Avec l’augmentation des phénomènes climatiques extrêmes et des risques naturels en France, la question de la résilience des bâtiments face aux aléas devient primordiale. Le Répertoire de résilience du bâti aux aléas naturels, publié en septembre 2024 par la Mission Risques Naturels (MRN), met en avant des référentiels et bonnes pratiques permettant de limiter les dégâts sur les constructions exposées à des aléas comme les séismes, inondations, tempêtes ou mouvements de terrain.
Diagnostics : un préalable incontournable
Avant d’engager des travaux de construction ou de rénovation, il est crucial d’évaluer les risques auxquels un bâtiment est exposé. Les référentiels de la MRN recommandent de réaliser un diagnostic complet, adapté aux aléas spécifiques à chaque région. Par exemple, en zone sismique ou inondable, une analyse détaillée des risques permet d’adapter la conception du bâtiment, d’anticiper les potentiels dégâts et de prendre les mesures de prévention adéquates.
Ce diagnostic, qui peut inclure des autodiagnostics pour les particuliers, vise à identifier les faiblesses structurelles potentielles d’un bien et à proposer des solutions de renforcement ou d’adaptation, comme la mise en place de barrières anti-inondation ou l’amélioration des fondations dans les zones sismiques.
Mesures de prévention pour les constructions neuves et existantes
L’un des grands axes du répertoire est la mise en œuvre de mesures de prévention lors de la construction d’ouvrages neufs, mais aussi pour les bâtiments existants. Pour les constructions neuves, il est essentiel d’intégrer des techniques de construction spécifiques dès le départ, comme l’utilisation de matériaux résistants aux séismes ou l’aménagement de systèmes de drainage efficaces dans les zones sujettes aux inondations.
Pour les bâtiments déjà en place, des mesures d’amélioration peuvent être nécessaires, notamment dans les zones où les constructions ont été réalisées avant l’apparition des réglementations modernes. Cela inclut des actions comme l’ajout de fondations renforcées, l’installation de dispositifs d’imperméabilisation ou encore l’ajout de contreventements dans les structures fragiles pour les rendre plus résistantes aux tempêtes.
Les solutions curatives après un sinistre
En dépit des mesures de prévention, il est parfois inévitable que des dégâts surviennent à la suite d’un événement naturel. Le répertoire de la MRN propose des solutions curatives pour les bâtiments endommagés. Cela inclut des interventions structurelles comme le renforcement des fondations ou la consolidation des murs affectés par un glissement de terrain ou une inondation.
Ces mesures visent à réduire la vulnérabilité des bâtiments après un premier sinistre et à les préparer pour résister à de futurs événements. Par exemple, dans les zones de sécheresse, où le retrait-gonflement des sols argileux affecte de nombreuses habitations, l’ajout de fondations stabilisées par micropieux ou de systèmes de drainage peut être indispensable.
Des recommandations adaptées à chaque type d’aléa
Le répertoire détaille les différents aléas naturels et les solutions spécifiques à adopter pour chacun d’eux :
- Séismes : Respect des normes parasismiques avec des guides spécifiques pour les maisons individuelles en zones sismiques (Eurocode 8).
- Inondations et submersions marines : Mise en place de systèmes de drainage et de murs anti-inondation pour protéger les fondations.
- Tempêtes et cyclones : Renforcement des toitures et des structures contre le vent dans les régions cycloniques comme les Antilles.
- Retrait-gonflement des sols argileux : Adaptation des fondations pour prévenir les mouvements de terrain.
Chaque situation nécessite une approche spécifique, et les professionnels du bâtiment doivent s’appuyer sur les diagnostics et référentiels pour choisir les solutions les mieux adaptées.
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La résilience des bâtiments face aux aléas naturels est un enjeu majeur en France. Grâce aux référentiels de la MRN, il est possible de prévenir les risques et de limiter les dégâts en adoptant des pratiques adaptées dès la conception ou la rénovation des bâtiments. La connaissance des risques, couplée à des actions de prévention et de réparation, permet de protéger à la fois les biens et leurs occupants des conséquences des phénomènes naturels.