Le Fonds national d’accompagnement vers et dans le logement (FNAVDL) lance un nouvel appel à projets pour le territoire de la Martinique. Ouvert jusqu’au 18 août 2025, il s’inscrit dans le cadre du second plan quinquennal « Logement d’abord » (2023–2027) et vise à financer des actions ciblées pour faciliter l’accès et le maintien dans le logement des ménages les plus vulnérables.
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Accompagner les publics fragiles sans passer par l’hébergement : un virage affirmé
La logique du programme « Logement d’abord » est claire : favoriser l’accès direct au logement de droit commun, sans transiter systématiquement par un hébergement temporaire. L’objectif est de réduire les ruptures de parcours résidentiels ainsi que de proposer un accompagnement personnalisé aux personnes en situation de précarité.
En Martinique, ce principe prend une résonance particulière. Le territoire connaît une pression forte sur le parc social, un taux de pauvreté élevé et une part significative de ménages exposés à des situations de mal-logement.
Dans ce contexte, le FNAVDL se positionne comme un levier essentiel pour outiller les acteurs locaux – bailleurs, associations, collectivités – et structurer des réponses concrètes.
Ce que finance l’appel à projets FNAVDL 2025 en Martinique
Le présent appel à projets vise à soutenir des interventions ciblées, inscrites dans le parcours résidentiel des publics fragiles. Ces actions doivent être concrètes, articulées avec les dispositifs existants, et adaptées aux besoins territoriaux. 4 grands types d’opérations peuvent faire l’objet d’un financement par le FNAVDL en 2025.
1. Réalisation de diagnostics sociaux « logement » pour les publics DALO
Première étape essentielle du parcours vers le logement, le diagnostic social permet d’évaluer finement la situation des ménages reconnus prioritaires au titre du DALO. Il constitue un levier d’orientation, à la fois pour confirmer une éligibilité et pour adapter l’accompagnement.
Les professionnels mobilisés (travailleurs sociaux) y analysent notamment : les ressources disponibles, les conditions de vie, l’autonomie du ménage, et sa capacité à gérer un logement.
Montants pris en charge :
- Diagnostic dit « léger » : 100 €
- Diagnostic approfondi : 350 €
- Coût moyen : 225 € par diagnostic
2. Actions d’accompagnement vers et dans le logement (AVDL)
Ce second volet concerne l’accompagnement social personnalisé, ajusté à chaque phase du parcours résidentiel. Il peut être mis en œuvre :
- en amont de l’installation, pour préparer à l’entrée dans un logement,
- pendant l’installation, pour soutenir les démarches et l’adaptation,
- ou après, pour éviter les ruptures locatives (impayés, isolement, conflits…).
L’accompagnement s’adresse aux ménages fragiles en raison de difficultés économiques, de santé, d’insertion ou de cumul de vulnérabilités. Il repose sur une logique d’autonomisation progressive et s’inscrit dans une approche pluridisciplinaire.
Les Montants indicatifs selon l’intensité de la mesure :
- Accompagnement « léger » (4 h/mois pendant un an) : 1 250 €
- Accompagnement « moyen » (8 h/mois) : 2 500 €
- Accompagnement « intensif » (16 h/mois) : 5 000 €
- Coût moyen constaté : 2 917 € par accompagnement
3. Mise en place de baux glissants avec accompagnement intégré
Le bail glissant est une solution intermédiaire qui permet à un ménage de débuter comme sous-locataire d’un organisme (association ou bailleur), avant de devenir locataire en titre une fois stabilisé. Cette formule combine accompagnement social et sécurisation pour le bailleur, dans un objectif de relogement pérenne.
Le financement couvre l’ensemble du « pack intégré », incluant : la gestion locative adaptée, l’entretien du logement (usure normale), la prévention des dégradations, l’accompagnement social du ménage.
Montant de la mesure : 4 400 € par situation de bail glissant
REMARQUE : Le FNAVDL ne couvre pas les différentiels de loyers ni la gestion locative classique.
4. Actions de prévention des expulsions et accompagnement par les bailleurs sociaux
Enfin, le fonds soutient activement les initiatives portées ou co-portées par les bailleurs sociaux, notamment pour : repérer les ménages en difficulté dès l’entrée dans les lieux, éviter les contentieux locatifs, ou bien intervenir rapidement en cas d’impayés ou de troubles.
