À Mayotte, la construction prend un tournant écologique avec l’adoption croissante de la Brique de Terre Comprimée (BTC). Ce matériau local, écologique et économique s’impose comme une alternative durable. Grâce à des projets comme le Domaine de Khristal, la BTC gagne du terrain. Le soutien actif de la FEDOM et des initiatives locales renforce cette dynamique, transformant l’avenir du bâtiment dans l’île.
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Le Domaine de Khristal : la BTC au cœur de la construction durable
Le Domaine de Khristal, développé par la Société Immobilière de Mayotte (SIM) en partenariat avec GRZ Architecture, est un exemple marquant. Ces logements ont reçu la certification NF Habitat HQE, attestant d’une qualité environnementale élevée. Cette reconnaissance témoigne des efforts pour intégrer des matériaux locaux et respectueux de l’environnement.
La BTC est au cœur de cette approche. Grâce à elle, les chantiers peuvent réduire leur empreinte écologique tout en soutenant l’économie locale. Ce projet pourrait inspirer d’autres initiatives similaires, et montrer que la construction durable est possible, même sur un territoire insulaire comme Mayotte.
Le soutien de la FEDOM et de l’Association Art Terre : une reconnaissance clé
La Fédération des Entreprises d’Outre-Mer (FEDOM) joue un rôle essentiel dans ce mouvement. Elle salue le travail de l’Association Art Terre, pionnière dans la promotion de la BTC. Après de longues démarches, l’association a obtenu un Avis Technique d’Expérimentation (ATEX). Cet agrément permet à la BTC d’être reconnue comme une technique courante, ouvrant la voie à son assurabilité et à son utilisation dans des projets à plus grande échelle. Ce combat mené par Art Terre incarne la volonté de nombreux acteurs d’intégrer des pratiques et matériaux durables dans les constructions de Mayotte. C’est une avancée décisive.
L’implication de la FEDOM ne s’arrête pas là. En partenariat avec le programme OMBREE, le CEREMA et la société Briques de Guyane, la fédération contribue à promouvoir la BTC et d’autres matériaux biosourcés. Les Assises de la Construction Durable, pilotées par l’AQC, soutiennent également cette démarche. Ces initiatives visent à sensibiliser les collectivités locales et les maîtres d’ouvrage, les incitant à intégrer des pratiques respectueuses de l’environnement.
Commentaires de la FEDOM dans sa Lettre hebdomadaire d’information N°596 – Lundi 28 octobre 2024 :
La FEDOM salue le travail de l’Association Art Terre qui œuvre depuis de longues années à Mayotte pour la reconnaissance de ce matériau pour lequel elle a obtenu de longue lutte un ATEX, permettant ainsi son usage au titre de technique courante et donc son assurabilité. Incubé dans le cadre du programme OMBREE 1, associé au CEREMA et la société Briques de Guyane, ce projet est une parfaite illustration des travaux menés dans le cadre des Assises de la Construction durable pilotées par l’AQC s’agissant notamment de la reconnaissance des pratiques vernaculaires. Partie prenante des programmes OMBREE 1 et 2 et partenaire actif des Assises, la FEDOM, par le biais de sa commission BTP/Logement continuera de s’impliquer dans la promotion des initiatives de cette nature et dans la sensibilisation des collectivités et des maîtres d’ouvrage à l’utilisation des matériaux locaux ou biosourcés.
Reconnaissance dans l’océan Indien : la BTC mahoraise en vedette à Madagascar
Le rayonnement de la BTC dépasse les frontières de Mayotte pour s’étendre dans la région de l’océan Indien. Au Salon International de l’Habitat à Madagascar le 24 au 27 octobre 2024, la Brique de Terre mahoraise a été mise à l’honneur. Une délégation de Mayotte y a présenté cette innovation, attirant l’intérêt des professionnels du bâtiment et du ministère de l’Habitat de Madagascar. Ce dernier voit en la BTC une solution possible pour des projets locaux de construction durable, notamment pour rénover les « cases Sim » historiques. Cette reconnaissance régionale renforce la crédibilité de la BTC et confirme son potentiel comme matériau de choix pour l’avenir.
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Avec un soutien aussi fort, la BTC pourrait rapidement devenir un pilier de la construction à Mayotte. Le développement de ce matériau local montre qu’il est possible de construire de manière responsable. Ce choix pourrait bien inspirer d’autres territoires ultramarins et encourager l’adoption de solutions durables adaptées aux spécificités locales.