L’année 2024 restera marquante pour l’histoire énergétique de La Réunion. L’Observatoire Énergie Réunion (OER) a confirmé la fin définitive du charbon et du fioul lourd dans la production électrique de l’île. Cette rupture symbolique se traduit par un record : 92,4 % d’électricité issue des énergies renouvelables, locales et importées confondues.
La transformation du mix électrique repose sur la conversion des centrales d’Albioma Bois-Rouge et du Gol, désormais alimentées à 100 % par de la biomasse (bagasse et pellets de bois). Au total, la production électrique a atteint 3 067 GWh en 2024, pour une consommation de 2 797 GWh. Si les énergies renouvelables locales représentent 31,2 % de la production – principalement hydraulique, photovoltaïque et bagasse – la majorité provient encore de ressources importées, comme le biodiesel ou les pellets de bois.
Cette avancée place La Réunion en tête des zones non interconnectées (ZNI) françaises en matière d’électricité renouvelable. Mais elle souligne aussi la nécessité d’accélérer le développement de filières locales adaptées au territoire, afin de réduire une dépendance énergétique qui reste proche de 89 %.
Avec ce cap franchi, l’île démontre sa capacité à transformer profondément son modèle énergétique. Le prochain défi se situe désormais du côté du transport, qui concentre à lui seul plus de 60 % de la consommation finale d’énergie et 77 % des émissions de CO₂.
Source : Bilan Énergétique de La Réunion 2024