Dans les Départements et Régions d’Outre-Mer (DROM), la copropriété revêt des caractéristiques singulières en raison du climat tropical, où la chaleur et l’humidité sont des facteurs prédominants.
Le récent rapport Tropi-Copro met en lumière six typologies de copropriétés en Martinique et en Guadeloupe, chacune avec ses défis spécifiques en matière de gestion thermique. Ces typologies influencent directement le confort thermique des habitants et déterminent les besoins en rénovation.
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Immeubles anciens : Un défi thermique majeur
Les immeubles anciens, construits avant 1990, représentent une part significative du parc de copropriétés dans les DROM. En Martinique, ces copropriétés représentent 31% du parc, tandis qu’en Guadeloupe, elles comptent pour 49%. Leur architecture simple et souvent rectangulaire, avec une faible protection solaire, en fait un véritable défi en termes de confort thermique. Ces immeubles, souvent très vitrés et mal isolés, manquent de dispositifs de protection comme des volets, ce qui provoque une accumulation excessive de chaleur à l’intérieur.
Solutions
- Installation de protections solaires telles que des volets ou des stores pour réduire la chaleur directe.
- Ajout de végétalisation autour des bâtiments pour diminuer les effets d’îlots de chaleur.
- Amélioration de la ventilation naturelle en ajoutant des fenêtres traversantes pour mieux évacuer la chaleur accumulée.
Immeubles anciens de centre-ville : Mauvaise ventilation et surchauffe
Les immeubles anciens de centre-ville partagent plusieurs caractéristiques avec leurs homologues périurbains, mais avec un environnement urbain dense, la situation se complique. En Guadeloupe, 46% des copropriétés sont de petite taille, avec moins de 10 logements, ce qui complique la gestion thermique collective. Leur mauvaise ventilation, due à l’absence de logements traversants, engendre une surchauffe dans des espaces souvent peu végétalisés. L’effet de surchauffe urbaine est ici exacerbé par la densité des constructions.
Solutions
- Encourager des solutions de rénovation qui incluent des dispositifs de ventilation mécanique pour pallier la mauvaise ventilation naturelle.
- Renforcer la végétalisation des abords, même en milieu urbain, et repenser les matériaux de façade pour une meilleure isolation thermique.
Immeubles récents standards : Ventilation perfectible et protection solaire insuffisante
Les immeubles récents standards, construits après 1990, affichent une meilleure isolation que les anciens bâtiments, mais ils ne sont pas exempts de défauts. En Martinique, 69% des copropriétés appartiennent à cette catégorie. Souvent, ces immeubles souffrent d’une mauvaise ventilation due à des fenêtres non traversantes et d’une protection solaire insuffisante, malgré des efforts architecturaux plus récents.
Solutions
- Installer des fenêtres à jalousies pour améliorer la ventilation naturelle, particulièrement adaptée aux climats tropicaux.
- Veiller à l’ajout de volets et autres protections solaires sur les façades les plus exposées.
Immeubles récents de standing : Un modèle à améliorer
Les immeubles récents de standing bénéficient d’une architecture plus complexe et d’une attention particulière aux détails esthétiques, avec des façades mieux protégées du soleil et des logements plus ventilés. Bien qu’aucune donnée spécifique n’ait été fournie sur leur nombre, ils font partie des copropriétés construites après 1990, qui sont dominantes en Martinique et en Guadeloupe. Cependant, malgré ces avancées, la ventilation naturelle pourrait encore être améliorée, notamment en intégrant davantage de fenêtres de type jalousie, traditionnelles dans ces climats.
Solutions
- Améliorer la conception des ouvertures pour optimiser la circulation de l’air.
- Privilégier l’installation de brasseurs d’air sur les terrasses pour garantir une ventilation constante.
Petites copropriétés isolées : Des bâtiments mal adaptés au climat tropical
Les petites copropriétés isolées se caractérisent par une taille réduite (moins de 10 logements) et une architecture simple, voire rudimentaire. Ces bâtiments, souvent assimilables à de petites maisons divisées en plusieurs logements, souffrent d’une protection solaire et d’une ventilation inégales, ce qui rend la gestion thermique plus complexe. En Martinique, 40% des copropriétés sont de petite taille, un chiffre similaire à celui observé en Guadeloupe.
Solutions
- Renforcer les protections solaires en installant des toits plus larges avec des débords ou en ajoutant des stores extérieurs.
- Encourager l’usage de matériaux de construction à faible conductivité thermique pour limiter l’accumulation de chaleur.
Habitat en bande de faible hauteur : Un modèle de confort thermique
L’habitat en bande de faible hauteur, souvent constitué de petites maisons mitoyennes ou d’immeubles de faible hauteur, se distingue par une bonne intégration dans l’environnement tropical. Ces constructions bénéficient souvent d’une végétalisation importante des abords et d’une bonne ventilation naturelle, avec des fenêtres traversantes, un modèle efficace pour les climats tropicaux.
Solutions
- Poursuivre l’effort de végétalisation des abords pour maximiser l’effet isolant des espaces verts.
- Optimiser la conception des ouvertures pour garantir une circulation d’air optimale dans les logements.
Conclusion : Adapter les solutions de rénovation aux typologies des copropriétés
Les six typologies identifiées dans le rapport Tropi-Copro offrent un aperçu clair des défis thermiques rencontrés dans les copropriétés des DROM. Environ 35% des copropriétés n’ont pas de syndic, ce qui constitue un obstacle majeur pour la mise en place de projets de rénovation. Chaque type de bâtiment présente ses propres besoins en matière de rénovation thermique, avec des solutions spécifiques allant de l’amélioration de la ventilation naturelle à la protection solaire renforcée.
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