Budget 2025 : Des mesures clés pour relancer le bâtiment et le logement

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    budget 2025

    Adopté le 6 février 2025, après des semaines de débats intenses et le recours à l’article 49.3, le budget 2025 apporte son lot de changements pour le secteur du bâtiment et du logement. L’objectif principal est de réduire le déficit public à 5,4 % du PIB, avec 50 milliards d’euros d’économies. Mais qu’en est-il concrètement pour les professionnels du secteur ?

    Le PTZ : une mesure qui élargit l’accès à la propriété

    L’extension du Prêt à Taux Zéro (PTZ) est sans doute l’une des décisions les plus attendues. Ce dispositif, désormais accessible sur tout le territoire jusqu’à 2027, permet aux primo-accédants de financer une partie de leur logement neuf sans intérêt.

    Pour les constructeurs, cela représente un soutien à la relance de projets immobiliers, surtout après une année marquée par la baisse dramatique de la production de logements.

     

    Simplifier pour mieux construire

    Les réformes administratives viennent aussi apporter un nouveau souffle.

    Voici les principales mesures destinées à simplifier la vie des professionnels du bâtiment et encourager la compétitivité du secteur :

    • Suppression des attestations de TVA : Les entreprises n’ont plus besoin de fournir des formulaires complexes. Une mention sur les devis suffit à présent, ce qui réduit le risque de contentieux fiscaux.
    • Limitation de la franchise de TVA : Le seuil de franchise pour les microentrepreneurs est abaissé à 25 000 euros, afin d’éviter une concurrence déloyale avec les artisans.
    • Allègement de la Réduction de Loyer de Solidarité (RLS) : Le rabotage de cette taxe sur les loyers a été réduit de 200 millions d’euros, favorisant ainsi les projets de construction de logements sociaux.
    • Maintien des crédits pour MaPrimeRénov’ : La prime reste financée à hauteur de 2,3 milliards d’euros, assurant la poursuite des projets de rénovation énergétique.
    • Exonération fiscale sur les donations : Les dons intrafamiliaux pour la construction ou l’achat d’une résidence principale sont exonérés de droits de mutation jusqu’à 300 000 euros.

    Ces mesures sont globalement bien accueillies par les professionnels du secteur, qui espèrent voir une accélération des projets en 2025.

     

    Rénovation : des signaux encourageants, mais…

    Le maintien des crédits alloués à MaPrimeRénov’ est perçu comme une victoire par les acteurs du bâtiment, notamment la CAPEB, qui s’était mobilisée pour sa préservation.

    Toutefois, certains déplorent que ce budget ne suffise pas à couvrir les besoins croissants en rénovation énergétique, en particulier pour les foyers les plus modestes.

    En revanche, l’augmentation de la TVA sur les chaudières à gaz, qui passe de 5,5 % à 20 %, suscite de vives critiques.

    La CAPEB et la FFB estiment que cette mesure pourrait décourager les ménages d’investir dans la modernisation de leur système de chauffage, compromettant les objectifs de performance énergétique.

    Selon la CAPEB :

    « L’augmentation de la TVA sur les chaudières à gaz à très haute performance énergétique, de 5,5 % à 20 %, représente une augmentation de plus de 700 euros sur une installation moyenne de 5 000 euros, grevant ainsi lourdement le pouvoir d’achat des ménages. »


    À retenir pour le secteur…

    1. Extension du Prêt à Taux Zéro (PTZ) jusqu’en 2027.
    2. Allègement de la Réduction de Loyer de Solidarité (RLS) de 200 millions d’euros.
    3. Maintien du budget de MaPrimeRénov’.
    4. Exonération fiscale sur les donations intrafamiliales jusqu’à 300 000 euros.
    5. Suppression des attestations de TVA.
    6. Limitation de la franchise de TVA pour les microentrepreneurs à 25 000 euros.
    7. Augmentation de la TVA sur les chaudières à gaz à 20 %.
    8. Réduction du budget consacré à l’écologie de près de 14 %.

     

    Crise du logement : des premières réponses, mais un long chemin à parcourir

    La crise du logement reste au cœur des préoccupations. La baisse de 200 millions d’euros de la RLS pourrait encourager la construction de logements sociaux, bien que des acteurs du secteur, comme l’USH, attendent encore le déblocage des crédits de 2024 pour concrétiser les projets en attente.

    En outre, la production de logements neufs reste à un niveau historiquement bas, ce qui menace directement l’emploi dans le secteur du bâtiment.

    Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat (USH), avertit :

    « Il y a, dans ce budget 2025, des mesures qui vont dans le bon sens. J’en remercie les parlementaires qui ont entendu la crise du logement. Le Gouvernement nous semble reconsidérer la politique du logement menée depuis 2017 dont les effets négatifs sont aujourd’hui unanimement décriés. »

     

    Une vision d’avenir à concrétiser

    Les organisations professionnelles appellent à une mise en œuvre rapide et efficace de ces mesures.

    L’Alliance pour le logement insiste sur la nécessité de stabiliser les normes, notamment les seuils de la réglementation RE2020, et de simplifier les procédures administratives pour les bailleurs privés.

    De plus, des discussions sont attendues concernant la mise en place d’un groupe de travail sur le statut des bailleurs privés.

    Selon l’Alliance dans son communiqué de presse :

    « Il reste onze mois pour éviter que 2025 soit pire que 2024 ! »

     

    Les défis restent nombreux ?

    Le budget 2025 apporte des avancées significatives, mais les attentes restent grandes. Les professionnels du bâtiment et du logement surveilleront de près l’application de ces mesures, qui devront rapidement montrer des résultats pour relancer durablement le secteur.

    Pour beaucoup, la réussite de cette stratégie repose autant sur l’efficacité des politiques publiques que sur l’engagement des acteurs locaux.


     


     

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