Après une baisse en septembre, l’activité des Travaux Publics (TP) a connu un rebond significatif en octobre 2024, marquant une hausse de 6 % par rapport au mois précédent.
Cependant, cette reprise est contrastée par des défis structurels et conjoncturels, qui continuent de peser sur le secteur.
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Une progression marquée mais fragile
En octobre, les facturations cumulées depuis le début de l’année ont progressé de +2,4 % en euros constants. Cette hausse, bien que modeste, représente une amélioration par rapport aux mois précédents, soulignant la résilience des entreprises face à un contexte difficile.
Parallèlement, les marchés conclus affichent une forte dynamique, avec une augmentation de +10,8 % par rapport à octobre 2023. Depuis janvier, cette progression atteint +8,5 %, portée par des projets d’envergure et un cycle municipal favorable.
Des heures travaillées en recul
Malgré cette reprise d’activité, les heures travaillées continuent de diminuer :
- Les ouvriers permanents enregistrent une baisse de -3,0 % depuis janvier 2024. En octobre, leur variation sur 12 mois glissants est de -2,1 %.
- Les heures intérimaires chutent de -10,7 % depuis janvier, avec une variation sur 12 mois glissants de -10,1 %.
Ces baisses s’expliquent par une succession d’intempéries qui a perturbé les chantiers et par les difficultés de recrutement, un problème récurrent dans le secteur. Les effectifs ouvriers suivent également cette tendance, reculant de -1,6 % sur un an.
Un ralentissement des coûts de production
Les coûts de production, mesurés par l’index TP01, montrent un ralentissement notable. En octobre, la hausse cumulée depuis janvier s’établit à +0,8 %, tandis que la variation sur 12 mois glissants est de +1,2 %. Ces données, corrigées des variations saisonnières (cvs-cjo), reflètent une stabilité encourageante malgré les pressions inflationnistes.
Analyse méthodologique
La FNTP réalise chaque mois une enquête auprès de 2 100 entreprises de Travaux Publics en France métropolitaine. Les données sont corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (cvs-cjo). Les indicateurs comme les travaux réalisés et les marchés conclus sont calculés à prix constants, sur la base des prix de 2023, pour refléter les évolutions réelles. Les comparaisons incluent :
- M/M-1 : Variation par rapport au mois précédent.
- M/M-12 : Variation par rapport au même mois de l’année précédente.
- Glissements sur 3 et 12 mois : Évolutions des trimestres ou années glissants.
Un avenir incertain
Malgré ces chiffres encourageants, les perspectives restent floues. Les intempéries fréquentes, combinées à une instabilité politique persistante, rendent la gestion des chantiers plus complexe. De plus, la dynamique des projets à venir demeure incertaine, posant des défis pour l’ensemble de la filière.
Le rebond observé en octobre 2024 apporte une lueur d’espoir pour les Travaux Publics, mais les défis structurels liés à l’emploi, aux coûts et à l’instabilité restent majeurs.
Pour assurer une reprise durable, le secteur devra renforcer ses capacités d’adaptation face aux aléas climatiques et économiques, tout en capitalisant sur les projets en cours.