La Guadeloupe accélère sa transition énergétique. Avec l’ambition d’atteindre l’autonomie d’ici 2030, la Région Guadeloupe, en partenariat avec la Banque Européenne d’Investissement, vient de lancer une étude stratégique pour intégrer l’hydrogène vert dans son mix énergétique. L’objectif est simple : une énergie propre, locale et adaptée aux spécificités insulaires. Ce projet s’attaque à des défis de taille tout en ouvrant la voie à une révolution énergétique durable pour le territoire.
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Le 21 octobre dernier, la Région Guadeloupe a présenté cette feuille de route lors d’une réunion publique au Mémorial ACTe. Cette stratégie, fruit d’une réflexion ambitieuse, veut s’attaquer aux obstacles de taille que sont la dépendance aux hydrocarbures et la résilience énergétique. L’hydrogène vert, produit localement, pourrait être une réponse adaptée, capable de transformer le modèle énergétique actuel et d’ouvrir la voie à une indépendance énergétique à la fois durable et innovante.
La Région Guadeloupe en tête du changement énergétique
En tant que leader de la politique énergétique et climatique, la Région veut mobiliser tous les acteurs locaux. Pour atteindre les objectifs de 2030, cette transition doit être concertée et portée par tous : entreprises, collectivités, associations et chercheurs. La BEI (Banque Européenne d’Investissement) soutient ce projet de manière stratégique, offrant son expertise pour élaborer une vision globale et intégrer la Guadeloupe dans les tendances énergétiques européennes.
La Région prévoit un déploiement d’écosystèmes locaux pour la production d’hydrogène vert. Ce choix, très réfléchi, s’appuie sur l’utilisation de ressources naturelles telles que l’énergie solaire et éolienne. Exploiter ces énergies pour produire de l’hydrogène réduirait la dépendance aux combustibles fossiles, renforcerait la sécurité énergétique, et offrirait une alternative en cas de catastrophes naturelles comme les ouragans. Avec ce projet, l’île se dote d’une solution énergétique adaptée aux risques et contraintes d’un territoire insulaire.
Une étude en trois étapes pour concrétiser l’ambition
L’étude stratégique a débuté en septembre et se déroulera jusqu’à mai 2025. Trois étapes structurent cette démarche ambitieuse.
- D’abord, il s’agit d’évaluer si l’écosystème hydrogène vert est viable pour la Guadeloupe. Quels seraient les coûts, les conditions d’implantation, et les débouchés locaux ? Ces questions cruciales permettront d’affiner le potentiel de production et les conditions nécessaires au déploiement de l’hydrogène vert sur l’île.
- Ensuite, la Région élabore une stratégie intégrée. Cette feuille de route envisage tous les aspects de la chaîne de valeur : production, stockage, distribution et usage final.
- Enfin, des projets prioritaires seront identifiés, appuyés par un plan de financement ciblé pour attirer des investisseurs européens. La BEI accompagne cette dernière étape, essentielle pour structurer la filière et trouver les financements nécessaires à sa mise en œuvre.
Des projets pilotes en action
Plusieurs projets concrets illustrent déjà les possibilités offertes par l’hydrogène vert.
À Petit-Bourg, le projet HYGI est en plein développement. Il s’agit d’une station de production, de stockage et de distribution d’hydrogène vert, entièrement alimentée par des panneaux photovoltaïques et de l’eau de pluie. Cette station ambitionne d’alimenter des bus avec de l’hydrogène local, offrant une solution propre et autonome pour le transport en commun.
Un autre exemple est le projet JarHy, une station pilote de production d’hydrogène pour les véhicules de service. Elle comprend une capacité de stockage sur site et utilise un système compact pour répondre aux besoins de recharge rapide.
À cela s’ajoute le projet MAGHIC, qui explore l’utilisation de l’hydrogène produit en mer. Ce projet innovant étudie la faisabilité d’un navire énergie pouvant alimenter en hydrogène des infrastructures maritimes et industrielles.
Autant de projets qui concrétisent la vision d’une énergie propre et locale en Guadeloupe.
S’inspirer des îles pionnières de l’hydrogène
Pour réussir cette transition, la Région Guadeloupe s’inspire des initiatives d’autres territoires insulaires et zones non interconnectées (ZNI). La Barbade, Tenerife ou encore Orkney en Écosse ont, par exemple, mis en place des écosystèmes hydrogène qui utilisent les ressources naturelles locales pour répondre à leurs besoins énergétiques. Ces expériences montrent que l’hydrogène est un pilier central de la transition énergétique des îles. La Guadeloupe veut s’appuyer sur ces modèles pour développer un écosystème capable de répondre aux spécificités locales.
Un impact économique et des emplois à la clé
Outre la sécurité énergétique, le développement de la filière hydrogène vert en Guadeloupe pourrait représenter une source importante d’emplois qualifiés. Le projet implique un besoin de techniciens et d’ingénieurs spécialisés, des profils encore rares sur l’île. La Région mise donc sur la formation et la montée en compétences, en créant des programmes dédiés aux métiers de l’hydrogène.
En parallèle, de nombreuses opportunités pour les entreprises locales se dessinent, avec le développement de partenariats, l’innovation, et des projets collaboratifs comme ceux de SARA et GENERGIES.
En plus de répondre aux besoins en énergie, l’hydrogène vert est une chance pour diversifier l’économie locale et offrir de nouvelles perspectives de développement. Ce projet pourrait bien propulser la Guadeloupe comme un modèle de référence pour les territoires insulaires et non interconnectés. Il témoigne de l’engagement de la Région pour une transition énergétique ambitieuse, en phase avec les enjeux climatiques actuels et les aspirations économiques locales.
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Avec cette feuille de route pour l’hydrogène vert, la Guadeloupe se donne les moyens de devenir un acteur clé de l’autonomie énergétique. Un projet visionnaire qui pourrait inspirer bien au-delà de ses frontières.
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Lisez l’article « Lancement de l’étude stratégique Hydrogène Guadeloupe » ici.