Alors que l’année 2024 progresse, le secteur de la construction non-résidentielle dans les départements d’outre-mer (DOM) affiche des tendances qui méritent une attention particulière. Les données jusqu’à fin juin 2024 révèlent des évolutions contrastées entre la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane, où les surfaces autorisées et les chantiers commencés varient considérablement. Ces changements soulèvent des questions sur l’avenir du secteur dans ces régions, en lien avec les défis économiques et les opportunités qui se présentent.
Martinique et Guyane : Des baisses dans les autorisations de construction
Les données montrent une diminution inquiétante des surfaces de locaux non-résidentiels autorisées en Martinique (-46,7 %) et en Guyane (-61,9 %). Cette tendance pourrait être le reflet d’une conjoncture économique difficile, marquée par des restrictions budgétaires ou un manque de projets d’envergure dans ces régions. La baisse drastique en Guyane, par exemple, pourrait être liée à des incertitudes politiques ou à des retards dans l’attribution de permis de construire, ce qui freine l’investissement dans la région.
En Martinique, la réduction des surfaces autorisées pourrait signaler un manque de confiance des investisseurs dans le potentiel de développement économique à court terme. Cette situation pourrait s’expliquer par des facteurs externes comme les coûts croissants des matériaux de construction, ou internes, comme des processus administratifs complexes qui retardent l’approbation des projets.
Guadeloupe : Une croissance relative, mais à quel prix ?
En contraste, la Guadeloupe a enregistré une augmentation de 11,2 % des surfaces de locaux non-résidentiels autorisées, suggérant une certaine résilience économique. Cette croissance pourrait être attribuée à des initiatives locales visant à stimuler l’économie, comme des programmes de soutien aux entreprises ou des incitations fiscales pour attirer les investisseurs. Cependant, cette dynamique positive doit être nuancée par le fait que l’augmentation reste modeste par rapport à la baisse observée dans les autres DOM. La question demeure de savoir si cette tendance peut se maintenir à long terme, ou si elle est simplement le résultat d’une concentration temporaire de projets.
Chantiers Commencés : Une réalité contrastée entre les régions
Si la Martinique et la Guadeloupe affichent des baisses dans les surfaces de locaux non-résidentiels commencés (-21,5 % et -22 % respectivement), la Guyane se distingue par une hausse impressionnante de 40,1 %. Cette augmentation pourrait être interprétée comme un signe de redémarrage après une période de stagnation, peut-être stimulée par des projets spécifiques ou des investissements publics dans l’infrastructure. Néanmoins, la durabilité de cette reprise reste incertaine, surtout dans un contexte où les autorisations de nouveaux projets sont en baisse.
Il est possible que cette hausse des chantiers commencés en Guyane soit due à des efforts pour rattraper un retard accumulé dans les projets de construction, plutôt qu’à une véritable expansion économique. Cela suggère que la région pourrait avoir du mal à maintenir ce niveau d’activité si les autorisations ne suivent pas. La Guadeloupe et la Martinique, quant à elles, semblent être confrontées à une baisse généralisée, qui pourrait indiquer une saturation du marché ou un repli temporaire dû à des conditions économiques défavorables.
Conclusion
À l’approche de la fin de l’année 2024, les DOM présentent un paysage complexe pour la construction non-résidentielle. Si la Guadeloupe montre des signes de résilience avec une augmentation des autorisations, la Martinique et la Guyane font face à des défis majeurs, avec des baisses significatives dans les autorisations. Toutefois, la reprise des chantiers en Guyane pourrait offrir un espoir de redynamisation du secteur. Les décideurs et investisseurs devront surveiller ces tendances de près pour anticiper les évolutions futures du marché et ajuster leurs stratégies en conséquence.