L’édition 2025 du guide de l’Anah marque une étape importante pour la rénovation de l’habitat. Ce document de référence, destiné aux professionnels, détaille l’ensemble des dispositifs mobilisables : MaPrimeRénov’, l’éco-PTZ, les certificats d’économies d’énergie, le dispositif Loc’Avantages, ou encore le prêt avance rénovation. Mais au-delà de l’inventaire, ce sont les évolutions récentes qui attirent l’attention. Certaines mesures resserrent l’accès aux aides, d’autres assouplissent les conditions, redessinant le paysage de la rénovation pour 2025.
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Les changements clés de 2025
Plusieurs ajustements techniques redéfinissent les contours de MaPrimeRénov’ et des aides associées. Le plus marquant est la réouverture du parcours “rénovation d’ampleur” à compter du 30 septembre 2025, mais réservée, jusqu’à la fin de l’année, aux seuls ménages très modestes et dans la limite de 13 000 dossiers.
Le guide est explicite : « Seuls les ménages très modestes sont éligibles jusqu’au 31 décembre 2025 et dans la limite de 13 000 dossiers ».
Autre mesure d’importance : la suppression du bonus “sortie de passoire énergétique”, qui, jusqu’ici, encourageait les ménages à sortir de la catégorie F ou G. Désormais, l’effort est recentré sur le gain de classes énergétiques, avec des plafonds clairs : 30 000 € pour deux classes gagnées, 40 000 € pour trois classes ou plus.
Par ailleurs, le taux d’écrêtement, qui fixe la part maximale des aides dans le financement des travaux, a été relevé pour les ménages modestes : il passe de 80 % à 90 %.
Comme le souligne l’Anah : « Le taux d’écrêtement passe de 80 à 90 % pour les ménages modestes, qu’ils soient propriétaires occupants ou bailleurs ». Cette évolution réduit le reste à charge, mais resserre aussi les critères pour sécuriser l’usage des fonds.
Enfin, dans le collectif, le financement des chaudières à combustible fossile est définitivement exclu des projets de rénovation en copropriété, avec une période transitoire pour ne pas bloquer les opérations déjà votées.
MaPrimeRénov’ : trois parcours, trois logiques
Le cœur du dispositif reste MaPrimeRénov’, décliné en trois parcours.
- Par geste : il permet de financer des interventions ciblées comme l’isolation des murs, le remplacement des menuiseries ou l’installation d’une pompe à chaleur. Les forfaits varient selon les revenus et la nature des équipements. Exemple : une PAC air/eau ouvre droit à une aide de 5 000 € pour un ménage très modeste, 4 000 € pour un ménage modeste et 3 000 € pour un ménage intermédiaire.
- Rénovation d’ampleur : elle exige au moins deux gestes d’isolation et un gain minimal de deux classes énergétiques. Ce parcours, le plus exigeant, s’accompagne de l’intervention obligatoire d’un Accompagnateur Rénov’, qui suit l’audit, le plan de financement et le chantier.
- Copropriété : l’aide est collective, demandée par le syndic, et peut représenter 30 à 45 % du coût des travaux, plafonné à 25 000 € par logement. Des primes individuelles complètent le dispositif pour les occupants modestes et très modestes.
Ces distinctions sont cruciales : elles permettent d’adapter l’aide à la réalité des projets, mais exigent une vigilance accrue sur les critères techniques et la qualification RGE des professionnels.
Des chiffres concrets à la loupe
L’intérêt du guide réside aussi dans ses barèmes précis. Une isolation thermique par l’extérieur est par exemple financée à hauteur de 75 €/m² pour les ménages très modestes, 60 €/m² pour les modestes et 40 €/m² pour les intermédiaires.
Pour un logement de 100 m², l’aide peut donc atteindre 7 500 €, réduisant de façon significative la facture finale.
De même, un audit énergétique, conditionné à la réalisation de travaux, est subventionné à hauteur de 500 € pour les très modestes, 400 € pour les modestes et 300 € pour les intermédiaires. Ces montants, modestes en apparence, s’additionnent à d’autres aides et s’intègrent dans des plans de financement globaux.
Les autres leviers financiers à ne pas négliger
Au-delà de MaPrimeRénov’, le guide rappelle l’existence d’outils complémentaires. L’éco-prêt à taux zéro, cumulable avec MPR, peut couvrir jusqu’à 50 000 € de travaux sur 20 ans, simplifiant le financement du reste à charge.
Le prêt avance rénovation, adossé au bien, offre une alternative pour les ménages plus âgés ou à revenus limités.
Les incitations fiscales restent en vigueur : le dispositif Loc’Avantages accorde une réduction d’impôt aux bailleurs acceptant de pratiquer des loyers maîtrisés, et certaines collectivités proposent encore l’exonération temporaire de taxe foncière pour des logements rénovés.
Des impacts différents selon les acteurs
En 2025, chaque catégorie d’acteurs voit ses conditions évoluer. Pour les ménages modestes, le relèvement de l’écrêtement et l’extension de l’éligibilité au PTZ représentent un soutien réel, mais les plafonds stricts limitent les ambitions.
Les bailleurs disposent de plus de souplesse, notamment pour louer à un ascendant, un descendant ou mettre à disposition à titre gratuit, mais restent contraints par l’obligation de déduire l’aide en cas de hausse de loyer.
Les copropriétés, souvent freinées par la complexité des règles, bénéficient de nouvelles marges de manœuvre avec l’expérimentation sur les petites copropriétés (moins de 20 lots), qui peuvent désormais accéder à l’aide avec un gain énergétique de seulement 15 %.
Par ailleurs, les professionnels RGE voient leur rôle renforcé, avec une obligation de visites préalables et une responsabilité accrue dans la conformité des chantiers.
Consulter le guide des aides financières – Edition Septembre 2025 publié par l’Anah ici.