Dans un contexte de crise du logement, le Sénat a voté, contre l’avis du gouvernement, une prolongation de trois mois du dispositif Pinel, qui devait initialement prendre fin au 31 décembre 2024. Cette mesure vise à éviter un coup d’arrêt brutal aux investissements locatifs dans les zones en tension.
Un mécanisme de soutien aux investissements locatifs
Créé en 2015 par Sylvia Pinel, alors ministre du Logement, ce dispositif accorde une réduction d’impôt aux acquéreurs de logements neufs, sous réserve qu’ils soient loués pendant au moins six ans à des locataires aux revenus modestes. Si sa suppression avait été prévue pour des raisons budgétaires, plusieurs sénateurs ont souligné l’impact négatif de son arrêt sur un marché locatif déjà tendu.
Trois mois supplémentaires pour les investisseurs
Le Sénat a amendé le projet de loi de finances pour accorder un délai supplémentaire. Les investisseurs pourront signer leur acte d’achat jusqu’au 31 mars 2025, à condition d’avoir réservé un logement avant la fin de l’année.
« La fin du dispositif entache sérieusement les investissements locatifs », a déclaré le sénateur Franck Menonville, en soulignant l’augmentation constante de la demande locative dans les zones tendues.
Les professionnels soulagés, le gouvernement réticent
Cette décision a été saluée par les promoteurs immobiliers et les acteurs du bâtiment, notamment la Fédération française du bâtiment, qui avait appelé à un maintien prolongé du dispositif. Cependant, le ministre des Comptes publics Laurent Saint-Martin a exprimé son opposition, jugeant cette niche fiscale trop coûteuse pour les finances publiques.
—
La prolongation du dispositif Pinel jusqu’en mars 2025 offre un sursis aux investisseurs et aux professionnels du secteur. Reste à savoir si cette mesure temporaire permettra de répondre aux tensions sur le marché locatif ou si elle ne fera que retarder un ajustement nécessaire.