Les fondations superficielles ont longtemps représenté un défi pour les acteurs du secteur de la construction. Ces fondations, utilisées principalement pour les constructions légères, ont été à l’origine de nombreux sinistres dans le passé. Cependant, grâce aux réformes des normes et aux pratiques améliorées, le secteur a su réduire considérablement les coûts liés à ces désordres. Cette avancée est essentielle pour assurer la stabilité des ouvrages et limiter les réparations coûteuses, particulièrement dans les zones à risques comme les régions soumises au retrait-gonflement des argiles (RGA).
Une réduction significative des coûts
Les données issues du rapport de l’AQC « Observatoire de la Qualité de la Construction – Édition 2024 » montrent une nette amélioration dans la gestion des pathologies liées aux fondations superficielles. Alors qu’en 1995-2003, ces fondations représentaient 24,3 % du coût total des désordres dans la construction de maisons individuelles, ce chiffre est passé à 10,1 % pour la période 2021-2023. Cette réduction notable est attribuée aux actions menées par l’Agence Qualité Construction (AQC) ainsi qu’à l’évolution des Normes Françaises (NF) pour les DTU, notamment le DTU 13.12.
Ces progrès démontrent l’efficacité des mesures de prévention, mais ils rappellent également que de nouveaux efforts restent à fournir, notamment dans les zones à risque géotechnique. Les arrêtés de 2020 concernant les dispositions à respecter en zone RGA ont également contribué à cette réduction des sinistres, en imposant aux maîtres d’ouvrage de fournir des attestations prouvant la prise en compte des règles de prévention du risque.
L’importance de la réglementation et des actions préventives
L’amélioration de la qualité des fondations superficielles repose largement sur l’application stricte des réglementations en vigueur. Les Normes Françaises (DTU) ont intégré des critères plus exigeants, qui guident désormais les professionnels du bâtiment dans la mise en œuvre de fondations adaptées aux caractéristiques des sols.
En parallèle, les actions préventives mises en place par l’AQC ont permis une meilleure diffusion des bonnes pratiques. Cela inclut, par exemple, la sensibilisation des entreprises de construction aux risques liés au sol, mais aussi la promotion de techniques innovantes comme l’analyse préalable des sols, permettant de prévenir les effets du retrait-gonflement des argiles.
Les nouvelles dispositions réglementaires incitent également les entreprises à investir dans des études géotechniques approfondies avant toute construction. Ces études sont devenues indispensables, notamment pour garantir que les fondations soient en adéquation avec la nature du sol et les contraintes locales. Les retours d’expérience sur les sinistres passés ont ainsi conduit à des pratiques plus rigoureuses et à une meilleure compréhension des risques géotechniques.
Les défis à venir pour des fondations encore plus solides
Malgré les avancées significatives dans la gestion des fondations superficielles, le secteur doit continuer à s’adapter aux nouveaux défis climatiques et environnementaux. L’augmentation des événements météorologiques extrêmes, tels que les sécheresses et les inondations, exerce une pression supplémentaire sur la qualité des fondations.
Les experts prévoient de nouvelles améliorations dans les années à venir, notamment grâce aux évolutions des techniques de fondations et à l’introduction de nouveaux matériaux. Les entreprises devront également renforcer la formation de leurs équipes pour garantir une mise en œuvre optimale des nouvelles réglementations et éviter les sinistres coûteux.
Ainsi, bien que les progrès réalisés dans la réduction des coûts liés aux désordres sur les fondations superficielles soient encourageants, le secteur doit rester vigilant et continuer à innover pour répondre aux exigences d’un environnement de plus en plus complexe.