La résilience des bâtiments dans les Outre-mer : relever les défis climatiques avec des solutions adaptées

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Résilience bâtiments Outre-mer

Outre-Les territoires ultramarins de la France, répartis sur plusieurs océans, font face à des défis climatiques de plus en plus pressants. Cyclones, inondations, UV agressifs, et même les effets des algues sargasses compliquent les conditions de vie et de construction.

Face à ces réalités, les professionnels du secteur sont appelés à innover et à collaborer pour renforcer la résilience des bâtiments et protéger les populations locales.

Dans l’une des vidéos de la série « La résilience des bâtiments face aux risques climatiques » de l’AQC, le journaliste Denis CHEISSOUX s’est entretenu avec Jean-Yves BONNAIRE, chargé de mission à la CERC Martinique. E

nsemble, ils discutent des défis et des solutions pour les territoires ultramarins face aux changements climatiques.

Les défis climatiques spécifiques aux Outre-mer

Les territoires ultramarins présentent une diversité géographique et climatique exceptionnelle qui en fait à la fois leur richesse et leur vulnérabilité.

Avec 12 territoires dispersés à travers les océans et regroupant environ 2,6 millions d’habitants, ces zones sont directement exposées à des phénomènes climatiques intenses et parfois extrêmes.

  • Cyclones tropicaux : Chaque année, les cyclones menacent les infrastructures, les habitats et les ressources naturelles. Ces phénomènes, souvent dévastateurs, provoquent des dégâts matériels colossaux et compliquent la reconstruction en raison de leur fréquence croissante. L’exemple marquant est celui de l’ouragan Irma en 2017, qui a causé des ravages considérables à Saint-Martin.
  • Pluies intenses et inondations : Les précipitations violentes, fréquentes dans les climats tropicaux et équatoriaux, entraînent des inondations soudaines et des glissements de terrain, mettant en péril les bâtiments situés dans les zones basses ou mal drainées.
  • UV agressifs : L’exposition prolongée aux ultraviolets, souvent sous-estimée, fragilise les matériaux de construction. Ce phénomène accélère la dégradation des infrastructures et augmente les coûts d’entretien.
  • Algues sargasses : Les émanations d’hydrogène sulfuré issues de la décomposition des sargasses constituent un défi émergent en Guadeloupe et en Martinique. Ces gaz toxiques affectent non seulement la santé des populations, mais aussi les matériaux utilisés dans les bâtiments.

À lire aussi : Le guide de l’ADEME pour protéger les travailleurs exposés aux sargasses

Résilience bâtiments Outre-mer
source : AQC/La résilience des bâtiments face aux risques climatiques – Les enjeux des territoires d’outre-mer

Un autre point critique est l’accélération des phénomènes climatiques extrêmes.

Les données montrent que la fréquence des catastrophes naturelles a doublé en trois décennies : de 1990 à 1999, on comptait un phénomène classé en catastrophe naturelle tous les deux ans ; en 2010-2019, ce chiffre est monté à 2,3 par an. Cela illustre l’impact direct du changement climatique et l’urgence d’une réponse adaptée.

En outre, les contraintes géographiques accentuent ces défis. Les territoires ultramarins sont souvent exigus, limitant les options pour la localisation des bâtiments et compliquant la planification urbaine.

Ces spécificités imposent une approche sur mesure pour chaque projet de construction.

Des solutions adaptées pour la construction

Face à ces défis, les professionnels du bâtiment dans les Outre-mer redoublent d’efforts pour développer des solutions efficaces et durables.

L’objectif est d’assurer la sécurité des habitants tout en respectant les particularités climatiques et culturelles des territoires.

Implantation réfléchie des bâtiments

La localisation est un facteur clé dans la résilience des constructions. Il est impératif d’éviter les zones à haut risque, comme les plaines inondables ou les zones côtières particulièrement exposées aux cyclones.

Cependant, sur des territoires souvent petits et densément peuplés, ce choix peut se révéler complexe, nécessitant une coordination étroite entre urbanistes, ingénieurs et autorités locales.

Matériaux et techniques constructives

Pour garantir la durabilité des bâtiments, les acteurs locaux privilégient des approches innovantes :

  • Techniques vernaculaires : Ces savoir-faire traditionnels, parfois oubliés, reviennent sur le devant de la scène. Conçues pour s’adapter aux climats locaux, ces techniques permettent de construire des bâtiments robustes, bien ventilés et résistants aux intempéries.
  • Modernisation grâce au BIM : L’introduction massive du Building Information Modeling (BIM) permet d’optimiser la conception et l’entretien des infrastructures. Ce logiciel de modélisation 3D offre une vision globale des projets, facilitant l’identification des risques et la planification des travaux.

Normes et réglementation locales

Les normes métropolitaines, souvent inadaptées aux spécificités ultramarines, sont remplacées par des règlements élaborés localement.

Ces normes endogènes tiennent compte des contraintes climatiques et environnementales propres à chaque territoire.

Un effort particulier est également mis sur la maintenance des bâtiments.

L’ouragan Irma a révélé qu’un entretien insuffisant peut amplifier les dégâts causés par des phénomènes extrêmes. Aujourd’hui, ce volet est une priorité pour les professionnels.

Innovation et tradition combinées

En associant les techniques traditionnelles aux outils modernes, les professionnels s’assurent de construire des infrastructures plus résilientes.

Par exemple, le recours à des matériaux locaux, associés à des innovations comme des revêtements résistants a

Mobiliser les acteurs locaux

L’adaptation ne peut se faire sans une mobilisation collective. Les professionnels ultramarins travaillent main dans la main pour partager leurs connaissances et développer des solutions efficaces.

  • Coopération locale et nationale : Les territoires hexagonaux apportent un soutien logistique et technique pour renforcer les initiatives locales.
  • Enjeux humains : Les métiers de la construction peinent à attirer la jeunesse ultramarine. L’innovation et l’adaptation normative pourraient revitaliser ce secteur essentiel en le rendant plus attractif.

Cette collaboration montre que les défis climatiques ne peuvent être surmontés qu’ensemble, en impliquant toutes les parties prenantes.

Une vision d’avenir optimiste

Malgré les défis, les territoires ultramarins peuvent compter sur leur formidable capacité d’adaptation. Cette qualité naturelle, alliée à des démarches innovantes, permet d’envisager un avenir plus serein.

Les démarches actuelles, telles que l’intégration massive du BIM et le retour aux techniques traditionnelles, montrent déjà des résultats prometteurs.

Avec le soutien continu des territoires hexagonaux, les Outre-mer se positionnent comme des exemples de résilience climatique dans le secteur de la construction.

Les territoires d’outre-mer font face à des enjeux climatiques majeurs, mais ils disposent aussi des ressources pour s’adapter et innover.

En combinant tradition et modernité, et en renforçant la collaboration entre acteurs locaux et hexagonaux, ils démontrent qu’il est possible de bâtir un avenir durable malgré les aléas.

Pour approfondir ces enjeux et découvrir des exemples concrets, visionnez la vidéo complète « La résilience des bâtiments face aux risques climatiques – Les enjeux des territoires d’outre-mer » avec Jean-Yves BONNAIRE. Elle offre un éclairage précieux sur les défis et solutions qui façonnent la résilience des bâtiments dans les Outre-mer.


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