Le 17 octobre dernier, lors des Entretiens du Cadre de Ville, des experts se sont réunis pour aborder les enjeux cruciaux de l’aménagement urbain à l’aune de la transition écologique et de l’adaptation climatique. Parmi eux, des représentants du Cerema, de l’ADEME, de la Banque des Territoires, d’EDF et de SNCF Immobilier ont animé des échanges sur l’avenir des territoires, sous des angles variés allant de la gestion de la ressource foncière à la renaturation des villes. Cet événement a mis en lumière les défis multiples d’une adaptation urbaine juste et durable, soulignant l’importance d’une stratégie d’aménagement fondée sur la sobriété, l’innovation et la collaboration intersectorielle.
L’adaptation des territoires : anticipation et résilience face au changement climatique
Hélène Peskine, Directrice Générale adjointe du Cerema, a participé à une table ronde introductive intitulée « Comment les acteurs des territoires anticipent et s’organisent pour s’adapter au changement climatique ? ». Face à une intensification des crises climatiques, elle a rappelé l’urgence de renforcer la résilience des infrastructures par le biais de technologies innovantes, telles que les systèmes d’alerte basés sur l’intelligence artificielle et les capteurs sur les ponts et autres infrastructures critiques. Peskine a souligné l’importance d’une adaptation transversale, intégrant les dimensions sociales, territoriales et économiques, afin de préparer les territoires et leurs habitants aux conséquences inévitables des bouleversements climatiques. Elle a insisté sur la nécessité pour chaque acteur de « trouver son chemin vers l’adaptation », une approche inclusive où tous, collectivités, entreprises et citoyens, sont partie prenante de la transition.
Valoriser les entrées de ville pour une sobriété foncière et économique
Au cœur des discussions sur la sobriété foncière, Nicolas Gillio, Chef de mission Économie, transition et territoire au Cerema, a partagé son expertise lors du focus intitulé « Une ville héritée déjà là : quelle valorisation des entrées de ville ? ». Aux côtés d’Agnès Pauvert, Responsable du développement économique pour Auray Quiberon Terre Atlantique, Gillio a exploré l’opportunité de redonner vie aux zones en entrée de ville, souvent sous-utilisées ou mal valorisées. En promouvant le Bail à Construction, un outil de valorisation foncière, il a présenté une alternative viable à l’étalement urbain qui permettrait de repenser l’usage de ces zones sans pour autant recourir à de nouvelles extensions. Cette démarche contribue à concilier développement économique et sobriété foncière, en maximisant l’utilisation des espaces existants pour y intégrer des activités et des infrastructures adaptées aux besoins locaux et respectueuses de l’environnement.
Renaturation et biodiversité : replacer la ville dans un écosystème équilibré
La question de la renaturation urbaine, essentielle pour rééquilibrer l’écosystème des villes et améliorer le bien-être des habitants, a été au centre du focus animé par Xavier Olny, chef de groupe Environnement au Cerema. Intitulée « Renaturation, biodiversité, santé, bien-être : remettre la ville dans un écosystème rééquilibré », cette intervention a mis en avant l’importance d’une approche écologique intégrée pour recréer des espaces de nature en milieu urbain. Olny a souligné que cette renaturation, en plus de contribuer à la biodiversité, joue un rôle crucial dans l’amélioration de la santé et du bien-être des citadins en atténuant les îlots de chaleur urbains et en offrant des espaces de détente accessibles à tous. Les projets de renaturation permettent de réinscrire les villes dans un cadre naturel, de réduire les impacts négatifs de l’urbanisation et de créer un cadre de vie plus harmonieux et résilient pour les générations futures.
Financer un futur post-carbone : des modèles économiques pour un aménagement durable
Au-delà des aspects techniques, les Entretiens du Cadre de Ville ont également abordé les nouveaux modèles économiques nécessaires pour soutenir un aménagement urbain durable. La transition vers des villes post-carbone exige des financements adaptés, capables de porter des projets à long terme tout en garantissant leur pérennité économique. Les échanges ont mis en évidence la nécessité de tester, ajuster, puis généraliser ces modèles afin de fournir aux territoires les moyens de réaliser leurs objectifs en matière de sobriété énergétique et de résilience écologique. En partenariat avec la Banque des Territoires et EDF, les acteurs présents ont exploré les différentes options de financement et d’accompagnement, rappelant l’importance d’un soutien institutionnel pour atteindre une transition juste et accessible pour tous.
Conclusion : l’aménagement urbain au carrefour de la transition et de la sobriété
Les Entretiens du Cadre de Ville ont permis de dégager des pistes d’action concrètes et innovantes pour faire évoluer l’aménagement urbain en réponse aux défis de notre époque. De la valorisation des fonciers en entrées de ville à la renaturation urbaine, les interventions des experts ont démontré que l’avenir de l’urbanisme repose sur des choix de sobriété, de résilience et de solidarité. Alors que les territoires se préparent à affronter les effets du changement climatique, les solutions proposées lors de cet événement constituent des exemples inspirants pour tous ceux qui œuvrent à façonner des villes plus justes et durables.