L’état des routes en France en 2024 : entre stabilisation et défis futurs

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    état routes France

    Depuis 2013, les investissements consacrés à l’entretien des infrastructures routières en France connaissent des évolutions significatives.

    Le rapport ONR 2024 met en lumière des efforts notables des gestionnaires pour stabiliser ou améliorer l’état des réseaux, mais aussi des disparités marquées entre les niveaux de gestion et des défis persistants, tels que la lutte contre une « dette grise » croissante.

    Une progression globale des investissements

    Le rapport souligne une augmentation de 47 % des investissements de l’État sur le réseau routier national non concédé entre 2013 et 2023, marquant un tournant après des années de baisse.

    En 2023, ces dépenses atteignent 532 millions d’euros, confirmant une volonté de contrer la dégradation constatée lors de l’audit de 2018.

    Les départements, quant à eux, ont enregistré une augmentation globale des investissements de 35 % à 42 % selon les strates, avec des disparités notables.

    Les petits départements restent ceux qui investissent le plus par kilomètre ou par habitant, tandis que les très grands départements connaissent une progression plus lente.

     

    L’émergence de la dette grise

    Le concept de « dette grise« , souligné dans le rapport, révèle l’impact d’un sous-entretien chronique des infrastructures.

    Cette dette, souvent invisible, se traduit par des coûts futurs élevés pour réparer des dégradations non traitées à temps. L’augmentation des prix des travaux publics (notamment les indices TP08 et TP09) a accentué ce phénomène, réduisant la portée des budgets d’entretien.

    Entre 2021 et 2023, le prix de fabrication et de mise en œuvre des enrobés a augmenté de 40 points avant de se stabiliser, compliquant davantage la planification des travaux.


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    Disparités entre les gestionnaires

    Les départements montrent une dynamique positive, notamment grâce à des efforts concentrés sur les réseaux structurants. Par exemple, entre 2016 et 2019, les dépenses d’investissement pour ces réseaux ont doublé avant de diminuer légèrement en 2021, puis de repartir à la hausse.

    Cependant, les petits et grands départements font face à des contraintes importantes, avec des proportions d’ouvrages dégradés (classes 3 et 4) deux fois supérieures à celles des autres strates.

    Les métropoles, quant à elles, présentent des échantillons de données plus restreints, ce qui limite les conclusions. Toutefois, les coûts par kilomètre y sont trois fois supérieurs à ceux des départements, reflétant les contraintes urbaines accrues.

     

    Perspectives pour une gestion durable

    Le rapport ONR 2024 met en avant la nécessité d’un suivi accru des évolutions budgétaires et techniques pour limiter les impacts de la dette grise.

    La coordination entre l’État, les départements et les communes s’avère essentielle pour optimiser les investissements, surtout dans un contexte de changement climatique qui accélère le vieillissement des infrastructures.

    In fine, si les efforts des gestionnaires sont tangibles, des défis majeurs subsistent pour assurer une maintenance préventive efficace et réduire les coûts à long terme.

    Une mobilisation plus large des communes et une maîtrise des coûts des travaux seront des leviers cruciaux pour les années à venir.



     

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