REPLAY Webinaire de la DEAL Guadeloupe : Intégrer le réemploi dans ses projets de démolition, réhabilitation et construction

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    Réemploi construction
    source : Freepik

    Le 1er octobre 2024, la DEAL Guadeloupe a publié le replay du webinaire qu’elle a animé sur l’intégration du réemploi dans les projets de démolition, de réhabilitation et de construction. Cet événement s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire, visant à réduire l’impact environnemental du secteur du bâtiment, particulièrement en Guadeloupe, où les défis liés à l’approvisionnement et à la gestion des déchets sont cruciaux.


    Le réemploi : Un concept à clarifier

    Le réemploi, souvent confondu avec le recyclage ou la réutilisation, se distingue par le fait qu’un produit, équipement ou matériau n’a jamais été considéré comme un déchet. Il s’agit par exemple d’une porte ou d’une fenêtre réutilisée dans un bâtiment sans passer par un centre de tri ou de traitement. Cette distinction est importante dans le cadre du diagnostic PEMD (Produits, Équipements, Matériaux, Déchets), introduit par la loi AGEC du 10 février 2020 et devenu obligatoire depuis juillet 2023 pour certains projets de construction.

    Un cadre réglementaire en pleine évolution

    La loi AGEC, qui vise à lutter contre le gaspillage et à promouvoir l’économie circulaire, impose un diagnostic PEMD pour les bâtiments de plus de 1000 m² en cas de démolition ou de rénovation significative. Ce diagnostic permet de caractériser les matériaux réemployables, facilitant ainsi la planification et la gestion du chantier. En Guadeloupe, cette réglementation est particulièrement pertinente, car les coûts d’importation des matériaux et les délais d’approvisionnement sont élevés. Le réemploi s’impose donc comme une solution durable.

    Intégrer le réemploi à chaque étape d’un projet

    Le réemploi ne s’arrête pas à la phase de démolition. Il doit être intégré dès la phase de planification du projet de construction. La DEAL Guadeloupe encourage les maîtres d’ouvrage à inclure des clauses de réemploi dans les appels d’offres et à prévoir des aléas d’approvisionnement. En effet, un matériau réemployable peut ne pas être disponible en temps voulu, et il est essentiel de prévoir une alternative dans les contrats pour éviter tout retard.

    Assurance et validation des matériaux réemployés

    Un point souvent soulevé par les professionnels est la question de l’assurance des matériaux réemployés. Dans ce contexte, il est important de souligner que les matériaux doivent répondre aux normes existantes (DTU, règles professionnelles, etc.). Bien que le réemploi soit encore considéré comme une « technique non courante », des efforts sont en cours pour rendre cette pratique plus accessible et mieux reconnue, notamment par l’AQC et le CSTB qui travaillent sur des référentiels pour divers types de matériaux.

    Les défis locaux et les opportunités en Guadeloupe

    En Guadeloupe, le réemploi prend tout son sens face aux contraintes d’approvisionnement en matériaux neufs. Les coûts liés à l’importation des produits européens et les délais d’attente renforcent l’intérêt de réutiliser les ressources locales. Le développement de filières locales pour des matériaux biosourcés ou géosourcés est une alternative qui prend du temps et des investissements, mais le réemploi peut être activé immédiatement. Toutefois, un manque de structures dédiées, comme les matériothèques, freine encore l’essor du réemploi sur le territoire.

    Retour d’expérience et développement de la filière

    Le webinaire a mis en lumière l’importance des retours d’expérience pour améliorer les pratiques. Il est essentiel que les maîtres d’ouvrage, architectes et entreprises communiquent sur leurs projets exemplaires et partagent leurs réussites comme leurs défis. Cela permet non seulement de sensibiliser les acteurs du secteur, mais aussi de développer des formations adaptées aux spécificités locales.

    Le réemploi offre une véritable opportunité pour décarboner le secteur du bâtiment en Guadeloupe. Il permet de réduire les coûts, de minimiser l’impact environnemental et de valoriser les ressources locales. Ce webinaire du DEAL Guadeloupe souligne l’importance de se former, de s’adapter à la réglementation, et de collaborer avec tous les acteurs du territoire pour faire du réemploi une pratique courante. À l’avenir, le développement de structures dédiées, comme les matériothèques, sera clé pour renforcer cette dynamique.

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