Un tiers des projets financés doit impérativement être porté par les bailleurs, seuls ou en partenariat avec une structure d’accompagnement social. Ces actions s’intègrent pleinement dans la stratégie de sécurisation des parcours résidentiels.
À qui s’adresse l’appel à projets ?
Le dispositif est ouvert à une large palette d’opérateurs, publics ou privés, dès lors qu’ils disposent des habilitations et de l’expertise requises.
Sont éligibles :
- Les organismes agréés pour l’ingénierie sociale, financière et technique (article L.365-3 du CCH)
- Les structures d’intermédiation locative et de gestion sociale (article L.365-4)
- Les organismes HLM et SEM gérant des logements sociaux
- Les associations départementales d’information sur le logement (ADIL)
- Les centres communaux ou intercommunaux d’action sociale (CCAS/CIAS)
Les projets en binômes bailleurs/associations sont fortement encouragés, tout comme les projets inter-organismes. Un tiers des actions financées devra obligatoirement être porté par des bailleurs sociaux.
En 2024, 2 opérateurs avaient déjà été retenus dans le cadre du FNAVDL en Martinique :
- Le SIAO (Service intégré d’accueil et d’orientation), pour l’accompagnement des publics prioritaires au sens large
- Le CLLAJ (Comité local pour le logement autonome des jeunes), pour les jeunes en grande difficulté
Ces exemples illustrent l’ancrage territorial souhaité par l’État, et l’importance de disposer de relais de terrain solides, expérimentés, et en capacité de travailler en partenariat.
Quels publics sont concernés ?
Le public visé par l’appel à projets recoupe plusieurs catégories de personnes en situation de grande vulnérabilité, définies par le Code de la construction et de l’habitation (articles L. 441-1 et L. 301-1). Mais au-delà des textes, ce sont des réalités bien concrètes que rencontrent quotidiennement les acteurs de terrain en Martinique.
Le territoire est confronté à une précarité structurelle : selon l’INSEE, près de 30 % des Martiniquais vivent sous le seuil de pauvreté, et les jeunes sont particulièrement touchés. Le taux de chômage chez les moins de 25 ans dépasse les 40 %, rendant l’accès au logement autonome extrêmement difficile.
Le FNAVDL cible en priorité :
- Les ménages reconnus prioritaires DALO, souvent en attente de relogement depuis plusieurs mois
- Les personnes sans domicile, vivant à la rue ou en squat, ou hébergées temporairement
- Les locataires menacés d’expulsion, en particulier ceux du parc social
- Les victimes de violences conjugales, qui peinent à reconstruire un parcours résidentiel stable
- Les jeunes sortants d’institutions (ASE, PJJ) ou de détention, souvent sans réseau familial
- Les personnes en situation de handicap confrontées à des difficultés sociales cumulées
- Les salariés précaires ou en mobilité (ex. : intérimaires, contrats aidés), pour qui l’accès au logement constitue un frein à l’insertion professionnelle
Les ménages concernés peuvent avoir transité par des solutions temporaires, ou sortir directement d’une situation sans logement. L’accompagnement proposé vise autant à faciliter l’entrée dans un logement qu’à éviter les ruptures une fois installé.
Candidater avant le 18 août : les modalités pratiques
Les candidats doivent transmettre leur dossier :
- Par courrier à : DEETS de la Martinique / Pôle Solidarités – Département accueil, parcours vers le logement et protection juridique des majeurs 2 avenue des Arawaks – Bât. EOLE 1 – 97200 Fort-de-France
- Par mail à : deets-972.polesolidarites@deets.gouv.fr et cynthia.bertin@deets.gouv.fr
Le dépôt doit se faire au plus tard le 18 août 2025. La sélection des projets interviendra en septembre, avec une réponse aux opérateurs prévue en octobre. Un formulaire Cerfa spécifique est à utiliser (n°12156*05 pour les associations).
Consulter l’APPEL à PROJET ICI
À retenir
- Date limite de dépôt : 18 août 2025
- Actions financées : diagnostics DALO, accompagnement social, baux glissants, actions des bailleurs
- Porteurs éligibles : HLM, associations agréées, SEM, CCAS
- Montants indicatifs : entre 225 € et 5 000 € par action
- Contact : deets-972.polesolidarites@deets.gouv.fr









