Si vous passez sur la RD7, au niveau du siège de l’Espace sud, vous n’avez pas pu le rater. Le chantier du futur cinéma et espace de loisirs progresse. Fin 2024, le cinéma, Les Toiles du sud devrait être livré à la de l’année.
Le multiplex de 5000 m2 géré par la famille Elizé devrait accueillir ses premiers cinéphiles dès la fin de l’année dans ses cinq salles. En outre, le complexe disposera de restaurants et de salles de jeux. Les Toiles du sud, le nom du futur complexe, représente un chantier à 22 millions d’euros.
Seulement, l’attribution des lots travaux n’a pas fait que des heureux. « Les lots travaux, menuiseries extérieures, cloisons et flocage n’ont pas été attribués à des entreprises locales, mais à des entreprises de Baie-Mahault, Nancy et Vallauris. C’est une petite déception pour nos acteurs économiques locaux », explique Jean-Yves Bonnaire, secrétaire général de la FRBTP. Ce dernier explique que la concurrence est parfois rude pour les entreprises locales, surtout que certaines entreprises qui viennent travailler en Martinique ne respectent pas forcément les conventions collectives locales. « La branche professionnelle sera de plus en plus vigilante sur les conditions de concurrence que subissent les entreprises locales », précise le secrétaire général.
Une expertise spécifique
Des commentaires qui ont fait réagir Alexandra Elizé, directrice des Toiles du sud. « Je peux comprendre que vous puissiez vous poser la question du fait que quelques lots aient pu être attribués à des entreprises qui ne soient locales mais la raison en est très simple. La construction d’un complexe cinématographique est un projet qui demande sur certains postes une expertise spécifique. »
Elle poursuit son explication en l’illustrant d’exemples tels que les structures métalliques, la projection, les sièges et les cloisons. « Parce qu’elles ne sont pas juste des cloisons mais des cloisons acoustiques à très haute exigence puisque les salles sont contiguës et sur de très grandes hauteurs (10 mètres pour la grande salle) et donc que cela demande une connaissance particulière », poursuit la directrice. Elle affirme que 80% des lots a été attribué à des entreprises locales : électricité, climatisation, sanitaires, carrelage, gros œuvre béton, VRD (parking etc.), peinture, espaces verts, aménagement intérieur, ou encore la menuiserie.
Loin de vouloir créer une polémique, Jean-Yves Bonnaire nuance ses propos. « Je ne fais pas d’accusation mais des constats qui s’adressent principalement à notre secteur parfois incapable de mesurer les enjeux et de se mettre à niveau pour répondre aux besoins et attentes de ses clients qu’ils soient publics ou privés. Un tel équipement a des éléments d’ouvrage très spécifiques et le maître d’ouvrage est libre de ses choix et nous nous félicitons toujours du dynamisme des maîtres d’ouvrages privés qui compensent parfois la faiblesse inquiétante de la commande publique. »
Laurianne Nomel