques bénéficieront de ce soutien essentiel. L’ancienne prison de Petit-Canal figure parmi les projets retenus, offrant ainsi une opportunité unique de redonner vie à ce site chargé d’histoire.
Un site chargé d’histoire, témoin de l’esclavage en Guadeloupe
Située à Petit-Canal, commune marquée par l’histoire de la traite négrière, cette ancienne prison fut construite au XIXe siècle, en bordure de la mer des Caraïbes. Sa localisation stratégique en faisait un élément central du dispositif carcéral colonial.
Composée de deux bâtiments et entourée d’un mur d’enceinte, elle a longtemps servi à détenir les condamnés dans des conditions austères.
Mais c’est surtout son proche voisinage avec les Marches des esclaves qui confère à ce site une charge symbolique particulière.
Ce long escalier en pierre, menant autrefois aux enchères d’esclaves, reste l’un des hauts lieux de la mémoire guadeloupéenne. De plus, la présence d’un figuier maudit monumental, poussant dans l’enceinte de la prison, alimente de nombreuses légendes.
La tradition raconte que ses graines auraient été plantées par des esclaves en signe de révolte, espérant que l’arbre vienne à bout des murs qui les enfermaient.
Une restauration rendue possible grâce au Loto du Patrimoine
Aujourd’hui, la prison de Petit-Canal est dans un état avancé de délabrement. Les murs se fissurent, la structure s’effondre et l’accès y est interdit au public. L’intervention financière du Loto du Patrimoine 2025 constitue une opportunité inespérée pour enrayer ce déclin.
Le projet de réhabilitation prévoit plusieurs axes majeurs :
- Restauration des maçonneries et consolidation des murs pour assurer la sécurité du site.
- Mise en valeur du figuier maudit, conservé comme témoin du passé.
- Création d’un parcours mémoriel, avec des panneaux explicatifs retraçant l’histoire du site.
- Intégration du monument à l’itinéraire patrimonial de la commune, en lien avec les autres lieux de mémoire.
Les travaux, prévus pour débuter au premier trimestre 2026, permettront de donner une seconde vie à cet ensemble historique, longtemps délaissé.
Vers une réouverture et une transmission aux générations futures
La réhabilitation de l’ancienne prison de Petit-Canal ne se résume pas à une simple conservation architecturale. Il s’agit avant tout de rendre accessible un pan méconnu de l’histoire guadeloupéenne et de sensibiliser les visiteurs à l’importance de la mémoire collective.
Cette restauration, portée par le Loto du Patrimoine et la mobilisation des acteurs locaux, permettra d’inscrire la prison dans un circuit de visite historique, aux côtés des Marches des esclaves et d’autres sites commémoratifs.
Une opportunité unique de replacer ce lieu au cœur des réflexions sur l’histoire et l’héritage de la Guadeloupe.
CARTE DES PROJETS MISSION PATRIMOINE – GUADELOUPE
Alors que de nombreux monuments historiques disparaissent faute d’entretien, cette initiative rappelle que sauvegarder le patrimoine, c’est aussi transmettre des histoires et des valeurs essentielles aux générations futures.
Grâce à cet engagement, l’ancienne prison de Petit-Canal s’apprête à renaître, témoignant d’une volonté forte de préserver la mémoire et l’identité guadeloupéenne.
Dossier de presse pour tous les sites emblématiques des OUTRE-MER