Alain Grizaud, président de la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP), a adressé une lettre à Michel Barnier, Premier ministre, pour exprimer ses vives inquiétudes face aux coupes budgétaires prévues dans le projet de loi de finances 2025. Le courrier complet est disponible en téléchargement à la fin de cet article.
Le secteur des travaux publics alerte sur les conséquences potentielles de ces mesures sur le développement des infrastructures et la transition écologique du pays.
Dans sa lettre datée du 21 octobre 2024, Alain Grizaud avertit que les coupes budgétaires envisagées constituent « une ponction sans précédent du financement de l’investissement local à hauteur de 6 à 7 milliards d’euros ». Il souligne que ces mesures pourraient « casser une dynamique d’investissement dont notre pays a plus que jamais besoin ».
Parmi les mesures pointées du doigt :
- La constitution d’un fonds de réserve de 3 milliards d’euros pour les 450 collectivités les plus importantes.
- Une réduction de près de 2 points du taux du Fonds de Compensation de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (FCTVA).
- Une baisse de 1,5 milliard d’euros du fonds vert.
En outre, les ressources de l’Agence de Financement des Infrastructures de Transports de France (AFITF) seraient diminuées d’au moins 900 millions d’euros. Cette réduction mettrait en péril la réalisation de grands projets d’infrastructures et le déploiement des Contrats de Plan État-Région (CPER), essentiels à la vitalité des territoires.
Un risque pour la cohésion territoriale
Alain Grizaud met en garde contre une politique de « stop and go » qui « risque de compromettre le développement des territoires et leur transition écologique ». Il rappelle que « 70 % de l’investissement public civil est porté par les collectivités locales » et que ces coupes budgétaires pourraient accentuer les fractures territoriales déjà existantes.
« Jamais les fractures territoriales n’ont été aussi grandes dans notre pays, au point qu’un nombre croissant de nos concitoyens éprouvent un véritable sentiment d’abandon et se sentent coupés du monde », écrit-il. Les infrastructures sont, selon lui, essentielles pour l’accès au savoir, le développement économique et la compétitivité des territoires.
Un appel à des choix collectifs forts
Face à ces enjeux, le président de la FNTP appelle à « des choix collectifs forts et une rupture avec ces décennies où l’investissement dans les infrastructures a servi de variable d’ajustement budgétaire ». Il insiste sur la nécessité d’un effort d’investissement et d’innovation sans précédent pour accompagner la transformation écologique, qu’il qualifie de nouvelle « révolution industrielle ».
Alain Grizaud conclut en avertissant que :
« Les coûts associés à l’inaction publique d’aujourd’hui se traduiraient par des conséquences d’une ampleur exceptionnelle dont nous serions comptables devant les générations à venir ».
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