Le deuxième trimestre 2024 révèle des mouvements contrastés sur le marché du logement neuf. Alors que les mises en vente sont en net recul, les réservations, quant à elles, montrent des signes de reprise.
Le deuxième trimestre 2024 a apporté des signaux contrastés sur le marché du logement neuf en France. D’une part, les mises en vente ont chuté de manière significative, reflétant une certaine frilosité des promoteurs face à un marché incertain. D’autre part, les réservations ont montré une légère reprise, suggérant que les acheteurs, malgré la conjoncture difficile, n’ont pas totalement déserté le marché.
Les mises en vente en forte baisse, surtout pour les nouvelles constructions
Les données publiées sur le site du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires sont sans équivoque : les mises en vente de logements neufs ont diminué de -4,1 % par rapport au trimestre précédent, et de manière encore plus marquée sur un an, avec une baisse de -35,7 %. Cette réduction est particulièrement visible dans les nouvelles constructions, où les mises en vente ont chuté de -38,8 % sur un an. Les promoteurs semblent adopter une attitude prudente, freinant les nouvelles offres sur le marché, possiblement en réponse aux incertitudes économiques et à une demande moins dynamique.
Paradoxalement, le même trimestre a vu une hausse des réservations de +3,3 % par rapport au premier trimestre 2024. Cette progression, bien que modeste, est significative, surtout dans un contexte où les nouvelles constructions ne semblent plus attirer autant d’investisseurs. Plus intéressant encore, les logements neufs issus de la construction sur existant ont connu une augmentation des réservations de +10,4 %, témoignant peut-être d’un changement de préférence chez les acheteurs, qui se tournent vers des solutions perçues comme plus stables ou offrant de meilleures opportunités.
Annulations et encours : des signaux à surveiller
Malgré la légère augmentation des réservations, le marché n’est pas exempt de volatilité. Les annulations de réservation ont légèrement augmenté de +2 %, représentant 18,9 % des réservations pour le trimestre. Toutefois, sur une base annuelle, les annulations ont diminué de manière significative (-23,1 %), ce qui pourrait indiquer un regain de confiance des acheteurs ou une stabilisation après une période de fortes turbulences.
L’encours des logements neufs proposés à la vente continue de baisser, atteignant 124 229 unités, soit une diminution de -3,4 % par rapport au trimestre précédent et de -5,8 % sur un an. Cette réduction de l’offre disponible pourrait limiter les options pour les acheteurs dans les mois à venir, à moins que les promoteurs ne décident de relancer les mises en vente en réponse à une demande potentiellement sous-estimée.
Quel avenir pour le marché du logement neuf ?
Le marché du logement neuf en France semble entrer dans une phase de réajustement. Les promoteurs, prudents, limitent les nouvelles mises en vente, tandis que les acheteurs continuent de manifester un certain intérêt, notamment pour les logements sur existant. Cette dynamique laisse entrevoir un avenir incertain, où la clé pourrait résider dans la capacité des acteurs du marché à s’adapter rapidement aux évolutions de la demande et aux contraintes économiques. Seul le temps dira si cette prudence s’avérera payante ou si elle freinera une reprise plus durable du marché.