En 2022, l’Observatoire de l’Habitat de la Guyane a publié une nouvelle édition de son tableau de bord, offrant une vue d’ensemble sur la situation du logement dans cette région. Ce document exhaustif présente une série d’indicateurs sur sept grands thèmes, allant des caractéristiques du parc de logements à l’urbanisation spontanée. L’objectif est de fournir aux acteurs de l’habitat un outil de connaissance et de travail, permettant de mieux comprendre les dynamiques en cours.
Le parc de logements en Guyane : croissance et inégalités
Le tableau de bord révèle que la Guyane comptait 94 768 logements en 2019, avec une croissance moyenne annuelle de 3,4 % entre 2013 et 2019. Cependant, cette croissance est inégalement répartie sur le territoire. La Communauté d’Agglomération du Centre Littoral (CACL) concentre 64 % du parc de logements, enregistrant également la plus forte croissance annuelle (+4,5 %). En revanche, certaines communes, notamment celles des fleuves et de l’intérieur comme Saint-Elie et Maripasoula, connaissent une diminution du nombre de logements, liée en partie aux changements dans le recensement des zones illégalement orpaillées.
La densité de logements varie également, avec des chiffres largement inférieurs aux moyennes nationales ou des Antilles. Par exemple, on compte 238 logements pour 1 000 habitants dans l’Ouest Guyanais, contre 417 au Centre Littoral.
Urbanisation spontanée : un phénomène préoccupant
L’urbanisation spontanée reste un enjeu majeur en Guyane. En 2015, sur les neuf communes couvertes par l’étude, 52 % du bâti total a été édifié sans autorisation d’urbanisme, avec une croissance annuelle de l’ordre de 6 %. Les communes de Montsinéry-Tonnégrande (80 %) et Roura (69 %) présentent les taux les plus élevés d’urbanisation spontanée, illustrant la difficulté d’encadrer l’occupation des sols dans ces zones. Ce phénomène touche particulièrement les zones agricoles et potentiellement insalubres, avec des constructions souvent situées sur des terrains appartenant à l’État.
Le logement social : un défi constant
En 2019, la Guyane comptait 18 243 logements locatifs sociaux, soit 22 % du parc total de résidences principales. La majorité de ces logements est concentrée à Cayenne, où ils représentent 34 % du parc social. Les communes de Macouria et Kourou se distinguent par une forte proportion de logements sociaux, respectivement 43 % et 40 % du parc de résidences principales.
Malgré la présence significative de logements sociaux, le taux de vacance de plus de trois mois reste faible, à 5 % en moyenne. Cependant, des disparités existent, avec des taux plus élevés à Macouria (10 %) et Matoury (13 %).