Crise du Bâtiment : 300 000 Emplois Menacés, la FFB Tire la Sonnette d’Alarme

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    « Si rien n’est fait, c’est 150 000 emplois dans le bâtiment qui vont être touchés cette année, et 300 000 d’ici à 2025. »

    Le secteur du bâtiment traverse actuellement une crise sans précédent. Alors que les taux d’intérêt commencent à baisser, les mises en chantier de logements neufs continuent de s’effondrer, aggravant une situation déjà critique. Les professionnels du bâtiment, à travers leur représentant Olivier Salleron, président de la Fédération Française du Bâtiment (FFB), tirent la sonnette d’alarme sur France Info, soulignant l’urgence d’agir pour sauver un secteur clé de l’économie française avec une nécessité de solutions rapides et efficaces.

    En fin d’article, vous trouverez la vidéo complète de cette intervention.

    Une crise qui frappe durement l’emploi

    Depuis le début de l’année, le secteur du bâtiment enregistre des chiffres alarmants. Olivier Salleron indique que plus de 30 000 emplois équivalents temps plein ont été perdus en quelques mois, affectant à la fois les artisans et les grandes entreprises. Avec une baisse de 13,4 % des mises en chantier en septembre et des ventes de logements neufs qui ont chuté de 42 % au deuxième trimestre, le secteur est au bord de l’effondrement. À cela s’ajoute une vague de faillites d’entreprises, avec environ 12 000 prévisions pour cette année.

    Le président de la FFB met en avant un autre chiffre effrayant : si rien n’est fait, ce sont 150 000 emplois dans le bâtiment qui risquent d’être perdus d’ici la fin de l’année 2024, et ce chiffre pourrait grimper à 300 000 d’ici fin 2025. Cette crise touche l’ensemble de la filière, y compris les fabricants de matériaux de construction, qui subissent les répercussions des baisses de commandes【source】.

    Le prêt à taux zéro et la fin du dispositif Pinel : des erreurs lourdes de conséquences

    L’une des causes de cette crise, selon Olivier Salleron, réside dans la suppression du prêt à taux zéro (PTZ) pour l’accession à la propriété pour les ménages modestes, notamment en zone non tendue. Ce dispositif permettait à ceux qui n’avaient pas d’apport de devenir propriétaires, ce qui, selon Salleron, est essentiel pour relancer le marché immobilier. « Les Français modestes et maintenant même les classes moyennes n’ont pas d’apport. Sans PTZ, ils n’ont plus les moyens d’acquérir un logement », explique-t-il.

    De plus, la fin du dispositif Pinel, incitant les investisseurs à acheter des logements pour les mettre en location à des familles plus modestes, a également contribué à la chute des ventes dans le neuf. Ce système permettait pourtant de soutenir le marché immobilier tout en répondant aux besoins de logement dans les zones tendues. Le président de la FFB appelle à trouver un nouveau système, car selon lui, ces incitations fiscales rapportent bien plus à l’État qu’elles ne lui coûtent【source】.

    La rénovation énergétique dans l’impasse

    Le secteur du bâtiment n’est pas uniquement impacté par la crise du logement neuf, mais également par celle de la rénovation énergétique. Olivier Salleron souligne que les démarches administratives complexes ont découragé 85 % des ménages qui souhaitaient engager des travaux pour rendre leur logement plus économe en énergie.

    Bien que des mesures de simplification aient été prises en mai dernier, le projet de loi de finances pour 2025 pourrait revenir sur ces avancées, risquant de plonger une fois de plus le secteur dans l’incertitude. « Si rien n’est fait, le secteur va s’effondrer avec des répercussions directes sur l’emploi et le pouvoir d’achat des Français », prévient Salleron【source】.

    Un interlocuteur enfin nommé : des espoirs placés en Valérie Lettard

    Après sept ans sans un ministère de plein exercice, le bâtiment a enfin une interlocutrice dédiée avec la nomination de Valérie Lettard au poste de ministre du Logement. Olivier Salleron se dit satisfait de cette nomination, car elle représente une opportunité pour le secteur de faire valoir ses revendications et de peser dans les décisions politiques.

    Le président de la FFB est clair : il espère que la nouvelle ministre saura prendre des mesures rapides pour sauver l’emploi et relancer la construction en France.

    « Il faut que le budget ne vienne pas affaiblir davantage notre secteur. Nous ne voulons pas moins, nous voulons juste continuer à travailler dans des conditions viables »,

    conclut-il.

    Article réalisé par Bâtisseurs 

    Regardez la vidéo complète de l’interview avec Olivier Salleron ici.

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