Dans un contexte de transition énergétique, le secteur du bâtiment joue un rôle central en France.
Pour mesurer les avancées et définir des priorités, le Service des Données et Études Statistiques (SDES), sous l’égide du ministère de la Transition Écologique, a publié son rapport « Chiffres clés de l’énergie – Édition 2024« .
Les données, arrêtées au 31 mars 2024, fournissent une vue complète sur la consommation énergétique, la performance des bâtiments résidentiels et les émissions de CO₂. Cet article s’appuie sur ce rapport officiel pour éclairer les tendances et les défis à venir dans le secteur résidentiel.
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L’impact énergétique du secteur du bâtiment
Le secteur résidentiel est un des principaux consommateurs d’énergie en France, représentant 30 % de la consommation finale en 2023.
Les logements utilisent différentes sources d’énergie, avec une nette prédominance de l’électricité et du gaz naturel. Voici comment se répartit cette consommation :
- Électricité : 38 %,
- Gaz naturel : 35 %,
- Produits pétroliers : 14 %,
- Énergies renouvelables thermiques et déchets : 13 %.
Ces chiffres soulignent le besoin croissant de réduire la dépendance aux énergies fossiles et de promouvoir des sources renouvelables pour alléger l’empreinte carbone des foyers.
La performance énergétique des bâtiments résidentiels
En 2023, la qualité énergétique des logements en France révèle des contrastes importants.
Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) montre que seuls 6 % des résidences principales (environ 1,8 million de logements) obtiennent une étiquette A ou B, synonyme de haute performance énergétique.
À l’inverse, 15,7 % des logements (environ 4,8 millions de logements) sont classés F ou G et sont considérés comme des « passoires énergétiques ».
Ces bâtiments, fortement consommateurs d’énergie, représentent un défi majeur pour les politiques de rénovation énergétique.
Ces données soulignent l’importance de renforcer les efforts de rénovation pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments et atteindre les objectifs de transition énergétique fixés par le gouvernement.
Les avancées de la rénovation énergétique
En réponse à la demande croissante de rénovation, divers dispositifs d’aides ont été déployés. En 2023, environ 2,1 millions de logements ont bénéficié d’aides financières, parmi lesquelles les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) et MaPrimeRénov’.
Grâce à ces soutiens, les rénovations effectuées ont permis une économie d’énergie estimée à 7,7 TWh par an, un chiffre non négligeable dans le cadre des efforts de réduction de la consommation énergétique.
Lecture : En 2020, 1,1 million de logements ont bénéficié d’une aide à l’isolation de la toiture, des murs et des planchers par le dispositif des CEE. Cela représente une économie d’énergie conventionnelle totale de 2,5 TWh/an.
Ces résultats traduisent une volonté forte de l’État et des citoyens de s’engager dans des démarches de rénovation, non seulement pour diminuer les factures énergétiques mais aussi pour contribuer à la réduction des émissions de CO₂.
Les émissions de CO₂ dans le secteur résidentiel
Le secteur résidentiel reste un contributeur significatif aux émissions de gaz à effet de serre, représentant 18 % des émissions de CO₂ liées à l’énergie en France.
Ces émissions proviennent majoritairement de la combustion d’énergies fossiles pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire.
La substitution progressive de ces sources par des énergies renouvelables et l’électricité, couplée aux efforts de rénovation, s’impose comme une priorité pour réduire cet impact environnemental.
Les chiffres soulignent l’urgence d’une transition énergétique au sein des habitations, afin de se rapprocher des objectifs nationaux de réduction des émissions et d’adopter une approche plus durable.
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