La sûreté joue un rôle crucial dans la réussite des projets de renouvellement urbain. C’est ce que souligne le magazine En Villes n°15, publié par l’ANRU en décembre 2024, qui consacre un dossier complet à cet enjeu.
Ce numéro met en lumière les défis sécuritaires des 450 quartiers concernés par le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU), en rappelant que 26 % des habitants des Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville (QPV) se sentent en insécurité, soit près de trois fois plus que dans le reste du territoire.
À travers des exemples concrets et des solutions innovantes, le magazine montre comment intégrer la sûreté dès la conception des projets, afin d’améliorer le cadre de vie des habitants et de renforcer la cohésion sociale.
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La sûreté, un pilier pour des quartiers transformés
Dans les projets de renouvellement urbain, la sûreté ne se limite pas à la prévention des risques malveillants. Elle englobe une vision plus large, à savoir la création d’un environnement de vie serein et adapté aux besoins des habitants.
Le magazine En Villes n°15 insiste sur la distinction entre sûreté et sécurité : alors que la sécurité traite des risques non intentionnels, la sûreté cible les actes de malveillance. Cette approche englobe des interventions architecturales, organisationnelles et sociales pour prévenir les incivilités et renforcer la confiance des habitants.
Les données présentées dans le magazine sont éclairantes : 62 % des locataires du parc social des QPV déclarent être insatisfaits de leur quartier, et 31 % d’entre eux considèrent que leur environnement est concerné par la délinquance.
Dans ce contexte, le renouvellement urbain est un levier pour réduire ces tensions en remodelant les espaces de vie et en y intégrant des équipements adaptés.
Intégrer la sûreté dès la conception des projets
L’ANRU a développé des outils pratiques pour accompagner les maîtres d’ouvrage dans cette démarche. Parmi eux, la grille de cotation des risques de chantier permet d’évaluer les sensibilités des sites en fonction de plusieurs critères : délinquance locale, environnement urbain, ou encore dynamiques sociales.
Cette approche proactive aide à définir des mesures préventives et adaptées à chaque opération, qu’il s’agisse de réhabilitation, de résidentialisation ou de construction neuve.
Exemple à Sarcelles : le projet des « Biscottes« , soutenu par l’ANRU, illustre cette intégration. Les bâtiments ont bénéficié d’une rénovation énergétique majeure, passant de l’étiquette D à B en performance énergétique et de E à A en émissions de gaz à effet de serre. Ces transformations incluent également des aménagements de sûreté tels que des améliorations de l’isolation acoustique et des systèmes de protection contre les intrusions.
Une collaboration nécessaire entre acteurs
La réussite des projets de renouvellement urbain repose sur une coordination étroite entre différents acteurs : maîtres d’ouvrage, bailleurs sociaux, forces de l’ordre et habitants.
Le magazine En Villes met en avant l’importance des groupes partenariaux opérationnels (GPO), qui permettent d’assurer une veille continue et de répondre rapidement aux problèmes de sûreté sur les chantiers.
La participation citoyenne est un autre pilier fondamental. Dans certains quartiers, comme à Nantes ou Villeurbanne, des diagnostics locaux intègrent les retours d’expérience des habitants pour identifier les zones sensibles et ajuster les stratégies de sûreté. Ces approches favorisent une coconstruction des projets, tout en renforçant le sentiment d’appartenance des résidents.
Des défis persistants et des solutions innovantes
Malgré ces avancées, de nombreux défis subsistent. Les trafics de stupéfiants, les incivilités et les regroupements nocturnes restent des problèmes majeurs dans certains quartiers. Pour y répondre, l’urbanisme transitoire se révèle être une solution prometteuse. Par exemple, à Nantes, la place éphémère « Station Mendès » a permis de maintenir le lien social durant la transformation du quartier Grand Bellevue, tout en prévenant les dégradations grâce à une gestion collaborative des espaces.
Consultez le nouveau Magazine En Villes n°15 de l’ANRU
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La sûreté est bien plus qu’un enjeu technique : elle est au cœur des transformations urbaines et constitue un élément essentiel pour répondre aux attentes des habitants. Comme le souligne le magazine En Villes n°15, l’intégration de la sûreté à toutes les étapes des projets, couplée à une collaboration renforcée entre acteurs, offre des solutions concrètes aux défis des QPV.
En plaçant les habitants au cœur des démarches, le renouvellement urbain peut ainsi devenir un levier d’inclusion, de résilience et de prospérité pour les quartiers de demain.