Étanchéité à l’eau : Le principal fléau des constructions françaises

    0
    Étanchéité à l’eau
    source : Freepik

    L’étanchéité à l’eau reste, en 2024, l’un des plus grands défis pour les constructions en France. C’est ce que révèle le Rapport Observatoire de la Qualité de la Construction – Édition 2024 publié par l’AQC, qui met en lumière les pathologies les plus récurrentes dans les bâtiments. Ce problème, souvent sous-estimé, a des répercussions importantes tant sur la durabilité des ouvrages que sur les coûts de réparation.

    L’étanchéité à l’eau : une pathologie omniprésente

    Selon les données du rapport, l’étanchéité à l’eau constitue la première cause de désordres dans les constructions. Qu’il s’agisse d’eau provenant de l’extérieur ou d’infiltrations internes, les dégâts causés par une mauvaise étanchéité sont nombreux. Les experts de l’AQC signalent que l’eau peut pénétrer dans les bâtiments à travers les moindres failles, que ce soit par les fenêtres, les portes ou les toitures. Les tempêtes et les pluies de plus en plus fréquentes aggravent ces infiltrations, rendant le problème encore plus critique.

    Catherine Labat, présidente de la commission Observation de la Qualité de la Construction, insiste sur l’importance d’une étanchéité rigoureuse, affirmant que « l’eau passe où elle veut et profite de n’importe quelle négligence ». Ce phénomène, accentué par les conditions météorologiques de plus en plus extrêmes, représente un défi majeur pour les professionnels du bâtiment.

    Un coût financier considérable

    L’impact financier des problèmes d’étanchéité est significatif. Les réparations liées à l’étanchéité à l’eau représentent une part importante des coûts totaux de désordres dans les bâtiments, notamment dans les maisons individuelles et les logements collectifs. En 2021-2023, ces désordres représentent 64 % des cas d’infiltrations signalés, un pourcentage qui est resté stable depuis 2010.

    L’une des principales raisons de ces coûts élevés est la difficulté de diagnostiquer les infiltrations à temps. L’eau peut s’infiltrer discrètement et causer des dégâts invisibles avant que des signes visibles, comme des moisissures ou des fissures, n’apparaissent. De plus, les dommages causés à la structure d’un bâtiment par l’humidité peuvent affaiblir sa stabilité, augmentant les frais de réparation.

    RE 2020 : des innovations à double tranchant

    Avec l’introduction de la réglementation environnementale RE 2020, les matériaux biosourcés comme le bois ou le chanvre sont de plus en plus utilisés dans les constructions pour améliorer l’isolation thermique et réduire l’empreinte carbone des bâtiments. Cependant, ces matériaux, bien que très performants sur le plan écologique, présentent une plus grande sensibilité à l’humidité. Cela nécessite une attention particulière lors de leur mise en œuvre, car une infiltration non maîtrisée pourrait rapidement compromettre l’intégrité des structures en bois, voire conduire à des sinistres coûteux.

    Arnaud Bury, directeur technique d’APAVE Infrastructures et Construction France, souligne : « L’évolution des méthodes de construction avec la RE 2020 encourage l’utilisation de matériaux biosourcés. Ceux-ci n’aiment pas l’eau et requièrent une attention particulière pour éviter le développement des sinistres. »

    Des solutions pour améliorer l’étanchéité des bâtiments

    Face à ce fléau, des solutions existent. Le rapport de l’AQC met en avant plusieurs pratiques permettant de mieux gérer l’étanchéité à l’eau. L’une des clés du succès réside dans une meilleure coordination entre les différents corps de métier lors de la construction. Par exemple, les interactions entre les chapistes, carreleurs et maçons doivent être soigneusement planifiées pour garantir une étanchéité optimale.

    Il est également crucial d’utiliser des produits d’étanchéité de qualité, tels que des joints performants et des matériaux d’étanchéité adaptés aux conditions climatiques locales. Le suivi régulier des bâtiments, surtout dans les régions soumises à des phénomènes météorologiques extrêmes, est essentiel pour anticiper et prévenir d’éventuelles dégradations.

    Conclusion

    L’étanchéité à l’eau reste un défi majeur dans le secteur de la construction en France, avec des conséquences importantes sur la durabilité des bâtiments et les coûts de réparation. Si des solutions existent pour améliorer la situation, notamment à travers l’évolution des techniques et matériaux, il est essentiel que les professionnels du bâtiment prennent conscience de l’importance de ce problème et adoptent des mesures préventives adaptées pour limiter les sinistres.

    LAISSER UN COMMENTAIRE

    S'il vous plaît entrez votre commentaire!
    S'il vous plaît entrez votre nom ici