Énergies : ce que révèle la conjoncture du 4ème trimestre 2024

0
conjoncture énergétique

L’année 2024 s’achève sous tension sur le plan énergétique. Le dernier hiver a intensifié les besoins en énergie, ce qui a provoqué une hausse de 5 % de la consommation primaire. En réponse, la production nationale a connu une forte croissance de 10,9 %.

Cette augmentation a été portée par un regain du nucléaire, qui renforce ainsi son statut de pilier du mix énergétique.

Cependant, les énergies renouvelables n’ont pas réussi à suivre la cadence, en particulier l’éolien, freiné par des conditions climatiques peu favorables.

Ces disparités remettent en question l’équilibre du mix énergétique et soulignent — peut être — la nécessité d’adapter les stratégies de production aux imprévus.

Énergie : les faits marquants au T4 2024

 

La production nucléaire reprend des forces

Avec une hausse de 13,7 % en 1 an, le nucléaire conforte son rôle de pilier de la production énergétique française.

Cette progression est due à une meilleure gestion des maintenances et à la réduction des interruptions techniques. Les investissements pour moderniser le parc commencent à porter leurs fruits.

Cette hausse est un atout pour le secteur de la construction, notamment dans les projets d’infrastructures liés à l’énergie.

 

Les énergies renouvelables à la peine

Le manque de vent a provoqué une baisse de 26,2 % de la production éolienne. Ce déclin met ainsi en évidence la fragilité des énergies dépendantes des conditions climatiques.

Heureusement, le photovoltaïque affiche une progression stable (+9,4 %), grâce à l’extension des infrastructures.

Pour compenser de telles fluctuations, les acteurs du secteur pourraient s’orienter vers des systèmes hybrides qui combineraient plusieurs sources d’énergies.

Un rebond de l’indépendance énergétique

En conséquence de la forte hausse de la production nationale, le taux d’indépendance énergétique progresse de trois points pour atteindre 55,7 %.

Cette dynamique renforce la sécurité énergétique du pays, un enjeu crucial dans le contexte post-crise de 2022. Toutefois, des efforts restent nécessaires pour diversifier davantage le mix.

Comment le T4 se place-t-il dans la tendance ?

Production et consommation : du mieux, mais encore loin du compte…

Au fil des trimestres, la production d’énergie a connu une progression continue.

  • T1 2024 : Le nucléaire a augmenté de 12,8 %, soutenu par une production hydraulique exceptionnellement élevée.
  • T2 2024 : +10,7 % pour le nucléaire, accompagné d’une hausse spectaculaire de l’hydraulique (+30,6 %).
  • T3 2024 : Une nouvelle hausse de 12,6 % pour le nucléaire, alors que les renouvelables bénéficient d’un bon rendement saisonnier.

Cette tendance se confirme au quatrième trimestre, bien que le recul de l’éolien contrebalance partiellement les gains.

 

Nucléaire vs renouvelables : une dynamique inversée

Alors que le nucléaire affiche une progression constante, les énergies renouvelables rencontrent des difficultés fluctuantes.

Pourtant, l’éolien avait enregistré une hausse de 7,6 % au printemps avant de chuter en fin d’année. Cette instabilité soulève la question de la résilience des énergies vertes face aux aléas climatiques.

Les professionnels doivent donc envisager des stratégies adaptatives, telles que la diversification des sources ou l’investissement dans des technologies de stockage.

 

Les émissions de CO2 : où en sommes-nous ?

Malgré une légère hausse trimestrielle (+0,9 %), les émissions de CO2 cumulées sur l’année restent en baisse de 2,5 %.

Cette amélioration est liée à la réduction de la consommation d’énergies fossiles, notamment dans l’industrie.

 

Prix de l’énergie : toujours au-dessus de la normale

Si la facture énergétique cumulée diminue de 23 %, les prix restent élevés par rapport aux niveaux pré-crise. Le prix du gaz naturel a augmenté de 21,4 % sur le trimestre, et celui de l’électricité a bondi de 70 %.

Pour le secteur du BTP, cette tension pourrait se traduire par des surcoûts sur les chantiers d’envergure.

 


Source : Conjoncture énergétique trimestrielle – Quatrième trimestre 2024


 

Un équilibre encore fragile

La reprise de la production nucléaire a permis de stabiliser le mix énergétique français, mais les renouvelables demeurent vulnérables.

Pour 2025, les défis porteront sur l’augmentation de leur résilience et la gestion des coûts. Les professionnels du BTP doivent se préparer à ces évolutions pour adapter leurs projets aux nouvelles réalités du marché.

Le gouvernement devrait également renforcer les dispositifs d’accompagnement pour encourager l’innovation et la diversification des sources d’énergie.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici