Les toitures végétalisées s’imposent de plus en plus comme une solution incontournable pour répondre aux défis environnementaux et climatiques. En plus de contribuer à la gestion des eaux pluviales et à la réduction des îlots de chaleur urbains, elles apportent une véritable valeur ajoutée aux bâtiments sur le plan esthétique et économique.
Cependant, leur réalisation et leur entretien nécessitent une expertise technique spécifique pour assurer leur durabilité. Cette approche requiert une attention particulière à chaque étape, de la conception à l’entretien courant, comme l’expose la troisième édition des Règles Professionnelles publiée en 2018.
Ce document, élaboré par l’ADIVET en collaboration avec des experts du bâtiment et du paysage, constitue une référence incontournable pour les professionnels souhaitant maîtriser les spécificités techniques de ces ouvrages.
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Les étapes clés de la conception
La réussite d’une toiture végétalisée repose sur une conception minutieuse, adaptée aux contraintes techniques et environnementales. Les toitures végétalisées se divisent en deux catégories principales selon les besoins et objectifs :
- Extensives : Ces toitures, caractérisées par un substrat de faible épaisseur (4 à 12 cm), sont légères et nécessitent peu d’entretien. Elles conviennent aux grandes surfaces, comme les bâtiments industriels ou collectifs.
- Semi-intensives : Avec un substrat plus épais (12 à 30 cm), ces toitures permettent une plus grande diversité végétale et offrent des résultats esthétiques supérieurs. Elles demandent cependant un entretien et un arrosage plus réguliers.
Une toiture végétalisée repose sur plusieurs couches essentielles :
- Couche drainante : Elle favorise l’évacuation de l’eau pour éviter l’asphyxie des racines.
- Couche filtrante : Cette couche empêche les particules fines de colmater le système de drainage.
- Substrat : Il retient l’eau et fournit les nutriments nécessaires aux plantes.
- Couche végétale : Elle est composée d’espèces adaptées au climat local, comme les Sedum ou certaines graminées ornementales.
Dans la conception, des critères techniques spécifiques doivent être pris en compte :
- Charge admissible : Les éléments porteurs doivent être dimensionnés pour supporter les charges maximales, y compris en cas de saturation en eau.
- Perméabilité et rétention d’eau : Le substrat doit être conforme aux normes pour garantir une gestion efficace des précipitations.
- Résistance au vent : Des solutions adaptées doivent être prévues pour résister aux vents violents, particulièrement dans les zones exposées.
Entretien, un facteur déterminant
L’entretien des toitures végétalisées est essentiel pour garantir leur durabilité et leurs performances.
Il commence par une phase de parachèvement, qui suit l’installation et peut durer plusieurs mois ou années. Pendant cette période, un arrosage initial régulier est nécessaire pour favoriser l’enracinement des végétaux. Les équipes doivent également surveiller la reprise des plantes et intervenir sur les zones à faible couverture pour atteindre un taux de végétation optimal.
Par la suite, l’entretien courant devient primordial. Celui-ci inclut l’élimination des plantes indésirables, qui pourraient étouffer les espèces prévues. Une inspection régulière des différentes couches techniques, notamment la couche drainante, est également indispensable pour garantir le bon fonctionnement de la toiture.
Enfin, l’arrosage doit être ajusté en fonction des saisons et des besoins spécifiques des plantes, afin de maintenir l’équilibre écologique de la toiture.
Les professionnels jouent un rôle clé dans cet entretien. Les paysagistes interviennent pour sélectionner et maintenir les espèces végétales adaptées, tandis que les spécialistes en étanchéité veillent à la conformité des couches techniques.
Les contrôleurs techniques, quant à eux, s’assurent que l’ouvrage continue de répondre aux performances attendues.
Les bénéfices durables des toitures végétalisées
Une toiture bien conçue et entretenue offre des avantages multiples :
- Environnementaux : Elles enrichissent la biodiversité, réduisent les émissions de CO₂ et contribuent à l’amélioration de la qualité de l’air.
- Hydriques : Elles permettent une gestion optimale des eaux pluviales, limitant ainsi les risques d’inondations en milieu urbain.
- Thermiques et acoustiques : Elles renforcent l’isolation des bâtiments, diminuant les besoins en climatisation et chauffage tout en réduisant les nuisances sonores.
- Esthétiques et économiques : En valorisant les biens immobiliers, elles ajoutent un attrait visuel et améliorent le cadre de vie.
Consulter la 3ème édition des Règles Professionnelles pour la conception et la réalisation des terrasses et toitures végétalisées
La durabilité des toitures végétalisées repose sur deux piliers : une conception adaptée aux normes et un entretien rigoureux. Les Règles Professionnelles de 2018 fournissent un cadre essentiel pour guider les acteurs du BTP dans cette démarche. En s’appuyant sur ces bonnes pratiques, les professionnels peuvent garantir des ouvrages performants, durables et respectueux de l’environnement.