Matignon lance les conférences territoriales sur l’eau face à l’urgence climatique

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    Entre pénuries hydriques et inondations extrêmes, la France subit de plein fouet les déséquilibres de son cycle de l’eau. Dans un communiqué de presse diffusé le 7 mai 2025, Matignon annonce le lancement des conférences territoriales « L’eau dans nos territoires ». Prévue entre juin et octobre, cette initiative vise à structurer un dialogue local autour de la gestion de l’eau, en mobilisant citoyens, élus et acteurs économiques.

    Une dynamique nationale pilotée depuis Matignon

    Le Premier ministre François Bayrou engage une large concertation sur la gestion de l’eau, en réaction directe aux sécheresses de 2022-2023 et aux inondations de 2024-2025. Cette série de conférences, baptisée « L’eau dans nos territoires », s’inscrit dans une volonté d’action face à la dérégulation du cycle hydrologique.

    Lancée par circulaire le 2 mai 2025, la démarche mobilise les préfets coordonnateurs de bassin, les préfets de région et de département. Chaque conférence sera co-présidée par les préfets de bassin et les présidents des comités de bassin, pour garantir une approche ancrée dans les réalités locales.

    Un comité de pilotage national, présidé par la ministre Agnès Pannier-Runacher, supervise l’ensemble. Il réunit parlementaires, élus locaux, représentants des bassins, acteurs ultramarins et fédérations professionnelles comme la FNCCR et la FP2E. Ce comité est chargé de cadrer les débats à venir : état des lieux, questionnaire commun, et principes de restitution.

    Des enjeux concrets pour la gestion locale de l’eau

    Sept thématiques guideront les conférences, toutes centrées sur une meilleure adaptation des territoires aux pressions climatiques. En tête, la question cruciale du partage de la ressource : alors que les tensions s’intensifient entre usages agricoles, industriels et domestiques, il devient urgent d’anticiper et de désamorcer les conflits.

    La question de la pollution est également centrale. Les débats devront réfléchir à un changement de paradigme : passer d’une gestion curative à une démarche préventive, dans la continuité de la feuille de route « captage » récemment lancée.

    Les autres axes de travail incluent :

    • L’évolution nécessaire des structures de gouvernance
    • Les mécanismes de financement (avec les principes de pollueur-payeur et de solidarité de bassin),
    • La gestion des risques climatiques
    • Le soutien aux collectivités, aussi bien sur le petit cycle (eau potable, assainissement) que sur le grand cycle (eaux superficielles et souterraines),
    • La mobilisation du grand public

    L’ambition affichée est de faire émerger des ajustements réglementaires, voire législatifs, à partir du terrain, afin de lever les derniers blocages persistants et de généraliser les bonnes pratiques.

    Les territoires d’Outre-mer pleinement intégrés

    Les territoires ultramarins ne sont pas en marge de cette dynamique. Le communiqué précise que chaque territoire d’Outre-mer organisera ses propres débats dans le cadre des conférences régionales ou territoriales des acteurs de l’eau. Les comités de l’eau et de la biodiversité y joueront un rôle central.

    Ces contributions régionales seront ensuite rassemblées au niveau du bassin, en vue d’une synthèse nationale que remettront les préfets coordonnateurs et les comités de bassin au comité de pilotage. Cette approche garantit une prise en compte des réalités géographiques, climatiques et sociales très contrastées, notamment entre l’hexagone et les territoires ultramarins.


    Consulter ici le communiqué de presse diffusé le 7 mai 2025

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