100 millions d’euros pour reconstruire MAYOTTE après le CHIDO !

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cyclone Chido
Un tas de débris de tôle et de bois à Mamoudzou, le 14 décembre 2024, après le passage de Chido sur l’archipel français de l’océan Indien. DANIEL MOUHAMADI/AFP

Après le passage dévastateur du cyclone CHIDO à Mayotte, l’État a annoncé une enveloppe de 100 millions d’euros pour soutenir les collectivités locales dans la reconstruction des infrastructures publiques. Un geste fort pour permettre à l’île de se redresser rapidement.

Les dégâts causés par CHIDO ont été considérables, affectant des bâtiments publics, des routes, des réseaux électriques et d’autres infrastructures essentielles pour la vie quotidienne des Mahorais.

Dans ce contexte, cette aide vise à permettre aux collectivités de reconstruire et de restaurer les services publics tout en tenant compte des besoins urgents de la population. Toutefois, cette aide n’est pas sans contraintes. Les collectivités ont jusqu’au 31 mars 2025 pour soumettre leurs projets.

 

Une aide financière pour remettre Mayotte sur pied

L’enveloppe de 100 millions d’euros allouée par l’État est dédiée aux réparations et à la reconstruction des infrastructures publiques. Cela inclut les bâtiments publics (écoles, hôpitaux, bâtiments administratifs), les réseaux de transport (routes, ponts, réseaux d’eau et d’électricité), ainsi que les biens mobiliers endommagés dans l’espace public. Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, a détaillé la procédure et les critères pour obtenir cette aide.

Les collectivités locales pourront bénéficier d’une prise en charge à hauteur de 80 % du coût des travaux, avec un plafond de 10 millions d’euros par projet. Cette aide vise à encourager les travaux de réparation qui concernent des biens non assurés, en particulier les réparations nécessaires dans les zones les plus affectées par la catastrophe.

Ce soutien financier est crucial, car il permettra de relancer des projets longtemps suspendus à cause des contraintes budgétaires locales.

Ce qui peut être réparé : Les priorités de l’État

L’État a défini plusieurs critères d’éligibilité pour les projets qui bénéficieront de cette aide. Les infrastructures concernées sont principalement les bâtiments publics et les réseaux de transport.

Parmi les travaux qui peuvent être financés, on retrouve notamment la réparation des toitures endommagées, la reconstruction des bâtiments détruits ou partiellement endommagés, ainsi que la remise en état des réseaux d’eau et d’électricité, dont les défaillances ont impacté gravement la vie quotidienne des Mahorais après le passage de CHIDO.

Un aspect important de cette aide est qu’elle inclut également des projets visant à améliorer l’efficacité énergétique des infrastructures publiques. Les travaux d’amélioration énergétique, tels que l’isolation des bâtiments publics ou l’installation de systèmes d’énergie renouvelable, sont éligibles.

Ces projets s’inscrivent dans une démarche plus large de transition énergétique qui pourrait, à terme, rendre certaines infrastructures plus résilientes face aux catastrophes climatiques futures.

Cependant, une condition importante à respecter est que les travaux doivent concerner des biens d’une valeur supérieure à 20 000 euros et ne pas être couverts par les assurances. Cette condition vise à s’assurer que l’aide sera utilisée pour les réparations les plus urgentes et les plus coûteuses, celles qui impactent directement la capacité des collectivités à remplir leur mission de service public.

Un financement accéléré pour gagner du temps

L’une des mesures les plus pratiques de cette aide est la possibilité pour les collectivités locales de bénéficier d’une avance de 30 % sur le montant de la subvention, dès le début des travaux. Cette avance permet de lancer rapidement les réparations, surtout pour les projets urgents où les délais sont serrés.

Par exemple, les écoles doivent être rapidement réhabilitées pour que les élèves puissent retourner dans des conditions sécuritaires. Ces avances financières, qui ne nécessitent pas de documentation complexe, facilitent l’accès rapide aux fonds et permettent de maintenir la continuité des services publics sans attendre les paiements en fin de projet.

Ce mécanisme d’avance sur financement est une véritable bouffée d’oxygène pour les collectivités locales, qui ont dû utiliser leurs propres fonds pour lancer des travaux d’urgence après le passage du cyclone. L’objectif de l’État est de réduire les délais administratifs, tout en garantissant que les fonds publics soient utilisés de manière efficace et transparente.

Un abattement pour vétusté : Un coup dur pour certains projets ?

Cependant, l’aide n’est pas sans conditions. Une mesure qui pourrait poser problème concerne l’abattement pour vétusté appliqué par l’État. Selon cette règle, les réparations seront soumises à un abattement de 5 à 50 % selon l’âge et l’état des infrastructures avant le passage du cyclone.

Cela signifie que les équipements anciens, en particulier les bâtiments publics vieillissants, verront leur prise en charge financière réduite, ce qui pourrait rendre certains projets moins attractifs ou rendre plus difficile la couverture totale des réparations.

Bien que cette mesure soit en place pour garantir que l’État ne finance pas des projets qui auraient dû être rénovés avant la catastrophe, elle risque de pénaliser certaines communes dont les infrastructures étaient déjà dans un état précaire avant le cyclone. Il sera donc crucial pour les collectivités de bien évaluer l’état des biens concernés et de justifier, si possible, de l’urgence des travaux avant CHIDO.

Les étapes à suivre pour bénéficier de l’aide

Les collectivités locales, y compris les mairies, les intercommunalités et les établissements publics locaux, doivent soumettre leurs projets avant le 31 mars 2025. À partir de cette date, une première liste de projets prioritaires sera établie, afin de maximiser l’utilisation des fonds et de garantir que les projets les plus urgents soient traités en priorité.

Les collectivités doivent respecter un certain formalisme pour soumettre leurs projets, en détaillant les coûts estimés, la nature des travaux à réaliser, ainsi que les éventuelles contraintes techniques ou logistiques.

Les projets seront ensuite classés par ordre de priorité et examinés en fonction de leur impact sur la reconstruction du territoire. Les collectivités devront également fournir des preuves que les travaux ne sont pas couverts par des assurances et qu’ils répondent aux critères de l’aide définis par l’État.

Un soutien aux collectivités, mais des questions restent en suspens

Bien que cette aide de 100 millions d’euros soit un soutien essentiel pour la reconstruction de Mayotte, certaines questions restent en suspens. Le courrier du préfet n’évoque pas la prise en charge des dépenses déjà engagées par les collectivités locales, telles que les frais liés à la réparation d’urgence des infrastructures, comme la remise en état des écoles ou la sécurisation des voiries. Ces dépenses ont souvent été couvertes par les fonds locaux, dans l’attente d’un soutien financier de l’État.

Les collectivités locales devront également veiller à respecter les critères stricts d’éligibilité tout en prenant en compte l’abattement pour vétusté, qui pourrait réduire la prise en charge de certains travaux. Ces incertitudes administratives risquent de freiner certaines communes dans la soumission de leurs projets ou d’entraîner des délais supplémentaires.

L’aide de 100 millions d’euros représente une bouffée d’oxygène pour les collectivités de Mayotte, mais elle soulève également des défis logistiques et administratifs. Si cette enveloppe peut aider à reconstruire les infrastructures essentielles, les communes devront naviguer dans des procédures complexes et s’assurer que leurs projets sont prêts à temps. En définitive, le succès de cette aide dépendra de la capacité des collectivités à répondre rapidement tout en gérant les défis administratifs qui se présentent.

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