Selon les dernières données publiées par l’IEDOM-IEOM, entre septembre 2023 et septembre 2024, 2 337 procédures de défaillances d’entreprises ont été enregistrées dans les territoires ultramarins.
Cette augmentation par rapport à l’année précédente marque un net ralentissement par rapport aux +19,1 % observés lors du trimestre précédent. Ce phénomène s’inscrit dans un contexte global où les défaillances continuent de progresser en France entière à un rythme plus soutenu.
Ce rapport met en lumière des dynamiques variées selon les secteurs et les territoires, tout en soulignant les effets de certaines mesures de soutien économique.
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Un ralentissement des défaillances d’entreprises en Outre-mer
Le 3e trimestre 2024 marque une évolution notable des défaillances dans les territoires ultramarins. Avec 2 337 procédures enregistrées entre septembre 2023 et septembre 2024, la progression annuelle de +12,8 % reste marquée, mais reflète un ralentissement comparé aux niveaux observés les trimestres précédents (+19,1 %). Cette tendance met en évidence une certaine stabilisation de l’économie ultramarine dans un contexte encore fragile.
Face à un rythme de défaillances nettement plus élevé en France métropolitaine (+23,9 %), les Outre-mer semblent montrer une résilience relative. Les variations entre territoires et secteurs illustrent toutefois des disparités significatives, que nous explorons ci-dessous.
À titre de comparaison, la France métropolitaine affiche une hausse plus soutenue avec +23,9 % de défaillances sur la même période. Ce contraste met en lumière une résilience relative des Outre-mer face à un contexte économique globalement difficile.
Les secteurs les plus touchés
La construction reste un secteur clé dans les défaillances ultramarines. Représentant plus de 20 % des procédures, ce domaine affiche une augmentation de +14,8 % sur un an, une progression certes inférieure à celle du trimestre précédent (+21 %), mais toujours significative.
Le commerce et la réparation automobile suivent une trajectoire similaire avec une hausse de +18,4 %. Ces deux secteurs illustrent une fragilité persistante, due à une conjoncture économique marquée par l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat.
En revanche, des signaux positifs émergent dans le secteur de l’enseignement, de la santé et des services aux ménages. Pour la première fois depuis près de deux ans, le nombre de défaillances diminue, enregistrant un recul de -7,2 %.
Cela pourrait résulter d’une meilleure adaptation de ces entreprises à la demande locale et d’un soutien accru dans certains territoires.
Des disparités territoriales marquées
Les dynamiques économiques diffèrent sensiblement selon les territoires ultramarins. La Réunion ressort comme la région la plus touchée avec une progression des défaillances de +44,5 %, totalisant 1 072 procédures. À l’opposé, la Polynésie française confirme sa tendance positive avec une baisse spectaculaire de -53,5 % des défaillances, en amélioration pour le quatrième trimestre consécutif.
La Guadeloupe ( +17,3 % ) et la Martinique ( +2,1 % ) montrent une certaine stabilité, tandis que la Nouvelle-Calédonie enregistre son premier recul des défaillances depuis le début de l’année 2023 ( -12,2 % ).
Cette évolution en Nouvelle-Calédonie s’explique par l’impact des politiques publiques, notamment le fonds de solidarité, le report des cotisations sociales et les prêts garantis par l’État (PGE).
Les Outre-mer face à la France métropolitaine
Malgré une hausse notable des défaillances en Outre-mer, leur rythme reste en deçà de celui observé en France métropolitaine. Ce décalage peut s’expliquer par des différences structurelles :
- La taille moyenne des entreprises ultramarines, souvent plus réduite,
- Une spécialisation économique concentrée sur certains secteurs.
Par ailleurs, le recours aux mesures de soutien, plus marqué dans certaines zones comme la Nouvelle-Calédonie ou la Polynésie, contribue à amortir l’impact économique des crises récentes.
Quelles perspectives pour les Outre-mer ?
Si le ralentissement des défaillances est encourageant, des fragilités persistent dans plusieurs secteurs et territoires.
- Secteurs à surveiller : la construction et le commerce, toujours sous tension, restent des indicateurs de la santé économique globale.
- Territoires prioritaires : La Réunion nécessite des mesures ciblées pour soutenir son tissu économique, fortement impacté.
Enfin, les efforts visant à renforcer les réseaux d’accompagnement, élargir l’accès aux dispositifs de soutien et favoriser la diversité économique seront déterminants pour consolider cette dynamique positive.
Consulter les statistiques sur les défaillances d’entreprises dans les Outre-mer.
Cet état des lieux souligne les contrastes mais aussi les opportunités de redynamisation économique dans les Outre-mer. Si la prudence reste de mise, le ralentissement des défaillances invite à envisager l’avenir avec un optimisme mesuré.