Les cyclones tropicaux, de plus en plus intenses avec le changement climatique, posent un défi majeur aux territoires d’Outre-mer.
Ces événements climatiques extrêmes, accompagnés de vents violents et de pluies torrentielles, mettent en péril les populations et les infrastructures.
Dans ce contexte, le secteur du BTP joue un rôle essentiel pour renforcer la résilience des constructions et limiter les pertes humaines et matérielles.
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Des infrastructures vulnérables face à des cyclones toujours plus violents
Les DOM-COM sont régulièrement exposés à des cyclones d’une intensité croissante. L’ouragan Irma, en 2017, a démontré l’ampleur des dégâts possibles : 95 % des bâtiments de Saint-Martin ont été détruits ou gravement endommagés.
Ce cyclone a provoqué des déplacements massifs de population et un coût estimé à plusieurs centaines de millions d’euros pour la reconstruction. La fragilité des infrastructures, souvent non conformes aux normes paracycloniques, en est une des principales causes.
Les habitations individuelles, notamment celles construites de manière informelle, sont les plus vulnérables. Par ailleurs, les infrastructures critiques comme les hôpitaux, écoles et réseaux de transport, essentielles pour la gestion de l’après-crise, ne sont pas toujours adaptées pour résister à de telles conditions.
Renforcer les constructions : un investissement indispensable
- Normes paracycloniques : Les régulations existantes, telles que celles appliquées aux Antilles, doivent être étendues et appliquées rigoureusement. Cela inclut l’utilisation de matériaux renforcés, comme le béton armé, des charpentes en acier galvanisé, et des fixations capables de résister à des vents supérieurs à 250 km/h.
- Rénovation et adaptation des bâtiments existants : Une part importante des habitations dans les DOM-COM est ancienne et ne respecte pas les normes actuelles. Des programmes de rénovation ciblés peuvent permettre de renforcer ces structures à moindre coût, en particulier pour les foyers à faible revenu. Par exemple, les investissements dans des toitures renforcées pourraient réduire de 70 % les coûts de réparations futures après un cyclone.
- Matériaux locaux et innovants : Encourager l’utilisation de matériaux locaux, comme des composites biosourcés, permettrait de réduire les coûts tout en adaptant les constructions aux conditions climatiques locales.
Des solutions adaptées aux spécificités des territoires
Urbanisme résilient
Les plans d’aménagement doivent intégrer les zones inondables et prévoir des constructions éloignées des littoraux les plus exposés. Les systèmes de drainage doivent être optimisés pour éviter les inondations liées aux pluies torrentielles.
Infrastructures critiques
Les hôpitaux et écoles doivent être conçus comme des centres de résistance, capables d’accueillir des populations en cas de crise. Selon les données disponibles, des hôpitaux renforcés peuvent rester opérationnels à 90 % après un cyclone de catégorie 5.
Formation et sensibilisation
Former les professionnels du BTP aux techniques de construction résiliente et sensibiliser les habitants à l’importance de respecter les normes est essentiel pour prévenir les pertes humaines et matérielles. Actuellement, seuls 45 % des artisans locaux sont formés aux pratiques adaptées.
Le coût de la prévention versus celui de la reconstruction
Investir dans la prévention est économiquement plus avantageux que de reconstruire après une catastrophe. Selon les estimations, chaque euro investi dans des infrastructures résilientes économise 4 à 6 euros en réparations futures.
En Outre-mer, les pertes liées aux cyclones représentent chaque année en moyenne 2 % du PIB local, un coût largement évité par des mesures préventives.
Source : La France face au changement climatique : toutes les régions impactées