Le secteur de l’entretien-rénovation continue de jouer un rôle central dans le BTP en France, avec des dynamiques différentes selon les segments et les régions. Le GIE Réseau des CERC a publié ses résultats trimestriels, révélant une légère croissance et des perspectives en demi-teinte.
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Une croissance modérée dans le secteur de l’entretien-rénovation
Le 2ème trimestre 2024 a vu une augmentation de 1,1% de l’activité d’entretien-rénovation par rapport à l’année précédente, témoignant d’une certaine résilience du secteur malgré un contexte économique incertain.
Les principaux enseignements :
- Rénovation énergétique : la croissance est plus modeste, avec seulement +0,4% par rapport au 2ème trimestre 2023.
- Locaux non résidentiels : forte progression de +3,7% en volume, boostée par des régions comme la Bretagne (+5,6%).
En matière de rénovation énergétique, des régions comme la Bretagne (+2%) et le Centre-Val de Loire (+1,3%) se détachent par leur dynamisme, tandis que l’Île-de-France et les Hauts-de-France enregistrent une légère baisse.
Disparités régionales : Bretagne et Pays-de-la-Loire en tête
Les disparités régionales sont un point clé des résultats de ce trimestre. Si la Bretagne et les Pays de la Loire enregistrent des hausses robustes (+2,2% en volume), d’autres régions comme les Hauts-de-France et l’Île-de-France peinent à dépasser +0,8%.
Les locaux non résidentiels portent une grande partie de cette croissance, en particulier dans les régions de l’ouest. En revanche, la rénovation énergétique demeure stable dans la majorité des régions, avec de légères baisses en Île-de-France (-0,4%).
Carnets de commandes : Une situation contrastée
Les carnets de commandes des entreprises spécialisées en entretien-rénovation sont relativement bien fournis, avec une moyenne nationale de 14,7 semaines de travail garanties à la fin du 2ème trimestre 2024.
Cependant, les disparités régionales persistent :
- Nouvelle-Aquitaine : 19 semaines de travail garanties.
- Île-de-France : seulement 10,1 semaines en moyenne, soulignant un déséquilibre marqué.
Les métiers les plus impactés sont ceux des travaux de charpente et de couverture par éléments, avec des carnets de 23,5 à 26 semaines de travail. En revanche, les secteurs des équipements thermiques et de l’installation d’eau et de gaz sont parmi les plus touchés, avec des carnets réduits à 10-11 semaines.
Perspectives : Un solde d’opinion négatif
Malgré la légère croissance observée, les perspectives pour le 3ème trimestre 2024 se révèlent plus sombres. Seuls 12% des professionnels prévoient une hausse de leur activité dans les mois à venir, tandis que 34% anticipent une baisse, dont 14% envisagent une forte diminution.
Le solde d’opinion est négatif dans presque toutes les régions, atteignant -23 au niveau national, avec des baisses particulièrement marquées en Occitanie (-30) et Île-de-France (-27). Les entreprises anticipent donc des mois difficiles, notamment dans des secteurs comme la plâtrerie (-31).
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Les résultats du 2ème trimestre 2024 montrent un secteur de l’entretien-rénovation qui tient bon malgré les défis économiques. Toutefois, les perspectives pour le trimestre suivant sont plus préoccupantes, notamment pour certains segments du marché et dans des régions comme l’Île-de-France. Les carnets de commandes, bien que solides dans certaines régions, témoignent de disparités marquées, avec des métiers comme la charpente et la couverture bénéficiant d’un volume de travail stable. D’autres secteurs, comme l’installation d’équipements thermiques et de gaz, sont en difficulté.
Face à ces défis, les entreprises du secteur devront ajuster leurs prévisions et se préparer à un environnement moins favorable dans les mois à venir. Cela, tout en capitalisant sur les niches de croissance, notamment dans la rénovation énergétique et les locaux non résidentiels.
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