Bilan 2024 de l’Entretien-Rénovation : Croissance modeste et perspectives incertaines pour 2025

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Entretien-rénovation bâtiment

L’année 2024 marque une évolution modeste pour l’activité d’entretien et de rénovation du bâtiment, avec des chiffres qui reflètent à la fois des réussites partielles et des signes inquiétants pour l’avenir. Si l’on observe une légère progression du marché global (+0,7%), des écarts importants subsistent entre les secteurs du logement et des locaux non résidentiels.

De plus, la rénovation énergétique, pilier de la transition écologique, reste en demi-teinte. Mais quelles sont les perspectives pour 2025 ? Les signes sont-ils positifs pour les acteurs du secteur ?

Ce qui a marqué l’année 2024 : Une légère progression, mais des contrastes

L’année 2024 n’a pas été l’année de la rupture attendue dans le secteur de l’entretien et de la rénovation. En effet, la croissance modeste observée (+0,7%) masque des évolutions très différentes d’un segment à l’autre.

  • Les bons chiffres : Les locaux non résidentiels ont porté la croissance du secteur avec une progression de +2,1%. Ce segment a profité de plusieurs facteurs, dont l’augmentation des demandes pour des rénovations dans des bâtiments commerciaux, des bureaux et autres espaces de travail. Ces travaux, souvent plus complexes et coûteux, ont soutenu l’activité tout au long de l’année.
  • Les tendances plus faibles : De leur côté, les travaux dans les logements n’ont progressé que de +0,2%. Loin des ambitions initiales, cette croissance modeste reflète des défis persistants, notamment dans les zones urbaines où la pression foncière et les coûts de construction empêchent une expansion plus large du marché du logement.

Un autre aspect à noter est la rénovation énergétique, qui a cruellement manqué de dynamisme en 2024. Malgré un léger rebond (+0,4%), les résultats restent en deçà des objectifs nationaux de réduction de la consommation d’énergie et de baisse des émissions de CO2.

Les baisses de coûts des matériaux écologiques et les aides publiques renforçant cette initiative n’ont pas suffi à transformer le secteur de manière significative.

Tendances du 4ème trimestre 2024 : Le marché reste stable, mais avec des signes d’essoufflement

Le dernier trimestre de 2024 a été marquée par un léger recul dans les montants facturés en entretien et rénovation, avec une baisse de -0,2% en volume.

Cette stagnation des résultats traduit un marché moins dynamique, particulièrement sur les segments sensibles comme le logement.

Les projets de rénovation dans le secteur résidentiel peinent à se multiplier, bien que certains travaux spécifiques (comme la rénovation des façades ou des toitures) aient maintenu l’activité.

  • Un léger recul : Les montants facturés en entretien et rénovation ont chuté de -0,2% par rapport à l’année précédente, ce qui confirme une tendance déjà amorcée dans les trimestres précédents. Cette baisse touche principalement le secteur du logement, tandis que les locaux non résidentiels continuent de résister.
  • Les régions en hausse : Cependant, certaines régions comme la Bretagne (+4,1%) et la Nouvelle-Aquitaine (+2,4%) ont connu des hausses notables, tirées par des projets de rénovation énergétique et des besoins accrus dans le secteur des locaux non résidentiels.
  • Le segment des logements : L’activité dans le secteur des logements a connu une baisse de -0,6% en volume, notamment dans des régions comme l’Île-de-France et la Provence-Alpes-Côte d’Azur, où la demande reste atone. Malgré quelques hausses localisées, le marché immobilier reste impacté par des contraintes économiques et sociales.

 

Carnets de commandes et perspectives : La situation se tend en 2025

Les carnets de commandes des entreprises du secteur montrent un recul préoccupant, avec seulement 13,3 semaines de travail garanties en moyenne pour la fin du 4ème trimestre 2024, contre 14,4 semaines en 2023. Cette tendance est particulièrement marquée en Île-de-France, où la moyenne des carnets de commandes est de seulement 9,7 semaines. Le manque de visibilité sur les mois à venir crée un climat d’incertitude parmi les professionnels du secteur.

  • Repli dans la demande : Les carnets de commandes plus vides suggèrent un ralentissement général de la demande de travaux, alimenté par des budgets de rénovation moins abondants, mais aussi par un manque d’investissements dans les bâtiments existants.
  • Les prévisions pour 2025 : Seuls 10% des professionnels anticipent une augmentation de leur activité pour le 1er trimestre 2025, tandis que 40% s’attendent à un repli. Cette situation reflète un climat d’incertitude généralisée, alors même que le besoin de rénovation dans les bâtiments vieillissants reste pressant.

 

Zoom sur la rénovation énergétique : Une activité qui reste à la traîne

La rénovation énergétique n’a pas connu le rebond espéré malgré les ambitions gouvernementales. En effet, l’activité a enregistré une baisse de -0,3% au quatrième trimestre 2024, confirmant la tendance observée tout au long de l’année.

  • Baisse générale : Les régions comme l’Île-de-France (-1,2%) et la Provence-Alpes-Côte d’Azur (-0,8%) ont connu des baisses significatives dans les travaux de rénovation énergétique. Ces baisses sont principalement dues à des réductions dans les financements ou à une faible demande pour des projets de grande envergure.
  • Des poches de croissance : En revanche, certaines régions ont enregistré des performances positives, notamment la Bretagne (+0,7%) et la Normandie (+0,8%), qui bénéficient de soutiens spécifiques pour encourager la transition énergétique.

Bien que des efforts aient été faits, la rénovation énergétique peine à se généraliser et à se structurer de manière efficace sur l’ensemble du territoire. La lente adoption de technologies vertes dans la construction reste un frein majeur.

Le sentiment des professionnels : Une confiance en déclin

La confiance des professionnels du secteur, autre indicateur clé, a également connu un déclin au quatrième trimestre 2024. Seulement 66% des entreprises se sont dites satisfaites de leur activité, une baisse significative par rapport à 2023, où ce taux était de 72%.

  • Une confiance en baisse : Le taux de satisfaction des entrepreneurs vis-à-vis de leur niveau d’activité a chuté, reflétant un sentiment général de stagnation dans le secteur. Ce recul de confiance pourrait avoir des implications importantes pour la capacité du marché à se redresser rapidement.
  • Les attentes pour 2025 : Les prévisions pour 2025 révèlent un solde d’opinion extrêmement bas (-29), signe d’une année difficile à venir. Les entreprises semblent anticiper une baisse de l’activité dans plusieurs secteurs, dont la rénovation énergétique et les travaux de rénovation résidentielle.

 


Consulter l’Analyse de l’activité entretien-rénovation du Bâtiment, 4ème trimestre 2024 publié par le GIE Réseau des CERC.


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