Le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) en Guyane est un pilier essentiel de l’économie locale. En pleine croissance, il fait face à des défis majeurs, notamment en matière de formation et de recrutement. La question de la qualification de la main-d’œuvre devient primordiale, notamment pour répondre aux besoins des entreprises locales. Nous allons dresser un état des lieux de la formation initiale dans les métiers du Bâtiment en Guyane pour l’année 2021-2022.
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1. Un volume important de jeunes en formation
Les chiffres sont révélateurs : en 2021-2022, 1 456 jeunes étaient inscrits dans des formations préparant aux métiers du Bâtiment en Guyane. Parmi eux, 1 206 se sont orientés vers les métiers de la production, tandis que 250 ont choisi des métiers plus techniques ou d’encadrement. Ces chiffres soulignent l’importance croissante du secteur, avec une demande soutenue pour les métiers de production.
2. Répartition entre la voie scolaire et l’apprentissage
Dans le secteur du BTP, deux voies de formation s’offrent aux jeunes : la voie scolaire et l’apprentissage. Ces deux parcours offrent des approches différentes pour accéder aux métiers du Bâtiment.
2.1. L’apprentissage : un choix stratégique
L’apprentissage permet d’acquérir à la fois une formation théorique en centre et une expérience pratique en entreprise. En Guyane, il existe une forte demande pour ce type de formation, notamment dans des métiers comme :
- Plombier-chauffagiste : 40 apprentis,
- Électricien : 22 apprentis,
- Menuisier : 8 apprentis.
Certains métiers comme Maçon et connexes ou Charpentier, qui emploient traditionnellement beaucoup d’apprentis, sont moins représentés dans l’apprentissage, avec respectivement 0 et 2 apprentis. Ce déséquilibre pourrait être dû à un manque de partenariats entre les entreprises locales et les centres de formation, ou à des difficultés d’attraction pour ces métiers.
2.2. La voie scolaire : une alternative privilégiée
Malgré l’essor de l’apprentissage, la voie scolaire reste privilégiée par la majorité des jeunes. Par exemple, les métiers de Plombier-chauffagiste et Maçon comptent respectivement 168 et 162 apprenants en voie scolaire. Cela démontre que les établissements scolaires tels que les lycées professionnels et les centres de formation sont des acteurs clés de la formation des futurs professionnels du BTP.
3. Des disparités entre les domaines de formation
La répartition des jeunes par domaine de formation révèle des différences notables. Le secteur de la production du Bâtiment attire le plus grand nombre de jeunes, avec 39 apprentis et 1 206 apprenants en voie scolaire. Ce domaine regroupe des métiers essentiels tels que maçon, plombier, électricien et charpentier. En revanche, les métiers de l’encadrement et de la technique (20 apprentis) et ceux du secteur administratif et commercial (16 apprentis) restent moins prisés.
Ces chiffres témoignent de l’importance de former des professionnels pour les métiers de terrain, mais ils soulèvent également des questions sur l’attractivité des métiers d’encadrement et techniques, essentiels pour le pilotage des projets de construction.
4. Le rôle clé des petites entreprises
En analysant la répartition des apprentis par taille d’entreprise, on constate que les petites entreprises (moins de 10 salariés) jouent un rôle crucial dans la formation des jeunes. En 2021, elles représentaient 44 apprentis, soit la majorité. À l’inverse, les entreprises de plus grande taille (50 à 299 salariés) n’emploient que 21 apprentis, et les entreprises de plus de 300 salariés, seulement 1 apprenti.
Cela reflète la structure du tissu économique en Guyane, où les petites entreprises sont nombreuses et jouent un rôle important dans le développement des compétences des jeunes. Il devient donc essentiel de continuer à soutenir ces PME afin qu’elles puissent continuer à embaucher et former la future main-d’œuvre du BTP.
5. Les enjeux de l’inclusion et de la diversité
Les chiffres mettent également en lumière des défis importants en termes de diversité. En 2021, seulement 19 femmes étaient en formation dans les métiers du BTP, contre 57 hommes. Ce déséquilibre soulève des questions sur la place des femmes dans ce secteur traditionnellement masculin et sur les efforts nécessaires pour encourager plus de diversité.
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Données : CERC Guyane