Le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) en Martinique connaît une crise sans précédent en matière de recrutement, selon les résultats de l’enquête sur les Besoins en Main-d’Œuvre (BMO) 2024 menée par France Travail. Avec près de 14 000 projets de recrutement, 63,8 % d’entre eux sont jugés difficiles par les entreprises locales.
Les métiers les plus touchés par cette pénurie sont les maçons qualifiés, avec un taux alarmant de 78,6 % de difficulté à les recruter. Mais la situation est tout aussi critique dans d’autres spécialités, comme les ouvriers de peinture et finition (91,7 %), les plombiers et chauffagistes (88,9 %), ainsi que les menuisiers et charpentiers (85,7 %).
Un secteur en crise qui affecte l’économie locale
La pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans le BTP en Martinique a des conséquences directes sur l’économie locale. Les entreprises, confrontées à des difficultés croissantes pour répondre aux besoins d’infrastructures, subissent des retards dans la réalisation de projets et des augmentations de coûts de main-d’œuvre. Certaines entreprises vont même jusqu’à refuser des chantiers faute de personnel disponible.
Des solutions à envisager
Pour répondre à cette crise, plusieurs pistes se dessinent. La formation des jeunes et la requalification des travailleurs sont indispensables pour attirer de nouveaux talents vers des métiers techniques comme ceux du BTP. Investir dans des programmes de formation innovants et intégrer les nouvelles technologies (comme le BIM ou l’impression 3D) est également essentiel pour moderniser l’image de ces professions.
Un enjeu majeur pour les Outre-mer
La situation martiniquaise reflète un problème plus vaste dans les départements d’Outre-mer, où le développement économique est entravé par cette pénurie. Il est crucial que les entreprises, les pouvoirs publics et les acteurs de la formation collaborent pour trouver des solutions durables.